Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Youssef Salem a du succès
est une comédie française réalisée par Baya Kasmi et sortie en 2022.
Présentation
Youssef Salem (Ramzi Bedia),
45 ans, originaire d'une famille d'immigrés algériens dans un quartier
populaire de Port-de-Bouc, vit à Paris où il se consacre à l'écriture.
Après plusieurs revers, il décide
d'écrire un roman en partie autobiographique, inspiré de sa jeunesse et
notamment des tabous qui entourent la sexualité dans le milieu où il a grandi.
Son livre s’intitule Le Choc toxique. L'ouvrage provoque un débat public
passionné, mais aussi une crispation au sein de sa famille, particulièrement
chez ses parents qui pensent qu’il écrit un ouvrage historique sur les héros de
la révolution algérienne.
Lorsque, à la grande joie de son éditrice Lise (Noémie Lvovsky), son livre est couronné
par le prestigieux prix Goncourt, il fait tout pour en cacher le contenu à sa famille.
Mon opinion
La réalisatrice raconte avec
humour les tribulations d’un écrivain piégé par un succès qui écorne l’image de
sa famille en nous donnant à voir une comédie où l’on rit mais où, bien que le
point de vue soit celui d’un arabe de 2ème génération, on peut
parfaitement se reconnaître car au fond tout écrivain écrit, sans toutefois vouloir
le reconnaître, sur lui-même. Le film aborde la sexualité sans tabou et cela
fait du bien. C’est aussi un film sur les préjugés et le mensonge car, que l’on
soit arabe ou Français de souche, on est confronté aux mêmes interdits : ne
pas vouloir faire de peine à ses parents, vouloir qu’ils soient fiers de nous.
Timothée Chalamet, né le
27 décembre 1995 à New York (États-Unis), est un acteur franco-américain.
Biographie
Timothée Hal Chalamet naît le 27
décembre 1995 dans le quartier de Hell's Kitchen, à New York. Il est le fils du
Français Marc Chalamet, diplômé de l’Institut d'études politiques de Lyon,
journaliste, correspondant du Parisien à New York, et éditeur à l'UNICEF, et de
l'Américaine Nicole Flender, diplômée de Yale, actrice, danseuse à Broadway
puis agent immobilier. Il étudie au lycée public LaGuardia pour jeunes
artistes, d'où il sort diplômé en 2013. Il a une sœur aînée, Pauline, qui est
comédienne et vit à Paris.
Depuis son enfance, Timothée
Chalamet et sa famille ont régulièrement passé des vacances au
Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, dans une maison où habitaient son
grand-père paternel Roger Chalamet, pasteur, et sa grand-mère Jean, une Canadienne.
Il parle d’ailleurs parfaitement
français et passe facilement d’une langue à l’autre.
Il est né dans le milieu du
cinéma : la famille de sa mère, d'origine juive russe et autrichienne, est
très présente dans le cinéma : son grand-père maternel est le scénariste Harold
Flender, son oncle Rodman Flender est réalisateur et producteur, et sa tante
Amy Lippman, épouse du précédent, est également productrice.
Carrière
Il a commencé à tourner dès 2008
dans de courts-métrages puis dans des séries télé. Au cinéma, ce furent d’abord,
à partir de 2014, de petits rôles (Men, women and children ; Interstellar…)
mais il a réellement commencé à se faire connaître par le film Call me by your
name(2017) où il jouait le rôle d’un adolescent de 17 ans tombant amoureux d’un étudiant
de 24 ans venu passer des vacances dans la maison familiale. Ce film lui ouvre
la voie de la gloire avec, en 2018, une nomination au Golden Globe du meilleur
acteur dans un film dramatique ainsi qu’à l'Oscar du meilleur acteur, ce qui
fait de lui le plus jeune acteur nommé dans cette dernière catégorie depuis
plus de quatre-vingts ans.
Reconnu par les critiques et le
public, Timothée Chalamet joue sous la houlette de réalisateurs très connus, à
l'instar de Christopher Nolan, Greta Gerwig, Woody Allen, Denis Villeneuve et
Wes Anderson.
Son incroyable présence, son indéniable charisme (qui confine souvent au cabotinage), son indiscutable talent à incarner des personnages très différents, son ambiguïté, on fait de lui, en dix ans d'une accrière éclectique, une star internationale.
Filmographie
Longs métrages
2014 : Men, Women and Children
de Jason Reitman : Danny Vance
Je n'avais pas pu voir le cette nouvelle adaptation de Dune lors de sa sortie. Je me la suis procurée en DVD et viens seulement de la visionner.
Dune-1ère partie*
est un film de science-fiction américano-canadien co-écrit et réalisé par Denis
Villeneuve, sorti en 2021. C'est la troisième adaptation du roman Dune
de Frank Herbert paru en 1965, après le film Dune(1984)
de David Lynch et la minisérie en trois épisodes Dune(2000)
suivie de Les enfants de Dune (2003) de John Harrison. On
doit aussi citer l'adaptation avortée d'Alejandro Jodorowsky dans les
années 1970.
* Afin de respecter au mieux le roman,
cette dernière version a été divisée en deux films dont la 2ème partie
est annoncée sur les écrans pour 2023.
Présentation
Cette nouvelle adaptation se
calque assez fidèlement sur la 1ère partie de l’immense œuvre de Frank
Herbert qui se place dans un futur lointain. Sur Caladan, la planète
de sa famille, en grande partie couverte d’eau, le duc Leto Atréides (Oscar
isaac) reçoit de l’empereur Shaddam IV l’ordre de partir pour Arrakis. A la
différence de Caladan, couverte de mers et d’océans, Arrakis, également connue
sous le nom de « Dune », est une planète entièrement désertique, occupée depuis
80 ans par la famille des Harkonnen qui s’est enrichie en détenant le monopole de
« l’Epice », une « drogue » qui, outre qu’elle apporte la longévité
aux humains, permet aussi navigateurs de la Guilde spatiale, de relier les
univers de l’Imperium et, de ce fait, indispensable à sa cohésion. Mais l’extraction de l’épice n’est pas de tout repos car,
d’une part, l’épice est défendue par les vers de sable géants qui, dès qu'ils perçoivent une présence humaine à la surface de la planète, menacent d’engloutir
les mineurs, mais aussi par la rébellion permanente des Fremen, le peuple
autochtone qui veulent reconquérir leur planète.
