mardi 3 décembre 2019

ET PUIS NOUS DANSERONS film de Levan AKIN (FR-GE-SW 2019)



Et puis nous danserons (And Then We Danced) est un film dramatique franco-géorgeo-suédois écrit, réalisé et monté par Levan Akin, sorti en 2019. Il s’agit du premier long métrage LGBT en Géorgie. Il a été sélectionné et présenté dans le cadre de la « Quinzaine des réalisateurs » au festival de Cannes en mai 2019.

Présentation

Merab (Levan Gelbakhiani) est un jeune danseur de danse traditionnelle géorgienne de l’Ensemble National Géorgien à Tbilissi. Depuis ses 12 ans, il s’entraîne avec Mary (Ana Javakishvili), sa partenaire et amie d’enfance qu’il considère désormais comme sa petite amie. Du moins jusqu’à l’arrivée, en cours d’année, d’Irakli (Bachi Valishvili), un jeune homme dont tous admirent le charisme. D’abord rivaux pour remplacer un danseur de la troupe nationale, Merab et Irakli vont devenir amants l’espace d’un week-end à la campagne avant que ce dernier ne retourne dans son village où son père est mourant. A son contact, dans ce court laps de temps, Merab aura découvert que la danse pratiquée dans son pays n’a aucun avenir et il décidera de quitter la Géorgie pour tenter de faire carrière en occident.  

Mon opinion

La Géorgie est une vieille nation à mi-chemin de deux cultures. La jeunesse ne rêve que de s’émanciper de la pesanteur de traditions millénaires qui prônent des valeurs viriles dont le cercle familial, étouffant, est le garant. Bien que droits des homosexuels soient officiellement reconnus en Géorgie, membre du Conseil de l’Europe et désirant rejoindre l’Europe, la réalité est bien différente : l’homosexualité y est considérée comme une maladie que l’on peut guérir en envoyant les « déviants » dans des monastères orthodoxes et où il est bien vu de massacrer un « pédé ». Un très beau moment du film est celui où Davit (Giorgi Tsereteli), jeune macho qui doit se marier en catastrophe parce qu’il a mis une fille enceinte, se fait tabasser pour avoir pris la défense de son frère Merab. Etrange ambiance, à mi-chemin de l’Orient et de l’Occident, du Moyen âge et de la modernité, qui rappelle des pays comme l’Iran, la Turquie ou l’Egypte, de religion musulmane. C’est là que l’on se rend compte que l’obscurantisme ne prend pas forcément ses racines dans la religion mais bien dans une société arcboutée sur des traditions dépassées. On souhaite à cette jeunesse de pouvoir au plus vite s’affranchir de ce carcan et engager son pays, par ailleurs magnifique, dans la voie de la modernité.      

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