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dimanche 24 mai 2015

ADOLPHE film de Benoît Jacquot (FR-2002)

[Reprise d'un post du 7/8/2013]


 Adolphe, film français de Benoit Jacquot (2002).

Synopsis
Le film Adolphe est une adaptation assez fidèle du court roman éponyme de Benjamin Constant publié en 1816. Il y raconte l’histoire plus ou moins autobiographique d’un jeune homme, Adolphe (Stanislas Merhar), d’extraction modeste, qui après de brillantes études, aurait pu faire une carrière honnête dans le domaine juridique ou dans la banque si, pour son malheur, le hasard ne l’avait mis en présence d’Elléanore (Isabelle Adjani), une belle jeune femme noble d’origine polonaise, à la vie compliquée (elle a été mariée, est mère de deux enfants, et est la pupille d’un homme bon, « le comte » joué par Jean Yanne). Bien que plus âgée que lui, elle s’éprend d’Adolphe d’une passion malsaine, qui va rapidement devenir dévorante et destructrice. Dans un premier temps, Adolphe est ébloui et séduit par la passion que lui montre cette femme plus âgée que lui mais encore très belle. Disons qu’il est plus flatté dans son orgueil de jeune mâle que véritablement amoureux mais, comme beaucoup d'hommes, il est trop lâche, une fois la liaison engagée, pour lui dire qu’il ne l’aime pas et prendre l’initiative de la rupture. Pour son malheur et celui d’Elléanore, il acceptera un compromis qui les détruira tous les deux, la menant, elle, à la mort, et lui au désespoir.

Mon opinion sur le film       
Le scénario de ce film est signé par Chantal Thomas, auteur, entre autres, des "Adieux à la reine" (Prix Femina 2002) et spécialiste du XVIIIe siècle. Comme toute adaptation d'une œuvre littéraire, c'était un défi de vouloir adapter le texte de Benjamin Constant. Malgré la finesse de la mise en scène et la qualité des interprètes (IsabelleAdjani, qui cache un entêtement confinant à la folie sous une apparence de fragilité ;   Stanislas Merhar, parfait dans un rôle à la fois passionné et distant ; Jean Yanne, inattendu dans un tel rôle mais excellent dans celui de mentor affectueux et bougon…), le résultat ne convainc pas. Peut-être justement parce que le film n’a pas su, peut-être en raison de la formation d'historienne de la scénariste, suffisamment s’affranchir du livre, victime d'un texte littéraire assez lourdingue, difficilement transposable au cinéma…

Pourtant, les images sont belles (presque trop léchées, d'ailleurs) : le chef opérateur, Benoît Delhomme, se serait inspiré des tableaux d'Ingres pour la partie française et des peintures de Wilhelm Hammershoi, pour la partie polonaise. Mais, pour être réussi, un film ne peut pas être que la juxtaposition de peintures de maîtres.

Le résultat donne un film lent, trop lent, une succession d'images glacées et sans âme où la beauté, soulignée par une musique répétitive, finit par être ennuyeuse. Lorsqu'on compare ce film à Chéri (le roman de Colette réputé, à juste titre, tout aussi inadaptable) ou à The Duchess, où les images sont tout aussi soignées mais restent marquées d'une touche d'humanité, le film de Benoît Jaquot ne fait pas le poids! Quel dommage, avec de tels acteurs, un réalisateur de talent qui se serait appuyé sur un meilleur scénario, aurait pu faire un bien meilleur film. Avec ce film, on mesure cruellement une fois de plus le fossé qui sépare le cinéma français du cinéma anglo-saxon. 