Bien que de duc Leto sache que,
sous cette décision de l’empereur, se cache un piège, il n’a d’autre choix que
de s’incliner devant ses décisions et se prépare à quitter Caladan et prendre,
avec toute sa cour et sa famille, la direction d’Arrakis.
Sur Caladan, son fils et héritier,
le jeune Paul Atréïde (Timothée Chalamet), a été formé au combat par le
maître d’armes des Atréïde, Duncan Idaho (Jason Momoa) mais sa mère, Dame
Jessica (Rebecca Ferguson), éduquée selon les préceptes des sœurs du
Bene Gesserit, lui a aussi enseigné certaines techniques secrètes, comme l’utilisation
de la « voix ».
Avant de quitter Caladan, Paul
est soumis par la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam (Charlotte Rampling)
à la terrible épreuve de la douleur. S’il échoue, il sera tué par le poison instantané
du Gom Jabar. Mais il réussit l’épreuve, ce qui permet à la Révérende Mère de
la qualifier « d’humain ».
Dès son arrivée sur Dune, la
famille Atréïde échappe aux premières tentatives d’assassinat, mais ne résiste
pas à la dernière et la plus violente, qui engage non seulement l’armée des Harkonnen
mais celles des Sardaukars, les terribles soldats de l’empereur. Le duc, trahi par son médecin, le docteur Yueh
(Chang Chen) est livré à son ennemi, l'horrible baron
Valdimir Harkonnen (Stellan Skarsgard) , un être obèse et dégénéré. Le
docteur Yueh lui a implanté une fausse dent contenant un poison qui aurait dû
tuer le baron. Mais, si Leto est tué, le subterfuge échoue et Harkonnen échappe
à la mort.
Aidés par Liet Kynes, le
planétologiste impérial (dont le film fait bizarrement une femme : Sharon
Duncan-Brewster), Paul et sa mère s’enfuient à bord d’un ornithoptère et
échappent à leurs poursuivants en s’enfonçant dans une tempête Coriolis à laquelle, normalement, aucun humain ne survit. Réussissant à se poser grâce à la dextérité de Paul, ils sont capturés
par les Fremen du sietch Tabr qui veulent « prendre l’eau » (tuer et
vider de leur sang) ceux qui sont pour eux des intrus. Mais leur chef Stilgar (Javier Bardem) s’interpose et les sauve, du moins provisoirement.
Au cours de l’affrontement qui suit, Jessica fait montre de ses pouvoirs Bene
Gesserit et Paul, confronté dans un duel à mort avec Jamis, l'un des freemen les plus acharnés à sa mort, le tue.
S’opposant à sa mère qui voudrait
retourner sur Caladan, Paul accepte le destin qu’il a vu en rêve et décide de
rester sur Arrakis et prendre la direction de la rébellion contre les Harkonnen et de venger la mort de son père.
Mon opinion
Grand amateur de Dune, que j’avais
découvert lors de ma première année de fac en langue originale, car le livre n'était pas encore traduit en français, j’ai ensuite dévoré les cinq tomes
de la saga écrite par Frank Herbert puis les autres tomes explorant l’uinivers
foisonnant de Dune écrits après sa mort par son fils Brian Herbert et Kevin J.
Anderson à partir de l’année 2000 (19 volumes à ce jour et bientôt un 20ème).
J’ai aussi suivi avec passion le
projet délirant de Jodorowski, où le génial Franco-Chilien, aurait voulu que ce soit rien moins que Salvador Dali qui incarne l‘empereur Shaddam IV. Ce projet fou, très en avance sur son temps, n'a, hélas, jamais vu le jour.
Je métais donc précipité, en 1984, à
la projection du Dune de David Lynch, à mon avis injustement boudé, et procuré,
dès sa sortie, le DVD de la mini-série Dune (2000) suivie des Enfants de Dune
(2003) de Jim Harrison et Greg Yaitanes.
Evidemment, on ne pourra jamais
être totalement satisfait d’une quelconque adaptation de l’œuvre de Frank
Herbert tant, au cours des lectures et des années, nous nous sommes forgés nos
propres images de l’univers foisonnant de Dune.
C’est pourquoi, je n’hésiterai
pas à dire que j’ai aimé, dans chaque adaptation, certaines interprétations des
réalisateurs, apprécié ou détesté certains effets spéciaux, me suis attaché à
certains acteurs et pas à d’autres…
Par exemple, dans l’adaptation de
David Lynch, j’avais aimé le côté baroque des décors d’Arrakeen (résumés
à des blocs de béton dans celui de Villeneuve), la folie et la décadence de l’environnement du baron Harkonnen, sans oublier la prestation inattendue mais réussie de Sting dans le rôle de Feyd-Rautha, le cruel neveu du baron Harkonnen.
Certes, on doit apprécier les
paysages, presque tous tournés en décors naturels (en Jordanie, dans les
Emirats Arabes Unis…), les effets spéciaux (les ornithoptères sont tels que décrits
par Herbert), etc. mais, malgré ses qualités, je n’ai pas trouvé cette
adaptation aussi stupéfiante que ce à quoi je m’attendais ni que les critiques
la présentaient. Il est vrai que son visionnage en DVD ne m'a peut-être pas permis de l'apprécier à sa juste valeur car un tel film ne peut être vu que sur grand écran et de préférence en 3D.
Exception faite de la présence
incroyable de Timothée Chalamet, qui incarne un Paul plus vrai que
nature, où transparaît à la fois fragilité et farouche détermination à
accomplir un destin qui le dépasse, j’ai trouvé tout le reste de la
distribution d’une grande fadeur exception faite de Charlotte Rampling
dont on reconnaît la voix, dans le rôle de la Révérende Mère Gaïus Helen Mohiam,
tous les autres acteurs sont interchangeables. J’aurais au moins aimé que le
rôle de Dame Jessica soit tenu par des actrices d'une autre trempe que la palôte Rebecca Ferguson : je pense entre autres à une Juliane Moore ou une Jessica Chastain.
J'étais tout jeune lorsque ma grand-mère (côté Comte) m'emmena pour la première fois au cinéma voir Joselito, le "rossignol andalou" un garçon pauvre auquel il arrivait toutes sortes de misères. Les films étaient sortis entre 1956 à 1960, je devais alors avoir huit ans.
