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mercredi 4 janvier 2023

SIMONE, LE VOYAGE DU SIECLE Biopic d'Olivier DAHAN (FR-2022)

 

Simone, le voyage du siècle, biopic français consacré à Simone Veil, écrit et réalisé par Olivier Dahan, sorti en 2022.

Résumé

Lorsqu’on évoque en France le nom de Simone Veil, on pense immédiatement et presqu’exclusivement à la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qu’elle réussit à faire voter par l’Assemblée nationale, après un long et difficile combat, le 29 novembre 1974 (loi entrée en vigueur le 17 janvier 1975). Cette loi, véritable révolution des mœurs françaises, lui valut injures et menaces de mort de la part de l’extrême-droite mais aussi dans son propre camp.

Simone Veil était née Jacob, dans une famille bourgeoise d’origine juive mais non pratiquante et laïque. Son père, André Jacob, était un architecte reconnu, qui avait obtenu en 1919 le second grand prix de Rome. Sa mère, Yvonne Steinmetz, née en 1920, fille d’un fourreur parisien, était bachelière et étudiante en chimie, ce qui était rare à l’époque. Son mari exigera cependant qu’elle abandonne ses études et se consacre à sa famille.

Après la naissance de leurs filles, Madeleine (Milou) et Denise, la famille Jacob quitte Paris pour s'installer à Nice sur la Côte d'Azur. Un fils, Jean, naît en 1925. Simone, née en 1927, est la benjamine de cette fratrie.

En 1937, Simone entre en sixième au lycée de jeunes filles (lycée Albert-Calmette depuis 1962), où elle fait ses études secondaires jusqu'au baccalauréat (en 1944).

Arrive la déclaration de guerre. Lorsque l'armistice est signé le 22 juin 1940 par le gouvernement Pétain, la France est occupée mais Nice se retrouve en « zone libre ». Du fait de son statut, la famille Jacob se croit à l’abri des persécutions et, sans méfiance, Albert répond à l’obligation faite par le gouvernement Laval le 4 octobre 1940, de se faire « recenser » en tant que « juif ». La conséquence est immédiate : il ne pourra plus exercer sa profession d’architecte. Yvonne Jacob, la mère de Simone, passe alors ses journées à essayer de trouver de quoi permettre à sa famille de subsister et à ses enfants de poursuivre leurs études. C’est dans ces conditions difficiles que Simone passe son bac en 1944, tout en faisant partie des scouts où elle côtoie Nicole Clarence, cheftaine de son frère Jean et future résistante.

Le 3 septembre 1943, après la chute de Mussolini, les Allemands occupent l'Italie. Nice passe sous leur contrôle et la Gestapo commence sa sinistre besogne.

André Jacob, sentant la menace qui pèse sur sa famille, fait établir de faux papiers pour ses enfants.

Le 30 mars 1944, la veille des résultats du bac, alors que Simone va rejoindre des amies avec un copain pour fêter la fin des épreuves du baccalauréat, elle est contrôlée par des Allemands dans le centre-ville de Nice. Ceux-ci, comprenant que ses papiers sont faux, l’arrêtent et la conduisent à l’hôtel Excelsior. Le camarade à qui elle avait demandé de prévenir sa famille est filé et conduit sans le savoir les gestapistes à l’appartement des Jacob où ils interceptent toute la famille. Outre Simone, sont arrêtés sa mère Yvonne, son frère Jean et sa soeur Milou. Ils sont alors envoyés au camp de camp de Drancy, d'où les trois femmes partent pour Auschwitz. La dernière soeur, Denise, engagée dans la résistance, sera elle aussi arrêtée à Lyon et envoyée à Ravensbrück. Albert, le père de Simone et Jean, qui a tout juste 19 ans, seront eux aussi déportés et ne reviendront pas. Après avoir surmonté des épreuves inimaginables, avoir été déplacées de camp en camp (Auschwitz-Birkenau, Bobrek, Gleiwitz, Dora, Bergen-Belsen) et survécu à la "marche de la mort", Simone et sa soeur revinrent en France en mai 1945 sans leur mère Yvonne morte peu avant la libération du camp. Denise revint aussi mais ni leur père, ni leur frère dont elles ne purent jamais savoir comment ils étaient morts.

A son retour, Simone s’inscrit en droit en en Sciences Po. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, Antoine Veil et l'accompagne, dans un premier temps, dans sa carrière.

Plus tard, renonçant à devenir avocate, et bien que déjà mère de famille, elle poursuit ses études de droit et devient magistrate. Après un incroyable parcours politique fait d’incessants combats en faveur de causes multiples pour lesquelles elle montre une ténacité exemplaire (statut des prisonniers politiques pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), statut des femmes dans les prions...), elle devient ministre de la Santé (1974-1976), fit voter la loi sur l’IVG (1974-1975), puis présidente du parlement européen (1979), membre du Conseil constitutionnel (1998), entre à l’Académie française (2008). A sa mort en 2013, elle est inhumée au côté de son mari au cimetière du Montparnasse. En 2018, ses restes sont transférés au Panthéon.

