L’affaire Pasolini (suite)
En 2019, après avoir vu L’affaire
Pasolini (en italien : La Macchinazione, autrement dit, « la
machination »), de David Grieco (2016), j’avais fait un commentaire de ce film qui évoquait la
possible responsabilité des politiques et de la mafia italienne dans l’assassinat,
en 1975, du cinéaste, sur une plage d’Ostie. Le film s’appuyait sur la thèse de
deux journalistes italiens, Carla Benedetti et Giovanni Giovannetti.
Après la mort de Pasolini, l’enquête, bâclée, avait conclu à une affaire de mœurs
mais n’avait jamais convaincu personne.
J’apprends aujourd’hui par France
info que l’enquête sur la mort du cinéaste a été réouverte par la Commission
antimafia de la nouvelle législature. Une avancée essentielle, selon la
journaliste d'investigation Simona Zecchi, auteure de deux livres sur le
meurtre de Pasolini : "Un organisme parlementaire avec presqu'autant de
pouvoir que la justice écrit noir sur blanc qu'avec les nouveaux éléments
qu'elle a en main, on peut parler de 'piège'. Que les politiques disent cela,
c'est particulièrement important !"
La commission antimafia va sans
doute poursuivre ses investigations, tandis qu'un avocat de la famille Pasolini
demande la réouverture de l'enquête. Un autre avocat des parties civiles à
l'époque du procès, Guido Calvi, estime, lui, que cela permettrait, peut-être
pas de savoir qui a tué Pasolini, mais au moins pourquoi. "Je soutiens
depuis toujours qu'il s'agit d'un meurtre politique, dans le plus haut sens du
terme, pas d'un parti politique. On a tué un homme, un dissident, qui ne devait
plus écrire ni parler. Il avait lui-même écrit : 'Je sais, mais je n'ai pas de
preuve.'"
Le subversif Pasolini dénonçait
en effet les compromissions des politiques au pouvoir, la démocratie
chrétienne, avec les néofascistes, responsables selon lui des attentats des
années de plomb. Il savait, et il en est peut-être mort.
[Infos sur le site de Radio France]
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