Ma grand-mère et ma cousine n'auraient non plus raté pour rien au monde le dernier Sissi avec l'éblouissante Romy Schneider (trois films entre 1955 et 1957).
Nous allions aussi voir sytématiquement le dernier dessin animé de Walt Disney qui sortait immanquablement pour les vacances de Noël. J'ai ainsi vu Blanche Neige et les sept nains (sorti en 1937 - je n'étais pas né - mais ressorti ensuite, comme tous les Disney, dans une version soi-disant remastérisée pour les fêtes de fin d'année), Pinocchio (1940), Bambi (1942) dont les scènes de l'incendie et des chasseurs me marquèrent à vie comme beaucoup de petits enfants à l'époque,Cendrillon(1950), Peter Pan (1953), La Belle et le Clochard (1955), La Belle au bois dormant (1959).
Nous n'aurions non plus manqué pour rien au monde les feuilletons (nous n'appelions pas encore cela des séries) qui passaient à la télévision. Comme nous n'avions pas de poste, nous allions d'abord les voir, le jeudi après-midi (avant que le mercredi ne le remplace), chez des amis de mes grands-parents, puis chez des copains qui eux, avaient la télévision. Je vis ainsi Zorro (1957-1961), .Sans famille (1965), Belle et Sébastien(1965), Thierry la Fronde (1963-1966), Flipper le dauphin(1964-1968), etc.
J'avais 13 ans pour la sortie des 101 Dalmatiens(1961). Nous dûmes y emmener mon frère, qui a quatre ans de moins que moi.
En 1961, aussi, le registre changea. J'allais voir, sans doute avec des copains, La vengeance aux deux visages, un western de et avec Marlon Brando où une scène de viol et de torture me mit tellement mal à l'aise que j'allais vomir dans les toilettes du Palace. Depuis, je n'allai plus jamais voir un western si ce n'est, en 1968, l'inoubliable Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone.
A partir de 1966, je vis Farhenheit 451, de Truffaut, qui me donna envie de lire de la science-fiction.
En 1967, l'année du bac, j'étais en terminale et je m'apprêtais à entrer en fac. Notre professeur de français nous emmena voir La religieuse (d'après Diderot) de Jacques Rivette, réautorisée après une bataille juridique épique contre la censure qui avait d'abord interdit le film, puis l'avait seulement autorisé seulement aux plus de 18 ans et, devant la levée de boucliers d'une partie de la société, fini par l'autoriser. Cela fit scandale au lycée. Je rappelle que Diderot était au programme du bac mais, bien entendu, pas ce titre "sulfureux" !
A la même époque, je vis Le lauréat, avec des copains, mais, bizarrement, je n'en ai pas gardé un grand souvenir, à part, évidemment, pour la musique de Simon et Garfunkel....
- Le bal des vampires de Roman Polanski (1967) dont mes copains et moi trouvâmes les effets spéciaux tellement ridicules que nous eûmes plus envie de rire que de frissonner :
-En 1968, jétais en fac à Grenoble et mes copains et moi, nous ne rations aucune sortie importante :
- If de Lindsay Anderson (1968), en pleine révolution étudiante !
- More de Barbet Schroeder (1969) - Nous rêvions d'aller vivre à Ibiza à moitié nus dans une maison blanchie à la chaux. "C'était le temps des fleurs..." Nous étions surtout portés par la sublime musique des Pink Floyd.
- Les chemins de Katmandou, d'André Cayatte (1969) - d'après le roman de Robert Merle. Nous avions tous envie de tout plaquer et de filer à Katmandou.
- La piscine de Jacques Derayavecles superbes Alain Delonet Romy Schneider, sans oublier Jane Birkin et Maurice Ronet(1969)
- Z de Costa Gavras (1969) sur la sublime musique de Theodorakis
- Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer (1969) qui m'ennuya mortellement
- Le Satyricon de Fellini (1969)
- Médée de Pasolini (1969)
- Peau d'âne de Jacques Demy (1970)
- Le souffle au coeur de Louis Malle (1971) avec la belle Lea Massari.
- César et Rosalie de Claude Sautet (1972) avec la toujours très belle et craquante Romy Schneider et Montand
Lors de mes années parisiennes (1973-1975), trop occupé par mes études, et totalement désargenté, j'allai très peu au cinéma. Je vis cependant :
- La planète sauvage de René Laloux (1973); Barry Lyndonde Kubrick (1975),
En 1976, j'étais en Espagne et les films français n'étaient pas diffusés. Je me rappelle cependant être allé quelquefois au cinéma avec une copine, mais je ne retrouve pas le nom des films que j'y ai vus. Il en fut de même en 1977 et 1978 à 1979. De retour en France, je vis cependant :
- Midnight express d'Alan Parker (1978) et Superman de Richard Donner avec Christopher Reeve (1978), La boum de Claude Pinoteau (1979), Le dernier métro de Truffaut (1979), L'empire contre-attaque de Irvin Kershner (1979); Tess de Roman Polanski (1979).
Neneh Superstar est
un film français écrit et réalisé par Ramzi Ben Sliman est sorti en
salles en janvier 2023. Il a été présenté en avant-première en compétition
officielle au Festival du Film de Demain 2022.
Présentation
Neneh (Oumy Bruni Garrel) a
12 ans et rêve d’intégrer la prestigieuse école de ballet de l’opéra de Paris.
Problème, elle n’a pas suivi de formation classique et est plutôt douée pour le
hip-pop, elle issue de La Courneuve, et elle est noire. Son père Fred (Steve
Tientcheu) croit en elle et l’encourage mais sa mère, Martine (Aïssa
Maïga) tente de la raisonner car elle se doute que sa fille risque d’être
terriblement déçue si elle est recalée au concours d’entrée de l’école la plus
prestigieuse de France.
Lorsque Neneh se présente, le
jury est partagé : si le directeur de l’opéra, Jean-Claude Kahane (Cédric
Kahn), désireux de faire évoluer la composition du corps de ballet en l’ouvrant
à la « diversité », Marianne Belage (Maïwen),
ex-danseuse-étoile et directrice de la danse, s’y oppose, prétextant que les
codes de la danse classique ne permettent pas d’intégrer des danseuses noires
afin de ne pas « casser l’uniformité colorimétrique du ballet »,
argument qui n’est rien d’autre que du racisme déguisé.
