Affichage des articles dont le libellé est Firmine Richard. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Firmine Richard. Afficher tous les articles

mercredi 18 décembre 2019

LA PREMIÈRE ETOILE comédie de Lucien JEAN-BAPTISTE (FR-2009)


La Première Étoile est une comédie française réalisée par Lucien Jean-Baptiste, sorti en 2009.

Présentation

Jean-Gabriel Élisabeth (Lucien Jean-Baptiste), d'origine antillaise, est marié à Suzy (Anne Consigny), une métropolitaine. Le couple a trois enfants : Yann, l'aîné, un adolescent (Jimmy Woha-Woha) et les deux petits, Ludovic (Ludovic François) et Manon (Loreyna Colombo). La famille  vit en banlieue et tire le diable par la queue, Jean-Gabriel vivotant de petits boulots en espérant toujours tirer le gros lot au PMU. Un seul salaire fixe fait vivre la famille, celui de Suzy qui supporte chaque jour un peu moins l’immaturité de son mari. Un jour, le vase déborde après qu’il a imprudemment promis à ses enfants de les emmener au ski. C’en est vraiment trop pour Suzy qui lui pose un ultimatum. Soit, il se débrouille pour tenir sa promesse et ne pas décevoir, une fois de plus, ses enfants, soit elle le quitte.

Désormais, Jean-Gabriel va devoir faire preuve d'imagination pour parvenir à réaliser le rêve de ses enfants, lui qui n’a pas le moindre sou vaillant. Les choses semblent néanmoins s’arranger quand il obtient d’un de ses collègues la location d’un chalet aux Gets (Haute Savoie) pour une somme modique. Reste à trouver la voiture pour se rendre en station et l’équipement des enfants. Pour la voiture, il emprunte celle de son meilleur ami. Comme sa femme refuse de l’accompagner au risque de perdre les seuls revenus du foyer, il propose à sa mère, Marie-Thérèse (Firmine Richard), de les accompagner dans l’idée de lui confier les soins du ménage et s’occuper des enfants. Mais « Bonne maman », comme l’appellent ses petits enfants, une énergique et truculente Antillaise, est tout sauf naïve car elle connaît trop bien son fils.

Le chalet est la propriété de Suzanne (Bernadette Lafont) et de Maurice Morgeot (Michel Jonasz). Or Suzanne est d’un racisme primaire et sa première réaction, lorsqu’elle voit arriver cette « famille de noirs » est de leur fermer sa porte et les renvoyer d'où ils viennent. Heureusement son mari est plus large d’esprit et reporte son affection sur les enfants, en particulier sur le petit Ludovic, qu'il promet d'aider à passer sa « première étoile ».

Finalement, tout finira bien : Ludovic passera sa première étoile, Manon gagnera un concours de chant, Yann trouvera l’amour dans les bras de Juliette (Astrid Bergès-Frisbey) et « Bonne Maman » deviendra la meilleure amie de Suzanne. Quant à Jean-Gabriel, il se décidera enfin à postuler pour un boulot sérieux, condition sine qua non pour se réconcilier avec sa femme. 

Mon opinion

Film optimiste et joyeux  qui raconte une belle histoire familiale (en partie autobiographique) à la fois attendrissante et cocasse. La montagne est magnifiquement filmée. Le casting est réussi : les enfants sont craquants et l’on retrouve avec plaisir Firmine Richard (Romuald et Juliette, Famille d’accueil…), Bernadette Lafont parfaite en bourgeoise raciste et Michel Jonasz, excellent en papy gâteau.

Dans le même esprit, vous pouvez voir : 


lundi 9 février 2015

HUIT FEMMES comédie de François Ozon (FR-2002)



Huit femmes est une comédie française adaptée d'une pièce de théâtre par François Ozon et sortie en 2002.

Synopsis

Unité de temps, unité de lieu. Tout se passe dans une grande maison isolée en Bretagne coupée de tout par la neige.

L'action se passe dans les années 50 peu avant Noël. Le maître de maison, Marcel, est trouvé mort dans son lit assassiné d'un poignard dans le dos. Dans la maison, huit femmes aux personnalités très différentes se supportent, s'envoient des vannes, rient et pleurent ensemble, forment des clans, se disputent (ah, la fabuleuse scène de "crêpage de chignon" entre Isabelle Hupert et Catherine Deneuve !)

