As bestas est un
film franco-espagnol réalisé par Rodrigo Sorogoyen et sorti en 2022. Il a
été tourné en Galice en 2021 en langues française, castillane et galicienne. Il
met en vedette Denis Ménochet et Marina Foïs.
Résumé
Antoine (Denis Ménochet) et Olga
(Marina Foïs), un couple de Français dans la 50e, s’est
installé dans un village de la montagne galicienne. Leurs plus proches voisins,
deux frères célibataires, Xan (Luis Zahera) et Lorenzo (Diego Anido),
sont éleveurs de vaches et ont ressenti leur installation comme une menace. Les
relations de voisinage se sont envenimées au point que les Français sont
constamment menacés, intimidés, leurs récoltes empoisonnées, etc.
Un jour, après une énième
dispute, Antoine est assassiné et disparaît. Bien qu’ayant été alertée à de
multiples reprises par les Français, la Guardia Civil n’a jamais pris les menaces
dont ils ont été victimes au sérieux et ne s’empresse pas de mener une enquête.
Mais Olga s’entête jusqu’à ce qu’elle
retrouve la caméra que portait sur lui son mari à l’endroit où a eu lieu l’agression.
Mon opinion
Je ne serais pas allé voir ce
film si une amie ne m’y avait pas entraîné. Parlant espagnol, je me suis
interrogé sur le titre du film car il ne signifie rien dans cette langue. J’avais
d’abord pensé en le voyant à l’expression latine « Ad bestias » comme
dans « Damnatio ad bestias » par laquelle on jetait aux bêtes
certains condamnés dans la Rome antique. En fait, le titre est en langue
galicienne et signifie simplement « Les bêtes », les « bêtes »
étant ici sans doute les deux frères meurtriers du héros.
La violence est présente du début
à la fin du film qui commence avec une scène où des chevaux sauvages sont
capturés pour être marqués et appropriés. C’est une métaphore assez claire de
ce qui va se passer ensuite lors de l’agression d’Antoine. On a beau savoir que
la noirceur de l’âme humaine est insondable, on a tout de même du mal à accepter
que de tels faits, qui auraient pu se dérouler impunément dans les siècles
passés (on pense aux Hauts de Hurlevent), puissent avoir lieu de nos jours à l’ère
des téléphones portables et des ordinateurs. Pour avoir vécu plusieurs années
en Espagne, certes dans un contexte très différent (ce n’était pas dans les
montagnes reculées de Galice), et y ayant été admirablement reçu et m’y être
parfaitement intégré, j’imagine mal que de tels faits puissent être tolérés avec
une telle passivité par la Guardia Civil. On imagine encore plus mal un tel
entêtement de la part d’Olga qui, après l’assassinat de son mari, reste encore
dans cet endroit sans attrait où elle n’a aucun avenir, à côtoyer tous les
jours les meurtriers de son mari. Il n’y a rien de rationnel dans tout ça.
Peut-être est-ce voulu par le réalisateur. Peut-être sa volonté était d’écrire
un conte noir mais dans quel but ? J’avoue être resté sur ma faim et m’être
demandé jusqu’au bout le sens de son propos.
Je salue cependant l’impressionnante
performance des acteurs, qu’il s’agisse de Denis Ménochet ou de Marina
Foïs mais aussi des deux frères, Luis Zahera et Diego Anido, glaçants
dans leur rôle de brute.
Bonjour Roland, cela fait quelques jours que je me tâte pour y aller. J'espère y aller cet après-midi. Je viens de lire deux billets dont le tien sur ce film qui ne laisse pas indifférent semble-t-il. Il faut que je me fasse mon opinion. Bon dimanche.
RépondreSupprimerBonjour.
RépondreSupprimerJe n’ai pas vu le film et ne pense pas le voir mais j’en ai discuté avec des amis qui vous rejoignent sur l’appréciation que vous en avez eue.
Les acteurs sont très bon certes, mais ce n’est pas très rationnel concernant la terre de Galice même si les gens y sont rudes parfois.
A travers des extraits vus,je trouve hyper violent ce qu’on fait subir aux chevaux au nom d’une tradition certes respectable mais que je ne cautionne pas.
Y nada más.