Mon classement :  Indigeste. 


mercredi 7 août 2013

Stanislas MERHAR (Acteur français)


Stanislas Merhar est un acteur français, né le 23 janvier 1971 à Paris. Il s'est fait connaître dès son premier rôle au cinéma en 1997 dans le sulfureux film Nettoyage à sec d’Anne Fontaine, où il incarnait Loïc, un jeune homme bisexuel sans scrupules qui devient l’amant d’un couple de petit-bourgeois propriétaires d’un pressing en province (incarné par Charles Berling et Miou-Miou). Un peu comme l’étranger de Théorème de Pasolini, sa décontraction, sa jeunesse, son ambiguïté et son manque de tout sens moral, bouleversent leur triste vie routinière et leurs relations coincées. Cette prestation éblouissante lui vaut d'obtenir le César du meilleur espoir masculin. Il enchaîne ensuite les rôles « en costume » jouant le jeune Albert de Morcerf, fils de Jean Rochefort dans la version télé du Comte de Monte-Cristo (1998), puis, aux côtés de Chiara Mastroianni, celui de François de Guise dans La Lettre de Manoel de Oliveira. Il joue Simon dans La Captive (2000) de Chantal Akerman, puis interprète en 2003 le rôle titre dans Franck Spadone (2000) et incarne Adolphe, dans le film adapté du roman de Benjamin Constant par Benoit Jacquot (2002) où il donne la réplique à Isabelle Adjani.

Je l'ai personnellement beaucoup apprécié dans ce dernier film, même si, par ailleurs, j'ai été plus critique avec la mise en scène poussive de Benoît Jacquot. Je l'ai aussi vu dans un film peu connu d'Alexandre Aja, Furia (1999), une dystopie dénonçant un régime dictatorial atemporel qui m'a fait penser à La peste, film toujours introuvable de Luis Puenzo. Dans Furia, il joue le rôle d'un jeune artiste qui ne peut s'empêcher de désobéir au pouvoir en place qui persécute les peintres et en paiera le prix. 

Cinéma

  • 1997 : Nettoyage à sec d'Anne Fontaine
  • 1999 : La Lettre de Manoel de Oliveira
  • 1999 : Furia d'Alexandre Aja
  • 2000 : Franck Spadone de Richard Bean
  • 2000 : La Captive de Chantal Akerman
  • 2000 : Les Savates du bon Dieu de Jean-Claude Brisseau
  • 2001 : Nobel de Fabio Carpi
  • 2001 : I Cavalieri che fecero l'impresa de Pupi Avati
  • 2002 : Un monde presque paisible de Michel Deville
  • 2002 : Merci Docteur Rey d'Andrew Litvack
  • 2003 : Courtes Histoires de train court métrage de François Aunay
  • 2003 : Adolphe de Benoît Jacquot
  • 2003 : L'Enfance de Catherine d'Anne Baudry, court métrage
  • 2005 : Un fil à la patte de Michel Deville
  • 2005 : Code 68 de Jean-Henri Roger
  • 2006 : Comme un chat noir au fond d'un sac de Stéphane Elmadjian
  • 2006 : Müetter de Dominique Lienhard
  • 2006 : L'Héritage de Géla Babluani, Temur Babluani
  • 2009 : Notre ami Chopin, de Xavier Beauvois : Denis
  • 2011 : En ville de Valérie Mréjen et Bertrand Schefer
  • 2011 : La Folie Almayer, de Chantal Akerman
  • 2011 : L'Art d'aimer d'Emmanuel Mouret

Télévision

  • 1998 : Le Comte de Monte-Cristo de Josée Dayan
  • 2001 : Zaïde, un petit air de vengeance de Josée Dayan
  • 2004 : Milady de Josée Dayan
  • 2008 : Dans le lac de Jean-Pierre Mocky (court-métrage) (diffusé dans la collection "Mister Mocky présente... d'après les nouvelles d'Alfred Hitchcock", sur 13ème rue)
  • 2009 : L'Homme aux cercles bleus de Josée Dayan
  • Théâtre
  • 2007 : L'Autre de Florian Zeller, mise en scène de l'auteur, Comédie des Champs-Élysées
Romans
  •  Petits poisons (2008), Fayard, 200 p., autobiographie qui a été un succès en librairie.
Prix et récompenses

Pour Nettoyage à sec d'Anne Fontaine , il a obtenu :
  • 1997 : Prix Première du Public au Festival des Acteurs à l'Écran de Saint-Denis
  • César du cinéma 1998 : César du meilleur espoir masculin