Varsovie 83, une affaire
d'État (Żeby nie było śladów) est un film polonais réalisé par Jan
P. Matuszyński et sorti en 2021. Coproduction France-Pologne-Tchéquie.
Le film est basé sur le
livre-enquête Żeby nie było śladów, Sprawa Grzegorza Przemyka du
journaliste Cezary Łazarewicz paru en 2016.
Résumé
Varsovie, 1983, alors que la
Pologne était encore dirigée par le général Jaruzelski. Grzegorz Przemmyk, un
étudiant de 19 ans (Mateusz Gorski) et Jurek Popiel, 18 ans (Tomasz Ziętek)
sont copains. Tout à la joie d’avoir réussi leurs examens de fin d’année, ils
sortent faire la fête et font les fous sur la place du Château, l’une des
places les plus fréquentée de Varsovie. Arrêtés par la « milice citoyenne »
pour « trouble à l’ordre public », ils sont conduits au commissariat
où Grzegorz, qui se rebelle, est roué de coups sous les yeux de Jurek,
impuissant.
Transporté en ambulance aux
urgences, où il ne recevra aucun soin, Grzegorz rentrera chez lui où son état s’aggravera.
Réhospitalisé, il décèdera deux jours plus tard à la suite d’une perforation
des intestins.
Il s’avèrera que le jeune
étudiant a été la victime d’une bavure visant à intimider sa mère, Barbara
Sadowska, une poétesse connue, anticommuniste et membre du syndicat Solidarnosc,
farouche opposant au pouvoir.
L’enquête et le procès truqués tenta
de faire porter l’accusation sur les deux ambulanciers ayant conduit Grezgorz
aux urgences afin de dédouaner la milice citoyenne responsable du meurtre.
Il faudra attendre la chute du
Mur et l’avènement de la démocratie pour que les véritables coupables soient
jugés.
Mon opinion
Le film est sorti en France en
mai 2022, au moment où Poutine s’est lancé depuis près de trois mois dans une guerre
sanglante contre l’Ukraine. On ne peut s’empêcher de penser que, 40 ans après
la fin de la dictature de Jaruselski en Pologne et la chute du mur de Berlin, la
situation de la fédération de Russie n’a pas vraiment changé : même
violence contre les libertés, mêmes mensonges, mêmes manipulations de la vérité…
Le film, conduit comme un thriller, aurait cependant gagné en force s’il avait
été moins long mais, peut-être fallait-il ces 2:39 H pour que l’on ressente
toute l’absurdité de la situation. Je me suis tout de même surpris, vers la
fin, à regarder plusieurs fois ma montre… On ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec d'autres films dénonçant d'autres systèmes totalitaires, comme Z ou Missing, porté disparu, deux films réalisés par Costa-Gavras, qui dénonçaient respectivement la dictature des colonels grecs, ou celle de Pinochet. Il est triste de constater que c'est toujours la même machine à broyer qui est à l'oeuvre, quels que soient l'époque ou le continent.
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