Mon opinion sur le film

Déjà, en soi, le titre du film est mal choisi. Il aurait été plus approprié, à mon avis, de l’intituler tout simplement Simone Veil car on ne sait pas de quelle Simone il s’agit. En outre, on peut se demander pourquoi « le voyage du siècle » ? « Les combats d’une vie » eut été plus judicieux. Le choix de l’actrice ensuite : Elsa Zylberstein, malgré des couches de prothèses et de maquillage, a beau faire tout son possible pour ressembler à Simone Veil, en copier les mimiques et essayer d’en prendre la voix, cela sonne faux. Là aussi, l’erreur a été de vouloir singer un personnage plutôt que de le recréer, comme se fut le cas, par exemple, pour l'excellent film d'Anne Fontaine Présidents. Une autre solution eut été de ne jamais filmer l’actrice en gros plan. Cela marche très bien quand on voit l'actrice de loin, de dos, à contrejour ou en silhouette mais, hélas, de face, le trucage est grotesque et, à la limite gênant. Le montage du film enfin est catastrophique, avec ses incessants flashbacksqui donnent le tournis.

Il reste néanmoins de ce film une redécouverte de l’action de cette extraordinaire personnalité aux idées de gauche qui refusa toujours de plier devant les compromis que tentèrent de lui imposer ses pairs et fit faire de grands pas à notre société.

mercredi 10 juin 2020

LA MÔME film biographique d'Olivier DAHAN (FR-2007)

La Môme - film 2007 - AlloCiné

La Môme est un film biographique français inspiré par la vie d’Edith Piaf, réalisé par Olivier Dahan et sorti en 2007. Dans de nombreux pays, le film porte le titre plus évocateur pour les non-Français de La Vie en rose.

Présentation

Le film retrace la vie d'Édith Piaf, de son enfance misérable, à sa montée vers la gloire internationale, à sa déchéance et sa mort, le 10 octobre 1963, alors qu'elle n'était âgée que de 47 ans.

Sa mère, chanteuse de rue, trop pauvre pour l'élever, la confie vers l’âge de trois ans à sa propre grand-mère, Emma Saïd Ben Mohamed, qui habite dans le XIXe arrondissement. La petite Edith y restera 18 mois jusqu’à ce que son père, Louis Alphonse Gassion, en permission de retour du front, ne la confie à sa propre grand-mère, patronne d'une maison close en Normandie. C’est un complet changement de vie pour la petite Edith qui avait, jusque-là été miséreuse car les prostituées la prennent sous leur aile :  Edith qui, jusque-là n’avait connu que la misère, est choyée, mange pour la première fois à sa faim, et oublie les haillons. Mais, malheureusement, les privations l’ont affaiblie et elle tombe très malade et le restera toute sa vie. Entre 3 et 8 ans, elle manque perdre la vue, qu’elle recouvre miraculeusement, selon elle, grâce à sa foi, foi qu’elle gardera ancrée en elle jusqu’à son dernier souffle.

A partir de 1922, son père, qui travaille dans de petits cirques, la reprend avec lui et c’est à nouveau une vie itinérante de précarité et de misère. C’est pendant cette période qu’elle commencera à chanter à ses côtés mais, à 16 ans, elle se séparera de lui pour tenter sa chance en  formant un duo de chanteuses de rue avec Simone Berteaut, dite Momone, alors seulement âgée de 13 ans !

Six ans plus tard, un impresario, Jacques Canetti, lui fait enregistrer son premier disque chez Polydor qui connaît un succès immédiat. Puis, après un épisode où elle est à deux doigts de retomber dans la misère, son passage à Radio Cité lui permet de sortir définitivement de l'ombre. Au printemps suivant, Edith Piaf donnera un premier concert à Bobino, puis à L'Européen. Sa carrière était lancée et ne devait s’interrompre qu’en 1961, après un dernier concert à l’Olympia où elle s'effondra sur scène. Elle mourut deux ans après.

Mon opinion  

J’ai vu ce film lors de son passage à la télévision le 9 juin 2020.

Dans le rôle d'Edith Piaf, Marion Cotillard réalise une performance stupéfiante de ressemblance, du moins au début du film. Ce rôle lui a valu de prestigieuses récompense (Oscar, Golden Globe, Bafta, César…) même si, personnellement, je trouve qu’elle en fait beaucoup top dans l’hystérisation de la chanteuse. Quant au film lui-même, je n’adhère pas au parti-pris du réalisateur d’accumuler les flash-back qui créent, par des retours trop nombreux à travers les souvenirs de la star, une confusion pénible et finissent par lasser le spectateur qui ne voit plus la fin d'un film qui ne dure pourtant que 135 minutes.