Il y a donc :

- Mamy (Danielle Darrieux), handicapée en fauteuil roulant, belle-mère de la victime, avare et alcoolique.
- Gaby (Catherine Deneuve), femme de la victime, grande bourgeoise amoureuse de l'argent plus que de son mari ou de son (ses) amant(s) ;
- Suzon (Virgine Ledoyen) : belle-fille aînée de la victime. Elle apprend qu'elle n'est pas la fille biologique de Marcel. Heureusement car, enceinte, elle a eu des rapports (incestueux) avec son père. C'est elle qui mènera l'enquête tout au long du film jusqu'à ce que son secret soit révélé.
- Catherine (Ludivine Sagnier) : Fille cadette de la victime. Insolente et paresseuse, son père, qui l'adore, lui a toujours tout passé. Elle affiche des opinions féministes. Obsédée par ses lectures policières, elle mettra en scène le "meurtre" de son père pour obliger les femmes de la famille à révéler leurs secrets. Ce faisant, elle le poussera au suicide.
- Pierrette (Fanny Ardant) : Sœur du défunt qu'elle faisait chanter. Ancienne danseuse nue aux mœurs légères, elle ne s'encombre pas de scrupules.
- Madame Chanel (Firmine Richard) : belle femme noire à la forte personnalité, elle loge dans le pavillon de chasse situé dans le parc. Elle a été la nourrice de Suzon et de Catherine et continue à être la gouvernante et la cuisinière de la maison. Elle est au courant de beaucoup (sinon de tous) les secrets des uns et des autres. Elle a elle-même un lourd secret : homosexuelle, elle a des relations secrètes avec Pierrette lorsque celle-ci vient rendre visite à son frère pour lui soutirer de l'argent et elle en est jalouse.
- Louise (Emmanuelle Béart) : parfaite sainte Nitouche, elle est la femme de chambre de Madame (Gaby) à qui elle est totalement dévouée alors qu'elle couche avec son mari depuis 5 ans et partage avec Pierrette les faveurs de tous les notables du coin.
- Augustine (Isabelle Huppert) : Sœur de Gaby et donc belle-sœur de la victime. Le réalisateur ne l'a pas ratée en vieille fille aigrie, langue de vipère, vierge,  et dont le rêve secret serait de coucher avec son beau-frère. Elle lit des romans à l'eau de rose.
- Marcel (Dominique Lamure) : Tout le film tourne autour de lui mais on ne l'aperçoit qu'à la fin. On pourrait le prendre en pitié tant il est, aux deux sens du terme, la "victime" de toutes ces (ses) femmes. Ruiné par l'amant de sa femme et bafoué par toutes les autres qui ont tramé autour de lui toutes sortes de plans machiavéliques, soit pour en faire leur amant, soit pour profiter de lui (soit les deux !), il n'en est pas pour autant sympathique et on ne pleure pas son sort. Avec l'aide de Catherine, sa fille cadette, il a mis en scène sa propre mort pour obliger "ses" femmes à révéler leur secret. Mais, le piège se retourne contre lui car, devant la vérité, il craque et se donne la mort.
Ajoutons que, sans être à proprement parler un film musical, le film est ponctué de parties chantées et dansées, interprétées par les artistes elles-mêmes, ce qui peut surprendre, comme toujours dans ce genre d'intrusion de la musique dans un film, mais ajoute au comique et à la performance. 

Mon opinion sur ce film    

Le film commence comme un thriller à la Hitchcock mais se transforme très vite en un vaudeville puis en une irrésistible comédie de mœurs. Je l’avais vu au cinéma lors de sa sortie et, fait rare, je m'étais toujours promis de me le racheter en DVD tant il m'avait plu. Je l'ai revu depuis à la télé toujours avec autant de jubilation. Jubilation pour le sujet mais aussi pour la mise en scène et les performances d'acteurs (je devrais dire d'actrices puisque ce film ne comporte que des actrices, à part la furtive apparition de "l'homme", à la fin du film). Toutes sont extraordinaires, chacune dans leur genre mais, je crois, la prestation que j'ai le plus apprécié est celle d'Isabelle Huppert, que je fuis généralement comme la peste, tout en reconnaissant que c'est une grande actrice. Là, dans un rôle comique, elle explose littéralement et on regrette vraiment qu’elle n’ait pas fait plus de rôles drôles dans sa carrière car elle y est vraiment épatante. Mais toutes ont leur place (et la tiennent bien) dans le film, que ce soit Danielle Darrieux, toujours aussi formidable, Catherine Deneuve, Fanny Ardant. J'ai particulièrement aimé aussi Firmine Richard, une actrice généreuse,  que l'on aimerait voir plus souvent dans des rôles principaux.
Ce film a beaucoup de points communs avec Potiche (les deux affiches se ressemblent d'ailleurs beaucoup), c'est pourquoi, après avoir vu ce dernier, j'ai eu envie de parler de Huit femmes. Les deux sont adaptés d'une pièce de boulevard mais leur adaptation au cinéma a gommé tout ce qu'il peut y avoir de pénible dans le théâtre de ce genre : jeu exagéré, criailleries sans fin, actions entremêlées à outrance, etc. Huit femmes garde l'unité de temps et de lieu qui s'impose sur un théâtre, ce qui n'est pas tout-à-fait le cas de Potiche mais c'est à peu près tout : les personnages y sont beaucoup plus complexes qu'au théâtre et l'on découvre peu à peu que les salauds ne sont pas forcément ceux qu'on croit. Jouissif et déjanté.

Dans le même esprit, je vous recommande aussi :