A part un de ses collègues qui
soutient son point de vue, Marianne Belage se trouve mise en minorité par la
majorité des autres membres du jury qui, tout en reconnaissant que Neneh
présente un profil atypique, veulent lui donner sa chance. Il est un fait que, par son comportement, son franc-parler, sa chevelure et son teint, Néneh détonne parmi la cohorte de petites oies blanches toutes semblables du corps de ballet.
En outre, dès le début, Neneh se singularise : elle n’a pas les codes, ne se plie pas facilement aux
contraintes de l’école, et se met à dos un groupe d’élèves qui la prennent en
grippe. A leurs brimades, elle réagit comme elle a appris à le faire dans sa cité, avec violence, ce qui lui vaut une
première menace de renvoi puis une deuxième, car cette fois, elle s’en est
prise physiquement à la meneuse du groupe qui a voulu l’humilier et ses parents
sont convoqués.
Lors d’un repas, le directeur insiste
auprès de Marianne pour qu’elle donne une interview sur son parcours et sa
carrière d’étoile à directrice de l’école de ballet. Marianne est réticente
mais accepte. L’interview se passe mal quand la journaliste aborde ses origines
populaires et algériennes. En effet, Marianne a, jusqu’à présent, tout fait
pour les cacher, jusqu’à transformer son nom de Maryam Bel-Hadj en Marianne
Belage et même modifier son apparence puisqu’elle porte des lentilles de contact
de couleur bleue alors qu’elle a les yeux marron. Or, elle supporte de plus en
plus mal ses lentilles qui la font souffrir. Elle est furieuse lorsque l’article
sort, révélant en titre son identité.
Comme spectacle de fin d’année,
elle choisit sciemment de monter le ballet Blanche Neige, sachant que Neneh n’y aura pas
sa place. Lorsqu’elle apprend qu’elle est écartée de la distribution, Neneh,
folle de rage, l’accuse de racisme et lui lance ses origines algériennes à la
tête. Hors d’elle, Marianne la gifle et Neneh s’enfuit de l’école.
Neneh erre ensuite dans Paris, donne
spontanément une représentation de danse mêlant classique et hip-hop lors d’un
concert de rue, puis se réfugie pour passer la nuit dans un hall d’immeuble.
Signalée par un locataire, elle est emmenée au commissariat de police où son
père, en pleine nuit vient la chercher.
Le lendemain, elle refuse de
réintégrer l’école dont, de toute manière, elle a été exclue. Mais la sanction
a aussi frappé Marianne suspendue pour avoir perdu son sang-froid et avoir
donné une gifleà l’un des élèves. Cette dernière, en colère et en pleurs, se
précipite dans le couloir de l’école où, sans doute à cause de ses problèmes de
lentilles, elle heurte une paroi de verre qui explose. Marianne est
sérieusement blessée au visage par les éclats de verre.
Après s’être remise de sa
blessure qui lui a laissé une longue estafilade sur la joue, elle revient faire
amende honorable et convainc Neneh de reprendre les cours.
Mon opinion
Par certains côtés, ce film rappelle l’inoubliable
Billy Elliotoù un jeune garçon d’origine ouvrière (son père est
mineur dans le nord de l’Angleterre) décide de devenir danseur classique. J’ai
aussi beaucoup pensé au magnifique (et méconnu) film High Strung, découvert par
un extrait sur Youtube, qui mêle musique et danse classique et hip-pop avec une
problématique (origines populaires, racisme…) très proche de celle de ce film.
Connaissant un peu la danse classique, je ne
suis pas convaincu que le niveau technique de Neneh lui ait permis d’entrer
aussi facilement à l’école de danse de l’opéra de Paris qui est une des écoles
les plus sélectives et élitistes qui soient mais elle « fait le job »
et on oublie vite ses imperfections tant elle déploie d’énergie et d’optimisme.
La fin aussi est un peu trop belle mais, malgré tout, le film est sympathique
et mérite d’être vu.
Les Banshees d'Inisherin
est un film irlando-américano-britannique écrit et réalisé par Martin
McDonagh sorti en 2022. Le film est présenté en avant-première mondiale à
la Mostra de Venise 2022 où il remporte le Prix du meilleur scénario et Colin Farrell reçoit la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine. Il
reçoit plusieurs nominations aux Golden Globes et remporte bizarrement le « Golden Globe du meilleur film
musical ou de comédie » alors que Les banshees sont très loin d’être une comédie !
C’est à se demander si les jurés des Golden Globes ont vu le même film que moi.
Présentation
Nous sommes sur une minuscule île
au large de l’Irlande en 1923. Alors que la guerre civile fait rage sur la
grande île, tout semble calme sur l’île fictive d’Inisherin aux paysages
magnifiques : ses quelques habitants vivent de l’élevage et se croisent
régulièrement sur les chemins de terre et se retrouvent dans le seul pub de l’île pour
boire une pinte.
Cependant, les banshees veillent sur
ce microcosme apparemment paisible. Les « banshees », ce sont des
sorcières, des entités de l’autre monde, qui prédisent la mort de quelqu’un. En
l’occurrence, à Inisherin, de rôle est dévolu à une vieille femme énigmatique,
Mrs. McCormick (Sheila Flitton).
Pàdraick (Colin Farrell) vit avec
sa sœur Siobhàn (Kerry Condon) ; il s’occupe de ses vaches, de son
cheval et de son ânesse miniature apprivoisée, Jenny, qui est un membre de la
famille.
Depuis toujours, il est ami avec
Colm (Brendan Gleeson), un violoniste, jusqu’au jour où, sans savoir ni
pourquoi ni comment, Colm refuse son invitation à aller boire le pinte
traditionnelle au pub et refuse de lui parler.
Pàdraick ne comprend pas et veut
des explications. La seule qu’il obtiendra de Colm est qu’il est trop « dull »
(terne, ennuyeux) et qu’il l’empêche de se consacrer à écrire sa musique.
Pàdraick insiste car les
explications de Colm ne le satisfont pas.
