Et puis nous danserons
(And Then We Danced) est un film dramatique franco-géorgeo-suédois
écrit, réalisé et monté par Levan Akin, sorti en 2019. Il s’agit du
premier long métrage LGBT en Géorgie. Il a été sélectionné et présenté dans le
cadre de la « Quinzaine des réalisateurs » au festival de Cannes en mai 2019.
Présentation
Merab (Levan Gelbakhiani) est
un jeune danseur de danse traditionnelle géorgienne de l’Ensemble National
Géorgien à Tbilissi. Depuis ses 12 ans, il s’entraîne avec Mary (Ana
Javakishvili), sa partenaire et amie d’enfance qu’il considère désormais comme
sa petite amie. Du moins jusqu’à l’arrivée, en cours d’année, d’Irakli (Bachi
Valishvili), un jeune homme dont tous admirent le charisme. D’abord rivaux
pour remplacer un danseur de la troupe nationale, Merab et Irakli vont devenir
amants l’espace d’un week-end à la campagne avant que ce dernier ne retourne
dans son village où son père est mourant. A son contact, dans ce court laps de
temps, Merab aura découvert que la danse pratiquée dans son pays n’a aucun
avenir et il décidera de quitter la Géorgie pour tenter de faire carrière en
occident.
Mon opinion
La Géorgie est une vieille nation
à mi-chemin de deux cultures. La jeunesse ne rêve que de s’émanciper de la
pesanteur de traditions millénaires qui prônent des valeurs viriles dont le
cercle familial, étouffant, est le garant. Bien que droits des homosexuels soient
officiellement reconnus en Géorgie, membre du Conseil de l’Europe et désirant
rejoindre l’Europe, la réalité est bien différente : l’homosexualité y est
considérée comme une maladie que l’on peut guérir en envoyant les « déviants »
dans des monastères orthodoxes et où il est bien vu de massacrer un « pédé ».
Un très beau moment du film est celui où Davit (Giorgi Tsereteli), jeune macho
qui doit se marier en catastrophe parce qu’il a mis une fille enceinte, se fait
tabasser pour avoir pris la défense de son frère Merab. Etrange ambiance, à
mi-chemin de l’Orient et de l’Occident, du Moyen âge et de la modernité, qui
rappelle des pays comme l’Iran, la Turquie ou l’Egypte, de religion musulmane.
C’est là que l’on se rend compte que l’obscurantisme ne prend pas forcément ses
racines dans la religion mais bien dans une société arcboutée sur des
traditions dépassées. On souhaite à cette jeunesse de pouvoir au plus vite s’affranchir
de ce carcan et engager son pays, par ailleurs magnifique, dans la voie de la
modernité.
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