Affichage des articles dont le libellé est Les ailes du désir. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Les ailes du désir. Afficher tous les articles

mardi 30 décembre 2014

LA CITE DES ANGES film de Brad Silberling (USA-D 1998)


La Cité des anges (City of Angels) est un drame fantastique germano-américain réalisé par Brad Silberling, sorti en 1998. Le film se veut être un remake du film de Wim Wenders, Les ailes du désir (1987).

 Synopsis

Comme Bruno Ganz dans Les ailes du désir, Seth (Nicholas Cage) est un ange dont la mission est de réconforter les humains et de les assister à l'heure de leur mort. Comme Damiel et Cassiel dans le chef d’œuvre de Wenders, Seth doit se cantonner à son rôle d’observateur et il n'a pas le droit d'intervenir. Il ne ressent non plus aucune des sensations des humains et ne sait pas ce qu'est la joie, la peine ou l'amour.

Un jour, alors qu'il se trouve dans un hôpital, au côté d’une jeune chirurgienne, Maggie Rice (Meg Ryan), dont le patient vient de mourir alors qu’elle procède à une opération cardiaque, il est ému par sa détresse. Seth, invisible, la regarde pleurer. Pendant un bref instant, elle ressent sa présence et semble même l’apercevoir fugitivement. Marqué par cette rencontre où, pour la première fois, Seth a l'impression qu'un humain l'a vu, il se sent attiré vers elle.

Maggie doit malgré tout continuer à exercer son travail. Alors que Seth veille sur lui, le patient qu’elle doit opérer perçoit non seulement sa présence mais il s’adresse à lui. Pour Seth, c'est un grand choc : pour la première fois, il se rend compte qu’il n’est pas totalement invisible pour les humains. En fait, il s'avère que l'humain en question est un ancien ange "déchu" car il a renoncé à sa condition pour devenir humain.

Peu à peu, une relation se noue entre Seth et Maggie. Par amour, à l'instar des Les ailes du désir, Seth va renoncer à sa condition d'ange pour devenir humain. Pour mettre fin à sa situation angélique, il choisit de se « suicider » en sautant du haut d'un immeuble de plusieurs étages et il « devient » humain. Il ressent alors la douleur, la chaleur, les odeurs, mais, en changeant de condition, il a aussi perdu tous ses pouvoirs d'ange (entre autres celui de comprendre toutes les langues que parlent les humains).

Après être devenu humain, Seth retrouve Maggie, partie se reposer dans un chalet située sur les rives de Big Bear Lake, en Californie. Leur amour ne durera qu’une journée car, en revenant de faire des courses au village proche à vélo, Maggie est tuée par un camion sur l’étroite route qui la ramène au chalet. Foudroyé par la perte de celle que le sort lui a enlevée aussi rapidement, Seth ne regrettera toutefois pas d'avoir renoncé à sa condition d’ange pour vivre ne serait-ce qu'un moment de bonheur avec elle.

Distribution
  • ·         Nicolas Cage (Seth)
  • ·         Meg Ryan  (le docteur Maggie Rice)
  • ·         Andre Braugher (Cassiel)
  • ·         Dennis Franz (Nathaniel Messinger) 
Musiques

La bande son de City of angels mérite d'être citée car elle est particulièrement bien choisie et fait partie intégrante du film. Elle a d'ailleurs obtenu le titre de "Meilleure bande originale de l'année" lors des Teen Choice Awards 1999.

  • ·         Red House, interprété par Jimi Hendrix
  • ·         Further Up The Road, interprété par Eric Clapton
  • ·         Mama You Got A Daughter, interprété par John Lee Hooker
  • ·         Feelin' Love, interprété par Paula Cole
  • ·         If God Will Send His Angels, interprété par U2
  • ·         Hey! Ba-Ba-Re-Bop, interprété par Louis Prima
  • ·         That Old Black Magic, interprété par Frank Sinatra
  • ·         Angel, interprété par Sarah McLachlan
  • ·         Angelus, interprété par The Polish Radio National Symphony Orchestra
  • ·         Iris, interprété par les Goo Goo Dolls (meilleure chanson lors des BMI Film & TV Awards 1999)
  • ·         I Grieve, interprété par Peter Gabriel
  • ·         Uninvited, interprété par Alanis Morissette (meilleure chanson lors des ASCAP Film & TV Music Awards 1999)

Récompenses

 Meilleur acteur pour Nicolas Cage et meilleure bande originale, lors des Blockbuster Entertainment Awards en 1999.