Colm, alors, le menace, s’il lui
parle encore une fois, de se couper un doigt de la main gauche, celle qui tient
le violon.
Malgré les conseils de ses amis,
de sa sœur et de Dominic (Barry Keoghan, que l'on a vu dansDunkerque, remarquable) l’idiot du village,
Pàdraick ne prend pas la menace au sérieux et il a bien tort car, après qu’il a
provoqué une nouvelle discussion avec Colm, celui-ci vient jeter son 1er
doigt coupé sur la porte de sa maison.
Après cela, Siobhàn décide de
quitter l’île pour un emploi en Irlande.
Comme Pàdraick insiste à nouveau,
Colm se coupe les quatre doigts restants et vient à nouveau les jeter contre sa
porte alors qu’il est absent.
Lors de son retour chez lui, Pàdraick
rencontre la terrifiante McCormick qui lui annonce qu’il va y avoir deux morts.
Et effectivement, lorsqu’il arrive chez lui, il trouve sa petite ânesse, qui s’est
étouffée avec un des doigts de Colm, morte.
Fou de douleur, il se précipite
chez Colm et lui annonce qu’il va mettre le feu à sa maison, ce qu’il fait peu
après.
On croit tous que Colm a été tué
dans l’incendie de sa maison mais ce n’est pas sa mort qu’annonçait Mrs.
McCormick, mais celle du pauvre Dominic, que l’on trouve noyé dans un étang,
sans comprendre, là non plus, la raison de cette mort (accident – il faut dire
qu’on picole beaucoup dans ce film, meurtre, suicide ?...)
Ce film étrange n’a rien à voir
avec cette vengeance d’une mère qui achète trois immenses panneaux
publicitaires pour dénoncer l’incurie du shérif qui, selon elle, n’a pas enquêté
sérieusement sur le viol et le meurtre de sa fille.
Dans ce film, qui commence comme
une comédie absurde et se termine en tragédie, on n’est pas loin des écrits d’un
Samuel Beckett ou d’un James Joyce, deux Irlandais. Curieusement, j’ai aussi
pensé à Theo Angelopoulos, qui définissait lui-même ses quêtes impossibles
comme « l’esthétique du non-dit ». Sauf qu’ici nous n’avons pas la dimension
politique toujours présente dans l’œuvre du cinéaste grec. En fait, après réflexion,
de n’est pas tout à fait exact car, même si la guerre civile semble cantonnée
sur la grande île, le réalisateur y fait référence, ne serait-ce que par la
date, 1923, et les explosions que l’on voit de l’autre côté du bras de mer qui
sépare Inisherin de l’Irlande.
Quoiqu’il en soit, ce film m’a
laissé perplexe, ainsi d’ailleurs que la plupart des spectateurs qui l’ont vu
en même temps que moi.
Babylon est un film
américain écrit et réalisé par Damien Chazelle et sorti en 2022 (le 18
janvier 2023 en France).
Présentation
Le film est ce que l’on appelle
un « film choral » où l’on suit le destin croisé de plusieurs personnages
plus ou moins fictifs liés au monde du cinéma lors de la transition du cinéma muet au sonore entre les années 20 et les années 50.
·Brad Pitt joue le rôle de Jack
Conrad, une vedette célèbre du cinéma muet qui tente en vain de se reconvertir
dans le cinéma parlant.
·Margot Robbie dans le rôlede
Nellie LaRoy, une starlette qui n’a pas froid aux yeux mais se brûle les ailes
en abusant d’alcool et de drogues.
·Jovan Adepo dans le rôle de Sidney
« Sid » Palmer, un musicien de jazz noir.
·Diego Calva dans le rôle de Manuel
« Manny » Torres, l’assistant de Jack Conrad qui devient réalisateur.
·Li Jun Li dans le rôle de Lady Fay
Zu, une danseuse et chanteuse de music-hall qui travaille à écrire les
intertitres des films muets.
·Jean Smart dans le rôle d’Elinor
St. John, une journaliste spécialisée dans les « gossips » sur les
acteurs et actrices d’Hollywood.
Tout commence en 1926 à Los
Angeles, année où le cinéma muet est à son apogée.
Manuel Torres (Diego
Calva), un immigré d'origine mexicaine, est homme à tout faire pour le
studio Kinoscope, et se rêve en assistant réalisateur. Au début du film, on le
voit transporter un éléphant pour une fête donnée dans un château construit en
plein désert californien par un nabab du cinéma muet. Lors de la soirée, Manuel
rencontre Nellie LaRoy (Margot Robbie), une starlette qui veut devenir
actrice. Au cours de la fête, l'actrice Jane Thornton,
qui était la vedette d’un film devant se tourner le lendemain, fait une
overdose et le producteur de Kinoscope, ayant vu Nellie LaRoy se livrer à une
danse endiablée, lui propose de la remplacer au pied levé. Cette dernière, qui n'attendait que ça, saisit sa chance et accepte.
De son côté, Manuel doit reconduire
chez lui à Beverly Hills Jack Conrad (Brad Pitt), la star du studio, qui
est ivre mort. Le lendemain, frais et dispos malgré sa cuite mémorable de la
veille, Jack propose à Manuel de l'accompagner sur son tournage. Les studios n’existant
pas à l’époque, le tournage, une grandiose fresque historique, a lieu en plein
désert, dans un désordre invrasemblable : pour son baptême du feu, Manuel
est envoyé au-devant de la centaine de figurants qui menacent de se révolter. Pris
à partie, il emprunte un pistolet, saute sur un cheval et les matte en tirant des
coups de feu en l’air. Puis il sauve le film en dégotant une caméra alors que la
dizaine d’autres qu’utilisait le chef op ont été détruites. Par la suite, sa
débrouillardise lui permet de monter en grade au sein de la Kinoscope, tout en gardant
un œil sur Nellie, devenue la nouvelle star en vogue.
L’année suivante, Manuel, devenu
l’ami intime de Jack Conrad, est envoyé en mission à New York pour voir la projection du
premier film parlant, Le Chanteur de jazz, produit par les frères
Warner. Il sort de la projection enthousiaste et téléphone immédiatement à Jack
pour le convaincre que cette nouvelle technique représente l’avenir du cinéma. A
New York, Il retrouve aussi Nellie et la sauve d’une foule d’admirateurs en délire.
