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lundi 29 avril 2024

FRERES, drame d'Olivier CASAS (FR-2024)

 

Frères est un drame français écrit et réalisé par Olivier Casas et sorti en salles le 24 avril 2024.

Résumé

Nous sommes en 1949, à la fin des vacances d’été aux Farfadets, une maison d’enfants environs de La Rochelle. Michel (Victor Escoudé-Oury, entre 4 et 7 ans ; Viggo Ferreira-Redier, 8- 11 ans) et Patrice (Enzo Bonnet, 5- 8 ans ; Fernand Texier, 9-12 ans), deux frères de 5 et 7 ans, attendent en vain leur mère, Marielle de Robert (Alma Jodorowsky), journaliste à Combat, qui doit venir les rechercher. Ne sachant que faire, les propriétaires de la maison, les gardent en attendant de trouver une solution. Les enfants sont choyés et ne semblent pas souffrir de l’absence de leur mère jusqu’à ce qu’ils assistent à un drame, le suicide par pendaison du mari de la gouvernante. Voulant bien faire, l’aîné des deux enfants, Patrice grimpe sur une chaise et coupe la corde, faisant chuter le corps de l’homme qui se fracasse le crâne au sol. Effrayés par ce dont il croit être responsable, les deux enfants s’enfuient dans la forêt où ils passeront 7 ans, survivant comme ils peuvent, de chasse et de pêche, résistant au froid de l’hiver en se serrant l’un contre l’autre. Aussi incroyable que cela paraisse, personne ne s’inquiète de leur disparition ni ne les recherche mais, en 1956, leur mère apprend leur existence et vient les rechercher. Elle les confie alors à un couple censé les socialiser mais, devant leur échec, elle les sépare, envoyant le plus ingérable dans une maison de correction.

Les enfants se retrouvent à l’âge adulte et sont inséparables. Ils semblent avoir surmonté l’expérience traumatisante de leur enfance et ont réussi professionnellement : Patrice ‘Pat’ (Mathieu Kassovitz) est devenu un grand chirurgien, chef de clinique, et Michel ‘Mic’ (Yvan Attal), un architecte de renom, à la tête d’un grand cabinet.  Mais, lorsque Mick apprend que Pat a disparu, il laisse tomber son cabinet et sa famille pour sauter dans le premier avion qui part au Canada, sûr de savoir qu’il y retrouvera son frère.

Il le retrouve en effet vivant en ermite au fin fond d’une forêt et reste avec lui pendant plusieurs mois jusqu’au jour où Pat disparaît à nouveau, le laissant désemparé.

En fait, Pat, qui ne s’est pas marié et n’a pu avoir d’enfants, est rentré en France. La fin sera tragique.

 Mon opinion

On pourrait penser qu’une telle histoire est une pure fiction. Or, il n’en est rien. L’histoire de Mic et de Pat est bien réelle et Michel de Robert, l’un des protagonistes, son frère étant décédé, a collaboré au scénario de Frères. On a du mal à imaginer que des enfants aient pu être abandonnés à leur propre sort pendant sept ans sans que personne, ni la gouvernante de la maison d’enfants, ni les autorités, ni les habitants qui les ont rencontrés ne se préoccupent de leur sort. Et cela s’est passé en France entre la fin de la guerre et 1956 ! Or, on apprend à la fin du film, juste avant le générique, que ce que l’on a appelé dans d’autres pays « les enfants loups », ou les « enfants du chaos », victimes de la guerre, s’est aussi produit en France : en effet, on aurait dénombré dans notre pays 350 000 « enfants sauvages » jamais réclamés par leurs familles.  ¨

Voilà pour les faits. Que dire du film ? On est pris du début à la fin par le sort de ces enfants, se demandant, à chaque minute, comment ils vont pouvoir résister à la faim, au froid, aux maladies... Les jeunes acteurs, comme souvent, sont extraordinaires de naturel et, bien que la prestation des acteurs confirmés que sont Yvan Attal et Mathieu Kassovitz soit aussi à saluer, le film doit beaucoup à ces merveilleux enfants, interprétés par 4 comédiens en fonction de leur âge. Toutes nos félicitations aussi au réalisateur Olivier Casas, dont ce n’est que le 2ème long métrage, le précédent, remontant à 2017, s’intitulant Baby Phone. Saluons aussi la responsable de la photographie Magali Sylvestre de Sacy pour ses belles images de nature, en particulier celles tournées dans le Grand Nord canadien, qui ont dû représenter une beau défi pour les équipes techniques. Je dois aussi signaler, juste avant le générique, la chanson Diamonds and Rust, interprétée par Joan Baez.   

mardi 7 mars 2023

LA SYNDICALISTE Film de Jean-Paul SALOME ( FR-D 2023)

 

La Syndicaliste est un film franco-allemand réalisé par Jean-Paul Salomé, sorti en salles de cinéma le 1er mars 2023.

Présentation

Le film, basé sur le livre de Caroline Michel-Aguirre, La syndicaliste, consacré à l’enquête sur le cas de Maureen Kearney, syndicaliste d’Areva, intimidée et menacée pour avoir dénoncé des manœuvres politico-économiques visant à démanteler Areva au profit d’EDF avec, à la clé, un autour de la filière nucléaire française et un contrat secret avec la Chine.

