Le Tableau volé est
une comédie dramatique française réalisée par Pascal Bonitzer et sortie
en 2024. Le film est librement inspiré de la redécouverte dans les années 2000 du tableau d'Egon Schiele, Les tournesols, spolié par les nazis. Ecoutez ici le podcast "Art, les tournesols de Schiele, histoire d'une découverte".
Résumé
André Masson (Alex Lutz), un commissaire-priseur parfaitement imbuvable, en particulier avec Aurore, (Louise Chevillotte), sa stagiaire, travaille au sein de la prestigieuse maison de vente d’art parisienne
Scotie's. Lorsqu'il reçoit la lettre d’une avocate, Me Egerman (Nora Hamzawi), qui croit avoir identifié un tableau de prix dans la maison d'une famille dont elle a la charge à Mulhouse, il n'y croit pas une minute.
Bien
que très sceptique, l’œuvre de Schiele ayant été parmi les plus plagiées, il
décide cependant de faire le déplacement à Mulhouse, avec Bertina (Léa
Drucker), son ex-femme, elle aussi experte en peinture, pour voir le tableau.
Face au tableau, tous leurs doutes
sont balayés : il s’agit bien d’une authentique œuvre d’Egon Schiele, que
tout le monde avait cru disparue. Ils évaluent la valeur du tableau à plusieurs
dizaines de millions.
Leur première surprise passée,
ils veulent savoir comment ce tableau a bien pu se retrouver dans cette maison.
Martin Keller (Arcadi Radeff) leur raconte que le tableau se trouvait dans la
maison lorsqu’ils l’ont achetée en viager à un policier de 81 ans. Ils ouvrent
alors ensemble une vieille valise dans laquelle des papiers ayant appartenu à l’ancien
propriétaire montrant que le couple avait collaboré avec la Gestapo. Le tableau
a donc été spolié en 1939 par les Allemands.
Or, un tableau spolié doit
obligatoirement être restitué à ses ayants-droits.
La famille Wahlberg (en réalité les descendants de Karl Grunwald) a été décimée
pendant la guerre mais le collectionneur d’art a pu s’enfuir aux Etats-Unis où
ses descendants ont fait souche.
André Masson se rend alors aux
Etats-Unis où il convainc Bob Wahlberg, le chef de la famille, de confier la
vente à la maison française pour laquelle il travaille et de rétrocéder 10 % de
la vente à Martin Keller et à sa mère. Bien que n’ayant aucune obligation à le
faire, Wahlberg accepte pour des raisons religieuses.
Lors de la vente à Paris, le
tableau, réalise une cote qui dépasse toutes les estimations.
Mon opinion
M’intéressant beaucoup à l’art,
je suis allé voir ce film pensant qu’il traitait sans complaisance du marché de
l’art. André Masson et son ex-épouse, nous sont, du moins au début, dépeints
comme des requins sans foi ni loi, si ce n’est celle de l’argent qu’ils peuvent
estimer tirer d’une telle affaire. Mais sous l’armure, des failles se révèlent
au fur et à mesure que le film avance et ils paraissent de plus en plus
sympathiques. C’est grâce à eux que Martin Keller obtient l’indemnisation qu’il
aurait pu ne jamais toucher, si André n’avait pas convaincu Wahlberg. J’ai
trouvé d’ailleurs la scène où, après la vente, foudroyé par l’énormité de la
somme qu’il va toucher, le jeune homme craque et où son avocate, dans un élan d’humanité,
vient le chercher et le console, réussissant à l’amener à la famille Wahlberg qui
lui réserve une magnifique ovation. Je voudrais ajouter que, si j’ai beaucoup
apprécié le jeu des acteurs confirmés que sont Alex Lutz et Léa Drucker j’ai
découvert avec étonnement Arcadi Radeff, un jeune acteur encore peu connu qui a
pourtant déjà une carrière non négligeable derrière lui (6 longs métrages, 13
courts métrages, 14 pièces de théâtre…) Formé en Suisse, d’où il est originaire, il a crève l'écran et m'a rappelé, par la force rentrée et la pureté qui émane de lui, le Depardieu des débuts. Sa prestation m'évoque celle d'un acteur débutant, Tom Mercier, vu dans le film Synonymes, où jouait déjà d'ailleurs Louise Chevillotte. Je lui souhaite une
grande carrière.
Je vous recommande aussi :
- La femme au tableau de Simon Curtis (2015)
- Monuments men de George Clooney (2014)
Qui traitent aussi de la récupération de tableaux spoliés par les nazis.
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