Mais il n’est simple, ni pour les
acteurs de cinéma muet, habitués à outrer leurs gestes et leurs expressions, ni pour les
techniciens, d’adopter la technique du « parlant » qui bouleverse profondément
la manière de jouer et de tourner : les studios n'ayant plus de besoin d'intertitres pour les
films muets, Fay Zhu perd son travail, les spectateurs se moquent de la manière
de parler et des gestes théâtraux de Jack, qui perd son statut de star. Il en est de même pour Nellie qui sombre dans l’alccol, la drogue et le jeu. Seuls, Manuel, qui a changé son nom en
« Manny », devenu manager des studios puis réalisateur, et Sidney, apprécié pour son talent de musicien de jazz, tirent leur épingle du jeu.
En 1932, Manny n'a pas abandonné l’idée
de relancer la carrière de Nellie qu’il aime d’un amour secret. Avec l'aide
d'Elinor St. John, il essaie de la « civiliser » mais, lors d’une
soirée huppée organisée pour la haute société d'Hollywood, ulcérée par la condescendance de ses hôtes à son égard, elle perd tout contrôle, se gave de nourriture et de champagne puis leur
vomit dessus, dans une scène outrancière qui rappelle furieusement le fameux
repas en pleine tempête du film Sans filtre/Triangle of sadness.
Quelque temps après, en pleine nuit, Nellie débarque en larmes
chez Manny : elle doit une forte somme à un dangereux junkie psychopathe, James McKay (Tobey Maguire, méconnaissable). D'abord furieux, Manny
décide de l’aider et emprunte la somme à Le Comte, un dealer bien connu des
tournages. Suit une scène digne du Satiricon de Fellini où
Manny et Le Comte échappent de peu à la colère de McKay qui s’est rendu compte
que les billets qu’ils lui avaient remis pour payer la dette de Nellie sont des
faux.
De retour chez lui, Manny propose à Nellie de l'épouser et de s’enfuir avec lui au Mexique pour échapper au tueur
envoyé par McKay. Nellie reste seule dans la voiture pendant que Manny va chercher Le
Comte. Mais le tueur les retrouve, tue Le Comte et son colocataire, mais laisse
partir Manny à condition qu’il quitte immédiatement Los Angeles. Lorsque Manny revient
à la voiture, Nellie, complètement shootée, est partie dans la nuit. On apprendra plus tard qu’elle est morte,
sans doute d’overdose, à l’âge de 34 ans. Manny part alors seul pour le Mexique.
Une scène nous présente aussi le sucide de Jack qui, après une entrevue avec Elinor St. John, a bien compris que sa carrière était terminée, et se suicide.
On retrouve ensuite Manny en 1952. Revenu à Los Angeles ave femme et enfant, il se présente devant la porte des studios de la Kinoscope où on ne le laisse pas entrer. Seul, il entre dans un cinéma pour assister à la projection de Chantons sous la pluie,
et éclate en sanglots.
Le film se termine sur un
kaléidoscope d’extraits de films montrant l'évolution entre le cinéma muet et
la parlant.
Mon opinion
Du même réalisateur, j’avais
adoré, pour sa grande poésie, sa musique et l’esthétique de sa photographie, La La Land (2017) qui était déjà une ode au cinéma, à la ville de Los Angeles,
superbement mise en lumière, et à Hollywood. Si on retrouve, dans Babylon,
cette fascination du réalisateur pour le cinéma, on n’est plus du tout, avec ce
film, sur le même registre. Si le film
ne se réduit pas aux pénibles scènes d’orgie et comporte des moments intéressants, il est tout de même beaucoup moins
sympathique que La la land, y compris pour la musique, pourtant due
au même compositeur Justin Hurwitz, alors qu’elle a obtenu le Golden Globe de la meilleure musique 2023.
Quant aux acteurs, si le jeu de Brad Pitt m’a
paru particulièrement fade et guère plus en verve que dans Once upona time in Hollywood, film que j’ai détesté et qui, par certains côtés rappelle
celui-ci, j’ai découvert, en Diego Calva, une vraie révélation. Quant à Margot Robbie, que j'avais certainement vue dans d'autres films sans la remarquer particulièrement, je dois dire que j'ai été bluffé par sa prestation époustouflante qui, à mon humble avis, aurait davantage mérité une récompense que Justin Hurwitz.
La Guerre des Lulus
est un film franco-luxembourgeois réalisé par Yann Samuell, sorti en
2023. Il s’agit de l'adaptation de la série de bande dessinée du même titre de Régis
Hautière et Hardoc, publiée depuis 2013 aux éditions Casterman.
Présentation
Nous sommes en 1914. Ludwig (Léonard
Fauquet à qui ses lunettes rondes donnent un petit air de HarryPotter) est confié par sa mère qui a trouvé un travail en Suisse, à un
orphelinat. Avant de la laisser partir, il lui demande de terminer l’histoire
qu’elle lui lisait chaque soir mais elle lui répond que, maintenant, il est
assez grand pour la terminer lui-même. Le petit garçon se dépêche de terminer
son livre afin de presser le retour de sa maman mais celle-ci, au lieu de
revenir, lui envoie régulièrement un nouveau livre.
L’orphelinat, trop près du front,
est évacué pour une autre institution située plus loin. Il s’agit d’une
ancienne abbaye dirigée par l’abbé Turpin (François Damiens) et où
enseigne le professeur Leutellier (Alex Lutz).
Là, Ludwig est chahuté par un
groupe de grands, mené par Octave (Solal Devey) qui se moquent de son
nom, Ludwig, qu’ils croient allemand.
C’est un autre groupe qui prend
sa défense. Il est formé de :
- Lucien (Loup Pinard) le
plus âgé, chef de la bande
- Luigi (Mathys Gros) le « gros »
- Lucas (Tom Castaing) le
plus jeune
Ensemble, ils vont former le
« groupe des Lulus ».
Mais le calme ne dure pas, car le
front s’est rapproché et l’abbaye doit être évacuée. L’évacuation, précipitée,
se fait en l’absence des Lulus, partis dans un refuge qu’ils se sont aménagés
dans la forêt.
