Louise Violet est un drame
historique français réalisé par Éric Besnard et sorti en 2024. Le film a
été présenté en avant-première mondiale au Festival du film français
d'Helvétie, en septembre 2024. Il a obtenu le prix du public au Waterloo
Historical Film Festival 2024.
Résumé
L’école laïque, obligatoire et
gratuite est instaurée en France en 1881.
Près de dix ans après, celle-ci
est loin d’avoir conquis les campagnes. Le film se déroule en 1889n soit
presque 10 ans après. Une institutrice,
Louise Violet (Alexandra Lamy), est envoyée par le gouvernement dans un
village retiré du centre de la France. A son arrivée, loin de l’accueillir avec
égards, c’est l’hostilité des habitants qui l’attend. Il n’existe aucune école
et tout ce que Joseph, le maire et aussi le plus gros propriétaire terrien du
village (Grégory Gadebois) met à sa disposition est une étable
abandonnée encore occupée par une vieille vache.
Louise, qui vient de la ville,
est confrontée à un monde rural archaïque et brutal où seuls le facteur (Jérôme
Kircher) et le curé (Patrick Pineau) savent lire mais, jaloux de
leurs prérogatives, ne lui apportent aucune aide. Celle-ci viendra de la seule
personne dont on n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse devenir son alliée,
Marthe, la mère de Joseph (Annie Mercier), une paysanne dure à la tâche,
illettrée et bougonne.
Mais Louise, qui vient de faire
10 ans de bagne pour avoir participé à la Commune de Paris, en a vu d’autres et
ne se décourage pas. Elle finira, à force de patience et de ténacité, à gagner
peu à peu les paysans à sa cause.
La catastrophe arrivera cependant
de la part de Jules (Ernest Mourier), un enfant rejeté par les autres.
Autour du film
Voici comment le réalisateur Éric Besnard
présente son projet qui, à l’origine, devait s’intituler L’école.
« Mes trois premiers films
rendaient hommage à mes gouts de cinéphile, et les trois suivants à mes proches
(ma mère, ma femme et mon père). Je me suis dit que j’allais laisser mes
enfants tranquilles et j’ai décidé de travailler sur mon pays, sur l’identité
française et ses spécificités. J’ai commencé à plancher sur le siècle des
Lumières, j’ai découvert la création du premier restaurant et ça a donné
Délicieux.
J’ai alors dit à mon producteur, Christophe Rossignon, que j’avais envie de
poursuivre dans cette voie en abordant le concept de République. Qui dit
République dit troisième République et qui dit troisième république dit
éducation, un thème qui m’est cher depuis longtemps. L’idée de faire un film
sur l’école de Jules Ferry, puis sur les premières institutrices envoyées dans
les campagnes et projetées dans un monde d’hommes à la fin du 19e
siècle est née ainsi. Cette opposition, la rencontre entre deux mouvements,
l’un progressiste, et l’autre conservateur, était intéressante. »
Le film a été tourné en Auvergne.
Fin octobre 2022, le lieu du tournage, désormais intitulé Louise Violet, est
annoncé à Saint-André-de-Chalencon (Haute-loire) et devrait y débuter fin
février 2023, puis mai-juin.
Début novembre 2022, Alexandra
Lamy et Grégory Gadebois, ce dernier retrouvant le réalisateur pour la
troisième fois après Délicieux (2021) et Les Choses simples (2023), pour
interpréter les rôles principaux, l'institutrice et le maire du village.
« Pour Louise, je voulais
quelqu’un qui symbolise l’institutrice : sympathique, empathique et issue de la
société civile. Alexandra Lamy cochait toutes les cases. (…) Je ne savais pas
au départ que le rôle de Louise serait tenu par Alexandra Lamy mais j’ai écrit
pour Grégory Gadebois et pour Jérémy Lopez. Deux acteurs avec qui j’avais déjà
travaillé deux fois. » — Éric Besnard
Le tournage débute fin février
2023 au Puy de Sancy, dans le Puy-de-Dôme, puis à Saint-André-de-Chalencon (Haute-Loire).
Il a également lieu à Tiranges pour une ancienne ferme de « Cerces », dans les
monts de Cézallier et à Saint-Pierre-du-Champ. Le tournage s'arrête en mars
pour revenir en mai aux mêmes endroits. Les prises de vues prennent fin le 24
juin 2023 à Saint-André-de-Chalencon.
Louise Violet est sélectionné
dans la section « Grande première » du Festival du film français d'Helvétie, où
il est projeté en avant-première mondiale au début de l'après-midi du 15
septembre 2024. Il est présenté, quatre jours après celui-ci, en compétition
officielle au Waterloo Historical Film Festival, où il obtient le prix du
public.
Mon opinion
On a du mal à croire que les
premiers instituteurs, à la fin du XIXe siècle, aient pu affronter des conditions
de travail aussi difficiles… Louise Violet est un personnage de fiction, sans
doute inspiré de celui de Louise Michel, elle aussi institutrice, communarde
engagée, et déportée au bagne et, à son retour en France, toujours aussi
combative, plusieurs fois emprisonnée. Louise Violet est une sœur apaisée de ce
personnage historique. Elle est admirablement interprétée par Alexandra Lamy,
loin de son duo comique avec Jean Dujardin dans Un gars, une fille (1999-2003),
qui passe toujours à la télévision et n’a pas pris une ride. Bien qu’elle ait
joué depuis dans des rôles plus sérieux (La chambre des merveilles 2023), elle
n’avait jamais encore assumé un tel personnage de femme forte et déterminée et
elle y réussit parfaitement. Un film à voir ne serait-ce que pour montrer aux
jeunes générations pour lesquelles tout est dû la chance qu’ils ont de vivre dans
un monde où l’éducation et la culture sont à la portée de tous et où, si on en
a la volonté, tout est possible pour se sortir d’une condition défavorisée. La scène
qui m’a le plus ému est quand Louise distribue à chacun de ses petits élèves un
dictionnaire, le plus beau livre qui soit.
Dans le même esprit, je vous recommande aussi :