Réception

Les critiques n'ont évidemment pas été tendres avec ce film qui ne cache pas ses emprunts à son illustre modèle. D'évidence, on ne peut mettre les deux films sur un pied d'égalité. Si l'on fait abstraction de cela, City of angels est un beau film romantique, qui touchera sans doute un public moins intellectuel et plus large que le film de Wenders. Son scénario n'est pas sans reproches : on note plusieurs incohérences et quelques mièvreries. Il n'empêche que c'est un film qui se laisse regarder et qui vaut par certaines de ses répliques, quelques trouvailles intéressantes, le jeu de ses acteurs, la beauté de ses images ainsi que par la qualité de sa bande son. 

Nicolas Cage sait être émouvant et Meg Ryan est touchante par sa fragilité et la détresse qu'elle peint. Quelques jolis seconds rôles aussi : la petite fille, le petit garçon...

samedi 11 octobre 2014

LES AILES DU DESIR de Wim Wenders (1987)

 

Les ailes du désir (Titre original allemand : « Der Himmel über Berlin » littéralement « Le ciel au-dessus de Berlin ») est un film de Wim Wenders, sorti en 1987, à partir d'un scénario du réalisateur et du grand écrivain allemand Peter Handke. Il a reçu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1987.

Synopsis

 Les anges de Wim Wenders, Damiel (Bruno Ganz) et Cassiel (Otto Sander), ne sont pas tels qu'on les imagine : ils sont vêtus de longs manteaux noirs et ne voient les choses qu'en noir et blanc. Ils ont assisté à la naissance du monde, à l'arrivée de la lumière, des rivières, des animaux. Depuis des siècles,  depuis les hauteurs de Berlin, ils veillent sur les humains, voyant  à travers les murs et écoutant leurs pensées, leurs monologues intérieurs et tout ce qui, chez eux, traduit une recherche de sens et de beauté. Ils ne peuvent intervenir directement sur les événements, sauf à redonner un peu d'espoir à ceux qui sont dans la détresse, ils ne ressentent rien, n'ont ni le sens du goût, ni celui du toucher. Ils comprennent les pensées des humains quelle que soit la langue dans laquelle ils s'expriment. Ils ont découvert le rire avec l'apparition du premier homme, mais aussi la parole et... la guerre. Seuls les enfants perçoivent leur présence, mais une fois adultes, ils oublient. 

Damiel, qui a toujours ressenti de la compassion pour les humains, est particulièrement attiré par l'âme et la grâce de Marion (Solveig Dommartin), une trapéziste. Pour elle, il va accepter d'abandonner sa condition d'ange et devenir humain, et en même temps mortel.

J'avais oublié le film de Wim Wenders lorsque j'ai parlé de l'utilisation particulière de la couleur qu'en avait fait Jean-Luc Godard dans Pierrot-le-Fou et les références que je fais aussi à Badgad Cafe et à Pleasantville : en effet, Wenders utilise dans son film le noir et blanc pour transcrire la vision des anges et la couleur lorsqu’il se place du point de vue des humains.

Le film a été tourné sans dialogues. Pour leurs réflexions intérieures, les acteurs étaient livrés à eux-mêmes. Tous s'en sont bien sortis, en particulier Peter Falk, remarquable, qui joue son propre rôle. Une autre personnalité internationale a prêté son concours à ce film, le musicien Nick Cave, qui interprète deux chansons, vers la fin du film « From her to eternity » et « The Carny ».

La ville de Berlin, encore à l'époque du tournage séparée par le mur,  est un véritable personnage du film et ne lui sert pas seulement de décor. Plusieurs scènes se déroulent à proximité du mur, comme celle où Cassiel porte son ami Damiel, en passe de devenir humain, du côté occidental du mur, où se trouve Marion. Cassiel et Damiel se donnent rendez-vous au sommet de la colonne de la Victoire, couronnée par un ange doré. Elle est située aux abords du Tiegarten Park, sur la Place Grossen Stern.
Curieusement, le film, qui n'appelle en soi, pas de suite, se termine sur les mots "A suivre". Et en effet, Wim Wenders a bel et bien tourné, en 1993, une suite aux Ailes du désir intitulée Si loin, si proche. Le film se passe après la chute du mur. On y retrouve les acteurs principaux des Ailes, Bruno Ganz, Otto Sander et Peter Falk mais le film, dans lequel Cassiel décide à son tour de devenir humain, n'a pas eu le succès phénoménal et mérité du premier film, même si, peut-être en raison de la notoriété de son réalisateur, il a été récompensé par le Grand Prix du Festival de Cannes 1993.

Ce film fait partie des chefs d’œuvre du cinéma mondial. C’est une oeuvre onirique et superbe, plein d'une poésie grave et nostalgique, où les anges, pleins de compassion pour les pauvres humains que nous sommes, sont impuissants à les aider à moins d'accepter de perdre leur immortalité.