Le film commence un matin de 2012 où Maureen Kearney, interprétée par Isabelle Huppert, se prépare dans sa salle de bains pour aller rencontrer François Hollande, nouvellement élu président de la République, qu’elle veut informer de ce qu’elle a découvert. Elle est alors agressée, transportée dans sa buanderie, où elle subit de graves sévices. C’est sa femme de ménage qui va la découvrir et la libérer avant d’appeler la police. Elle est ensuite interrogée par l'adjudant-chef Brémond (Pierre Deladonchamps) qui, convaincu qu'elle a monté cette affaire pour attirer l'attention sur elle, bâcle  l'enquête. Elle finira par être inculpée de dénonciation d’un crime imaginaire et, après un procès à charge, condamnée à de la prison avec sursis et 7500 € d’amende.

Le film cite avec courage les noms réels des principaux protagonistes de l’affaire : Luc Oursel (interprété par Yvan Attal), nouveau président d’Areva après l’éviction d’Anne Lauvergeon (Marina Foïs), Henri Proglio (ex-président de Veolia et président d’EDF), le sulfureux homme d’affaire, ami de Dominique de Villepin, Alexandre Djouhri, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Arnaud Montebourg (Christophe Paou).  

Après s’être ressaisie, encouragée par son mari (Grégory Gadebois), sa famille, ses amis et le syndicat CFDT, elle fera appel et sera blanchie mais l’affaire ne sera jamais jugée au fond.

Suite à la sortie du film, la NUPES, par la voix de la députée insoumise Clémentine Autain, a demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire.  

Mon opinion

Comme beaucoup de Français, je ne connaissais pas cette incroyable affaire que l’on pourrait plus facilement imaginer en Russie ou en Turquie mais qui se déroule en France en 2012et nous plonge dans les méandres nauséabonds du pouvoir, de la politique et de l’économie avec, à la clé, des faits dignes des pires malfrats de la mafia. Pourtant, dès 2012, l’affaire avait été révélée par la presse (l’Express, Libération, Le Canard Enchaîné…) mais était passée pour un fait divers. Il a fallu attendre la publication, en 2019, du livre-enquête de Caroline Michel-Aguirre, chef du service investigation de l’Obs, pour que le réalisateur Jean-Paul Salomé s’empare de l’affaire et décide d’en faire un film.

Le film est conduit comme un thriller à la différence que les faits qui y sont décrits transcrivent une réalité bien peu glorieuse pour notre pays.   

Pour en savoir plus

- Sur le scandale Areva et l'action d'Anne Lauvergeon

- Sur Anne Lauvergeon (qui a bien rebondi après son éviction d'Areva)

- Sur Maureen Kearney

- Sur l'enquête de Caroline Michel-Aguirre de l'Obs

- Clémentine Autain interroge Arnaud Montebourg sur cette affaire.

lundi 12 novembre 2018

AD VITAM Série télé d'Arte (FR - 2018)



Ad Vitam est une série télévisée de science-fiction française en six épisodes de 55 minutes environ, créée par Thomas Cailley et Sébastien Mounier et diffusée entre le 8 novembre 2018 et le 22 novembre 2018 sur Arte.

Présentation

Alors qu’on pense avoir vaincu la mort et qu’on fête le 169e anniversaire de la doyenne de l’humanité ayant subi la régénération, on découvre sur la plage les corps de sept adolescents qui semblent s’être suicidés. Le policier Darius Asram (Yvan Attal), qui en est lui-même à sa 3ème régénération, est chargé de l’enquête. Celle-ci le mène sur la piste d’une secte dénommée Saul, qui milite contre la régénération et encourage ses membres au suicide.

Distribution

  • ·        Yvan Attal : Darius Asram
  • ·        Garance Marillier : Christa « Nora » Novak
  • ·        Anne Azoulay : Béat
  • ·        Niels Schneider : Virgil « Caron » Berti
  • ·        Victor Assié : Théo Lesky
  • ·        Rod Paradot : Léonard « Linus » Ader
  • ·        Aurélia Petit : le colonel Han
  • ·        Adel Bencherif : Élias Azuelo
  • ·        Hanna Schygulla

Mon opinion

A ne pas confondre avec le film Immortel, ad vitam d’Enki Bilal (2004), adaptation très libre de sa série en bande dessinée, la Trilogie Nikopol, que j’avais personnellement beaucoup aimé malgré ses imperfections.

Cette nouvelle série, qui mêle anticipation et polar, a été réalisée pour Arte par Thomas Cailley, connu pour son film Les combattants (2014), dont on a beaucoup parlé mais que je n’ai pas vu. Présenté en mai dernier lors de Series Mania, Ad Vitam y a été couronné par le prix de la Meilleure série française.

Les séries d'anticipation ne sont pas le fort de nos productions hexagonales. Le précédent essai de s’aventurer dans ce domaine, Arte l’avait fait en 2016 avec Tripalium, qui avait subi un échec retentissant (personnellement, j’avais décroché dès le 2ème épisode).

Je viens de visionner le 6ème et dernier épisode qui est loin de m'avoir convaincu. On a l'impression d'un cocktail improbable où les scénaristes auraient versé tout ce qui leur passait par la tête, bien remué, et servi dans un grand verre "on the rocks". En effet, à part l'esthétique glacée donnée par les teints blafards, la lumière crépusculaire, le béton brut d'appartements high tech complètement déshumanisés, on n'a pas trop su comment boucler un scénario sans queue ni tête qui se résume à une idée : devenir immortel, oui, mais pourquoi et surtout comment faire face à l'immortalité ? 

Bref, une grosse déception à la hauteur des attentes que l'on pouvait mettre dans cette série.