A leur retour, ils trouvent
l’abbaye déserte et le village vide de ses habitants. Alors qu’ils s’apprêtent
à retourner dans leur ancien dortoir, l’abbaye est détruite par une bombe et
ils retournent à leur seul refuge : la cabane dans la forêt.
Là, ils rencontrent une jeune
fille, Luce (Paloma Lebeaut) qu’ils intégreront avec méfiance à leur
groupe des Lulus.
Plus tard, alors qu’ils auront
été hébergés par Louison (Isabelle Carré), une jeune femme vivant à
l’écart du village que tout le monde considère comme une sorcière, celle-ci
doit les abandonner précipitamment pour reconnaître le corps de son fils,
Anselme, dont les militaires sont venus lui annoncer la mort.
Ils se retrouvent encore livrés à
eux-mêmes et, retournant à leur cabane, ils la trouvent occupée par un
déserteur allemand, Hans (Luc Schiltz) avec lequel ils deviennent amis.
Mais les Allemands ayant envahi
le village, ils doivent à nouveau fuir. Ils sautent in-extremis dans une
guimbarde abandonnée que conduit Hans mais se trouvent pris au milieu des
combats où ils retrouvent leur ancien professeur, M. Leutellier qui, traumatisé
par ce qu’il a vécu, ne les reconnaît pas. Hans, en voulant les protéger, est
blessé puis achevé par des soldats français qui voient en lui un ennemi.
Les Lulus continuent à fuir. Au
cours de celle-ci, ils rencontrent Moussa, un déserteur de l’armée française (Ahmed
Sylla) et Gaston (Didier Bourdon), un vieux savetier bougon qui les
nourrit et les héberge jusqu’à ce qu’ils tombent à nouveau sur une patrouille.
Gaston est exécuté par les Allemands mais Moussa parvient à s’enfuir avec les
enfants et les emmener dans un hôpital installé dans un familistère et dirigé
par le docteur Constance (Emmanuelle Grönvold). Là encore, le répit ne
sera que de courte durée car les Allemands, à la recherche de Moussa,
investissent l’hôpital. Moussa se sacrifie pour leur permettre de grimper dans
un train dont ils croient qu’il les emmènera en Suisse.
Mon opinion
Je ne connaissais pas la BD dont
le film s’est inspiré et le titre ne m’emballait pas outre mesure. C’est la
bande annonce qui m’a décidé à aller voir ce film et je ne le regrette pas. Yann
Samuell avait déjà réalisé une Guerre des Boutons qui était
une aimable adaptation de l’œuvre de Louis Pergaud. Mais dans ce film, il
s’agit de la vraie guerre à travers laquelle cinq enfants tentent de survivre
sans toutefois perdre leur âme d’enfants, de rêver, d’espérer, de jouer et de
rire.
Les rencontres successives que les enfants font avec les adultes, que ce soit avec l’abbé Turpin, avec le professeur
Leutellier, avec Louison, Hans, Moussa ou Gaston, et, à la fin avec le docteur
Constance, sont toutes de belles rencontres. Certaines scènes sont très dures
(sur le front, au milieu des bombardements, la mort de Hans, l’arrestation de
Moussa). C'est pourquoi, bien que son classement l'autorise aux enfants à partir de 8 ans, je déconseille aux parents d'y emmener des enfants trop jeunes. .
Par certains côtés, ce film m’a
rappelé Les choristes(on assiste, en particulier, à un très beau
chœur d’enfants) par l’énergie et l’optimisme qui s’en dégage.
Les enfants jouent admirablement
bien, d’autant plus que c’était leur premier rôle au cinéma. Une mention particulière
pour le petit Tom Castaing, étonnant de naturel et de spontanéité.
Vu en avant-première dans le cadre du Festival Télérama 2023.
The Fabelmans est
un film autobiographique américain réalisé par Steven Spielberg et sorti
en 2023.
Présentation
Le film commence en 1952. Les parents
de Sam, Burt (Paul Dano) et Mitzi (Michelle Williams) amènent
leur fils de 9 ans (Mateo Zoryan Francis De-Ford) au cinéma voir son
premier film « The Greatest Show on Earth » de Cecil B.
DeMille. Le petit garçon, très impressionnable, montre peu d’enthousiasme
mais ses parents le convainquent qu’il s’agit d’un film sur le cirque Barnum et
qu’il ne verra aucune scène traumatisante. Malheureusement, c’est tout le
contraire qui se passe puisque le film montre en gros plan le déraillement d’un
train provoqué par une voiture qui s’est mise en travers de la voie, provoquant
la fuite des animaux de la ménagerie.
Profondément marqué par ces
scènes de chaos, Sam fait des cauchemars et rêve en boucle du déraillement d’un
train.
La famille est juive et ne fête
pas Noël mais Hanukkah, qui est aussi l’occasion de faire des cadeaux aux
enfants. A cette occasion, Burt offre à Sam un superbe train électrique avec
lequel ce dernier n’a de cesse de reconstituer l’accident qu’il a vu au cinéma.
Craignant qu’il n’endommage le jouet, sa mère lui suggère de filmer le
déraillement du train miniature. Ainsi, il pourra reproduire l’accident autant
de fois qu’il le voudra sans détériorer son cadeau.
A partir de là, Sam écrit de
petits scénarios dans lesquels il met en scène son entourage qu’il filme
ensuite.
Ce hobby devient une véritable
passion et, en grandissant (il est alors incarné par Gabriel LaBelle), il finit
par réaliser de vrais films.
On le retrouve après, à
différents âges de l’adolescence, jusqu’à son entrée à l’université
Mon opinion
J’ai adoré ce film qui, pour moi, est l’un des meilleurs, si
ce n’est le meilleur, que j’ai vu depuis bien longtemps. Magnifiquement filmé,
superbement incarné pas des acteurs qui ne se contentent pas de faire de la
figuration, sur un scénario digne de ce nom, soutenu par la belle musique de
John Williams, c’est un film complet, où l’on est traversé tour à tour par tous
les sentiments : émotion, tristesse, joie, rire… Un film que je ne suis
pas prêt d’oublier à la différence de presque tous ceux que j’ai vus dans les derniers
mois. Par ce film, Steven Spielberg nous rappelle qu’il est un vrai
cinéaste qui n'a pas fait que Les dents de la mer, Indiana
Jones ou Jurassic Park, mais aussi de très beaux et grands
films comme Empire du soleil, La liste de Schindler,
Il faut sauver le soldat Ryan ou Cheval de guerre.
Salsa ! est un
film franco-cubain co-écrit et réalisé par Joyce Buñuel, sorti en 2000. Jean
-Claude Carrière a aussi collaboré au scénario.
Présentation
Remi Bonnet (Vincent Lecoeur),
un pianiste classique, décide d'abandonner le conservatoire où il étudie la
musique pour se consacrer à une musique vers laquelle il se sent attiré, la
salsa.
Dans un premier temps, il tente
de se faire admettre dans un groupe de musique cubain, mais il réalise qu'il
n'est pas crédible à leurs yeux. Grâce à du maquillage et des séances de
bronzage intensives, il arrive à se faire passer pour Mongo, un Cubain
fraîchement arrivé à Paris. Mais la supercherie tourne court lorsqu'il
rencontre Nathalie, une future mariée à qui il donne des cours de danse…
Mon opinion
J’ai vu ce film à la télévision
un peu par hasard. La salsa n’est pas mon fort et je n’aurais pas regardé ce
film si les premières images de ce jeune pianiste qui s’est fourvoyé dans le
classique et décide de changer diamétralement d’horizon ne m’avait pas interpellé.
L’histoire est peu crédible mais
fait un film sympathique qui, ce qui est suffisamment rare dans le cinéma
français pour être signalé, mêle musique et danse.
Licorice Pizza est
un film américain écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson, sorti en
2021.
Présentation
Le film se déroule en 1973 à San
Fernando, aux environs de Los Angeles.
C’est la rentrée des élèves du lycée
où Gary Valentine (Cooper Hoffman) est scolarisé. Comme chaque année,
des photographes viennent faire des photos des élèves pour le traditionnel
album de classe. Alana Kane (Alana Haim) est assistante photographe. Lors
de l’une de ces séances, elle rencontre Gary, 15 ans, un élève particulièrement
extraverti, qui lui fait des avances. Mais, ayant 10 ans de plus que lui, elle
le repousse. Mais Gary, particulièrement entreprenant, lui propose de l’inviter
à dîner. Intriguée par ce garçon qui n’a rien d’un tombeur mais qui a un
entregent extraordinaire, elle accepte et les deux jeunes gens se lient
d'amitié. Une grande partie de son audace lui vient de ce qu’il a déjà tourné
dans plusieurs émissions de variétés à la télévision. Gary est embauché pour participer
à une émission à New York et, sa mère n’étant pas disponible pour l’accompagner,
il demande à Alana de lui servir de chaperon, ce qu’elle accepte. Puis Gary,
jamais à court d’idées, se lance dans la commercialisation de matelas à eau et,
outre sa bande de copains qu’il met à contribution, il propose à Alana de s’associer
avec lui. Arrive le choc pétrolier qui met fin à la fabrication et à la vente
des matelas. Casse-la ne tienne, Gary se reconvertit dans l’installation de
flippers et de jeux d’arcade, autorisés depuis peu dans le comté de Los
Angeles.
Pendant tout ce temps, Gary et
Alana, refusant d’accepter le fait qu’ils sont amoureux l’un de l’autre, se
chamaillent, s’évitent, se retrouvent pour finir, à la toute fin du film,
échanger leur premier baiser.
Mon opinion
J’avais lu d’excellentes
critiques sur le dernier film de Paul Thomas Anderson (le réalisateur du
troublant Magnolia, mais aussi de There will be blood
ou Phantom Thread, que je n’ai pas vus). Il avait même reçu trois
nominations aux Oscars 2022 (qu’il n’a pas obtenues mais il en a néanmoins obtenu
quelques-unes, bien que moins prestigieuses). Mais, pour moi, quelle déception !
Un scénario alambiqué et sans queue ni tête. Ce film s'inscrit dans la mode actuelle des réalisations nostalgiques des années 70 et m’a fait penser, par sa
laideur, son montage anarchique, son mauvais goût, sa vulgarité à Once upon a time…inHollywoodde Quentin Tarantino, que j’ai détesté. On est très loin de la poésie de La La Land. Tout y est moche, à commencer
par les acteurs (Alana Haim et Cooper Hoffman ne sont ni l’un ni
l’autre des figures de mode), la photo, la musique… Une horreur ! Même des acteurs comme Sean
Penn ou Bradley Cooper sont méconnaissables tellement ils sont à
contre-emploi et mis dans des situations ridicules. Comme quoi, mes critiques
récurrentes sur le manque de professionnalisme des films français peuvent aussi
s’appliquer, parfois, à certains films américains.
16 ans est un film
français réalisé par Philippe Lioret en 2022, sorti en 2023.
Présentation
Léo (Teïlo Azaïs), fils de
Frank Cavani (Jean-Pierre Lorit), un directeur de supermarché, intègre
un nouveau lycée et tombe amoureux de Nora Kadri (Sabrina Levoye), une bonne
élève d’origine maghrébine dont le frère aîné Tarek (Nassim Lyes) est manutentionnaire
dans le supermarché du père de Léo.
Tarek, accusé à tort d’avoir volé
une bouteille de vin de prix,est licencié du jour au lendemain. Ses copains, en
voulant le venger, saccagent le supermarché.
Les supérieurs de Frank le rendent
responsable de ces évènements qui entachent l’image de l’enseigne et le « placardisent »,
ce que Frank prend très mal. Lorsqu’il apprend que son fils sort avec Nora, la « beurette »,
sœur de celui qui a mis à mal sa situation, il interdit à Léo et à Nora de continuer
à se voir.
Du côté de Nora, les choses sont
pires car son frère et son père lui interdisent de continuer à aller au lycée
et veulent l’envoyer dans le « bled ».
Nora décide alors de s’enfuir en Belgique
où elle sera accueillie dans un foyer pour jeunes filles et poursuivre ses
études et Léo l’accompagne à la gare.
Lorsque Tarek apprend la fuite de
sa sœur, il enfourche sa moto et tente de l’empêcher de monter dans le train
mais Léo s’interpose. Tarek, fou de rage retourne sa colère contre lui et le
poursuit hors de la gare. En voulant lui échapper, Léo se fait percuter par une
voiture.
Mon opinion
Même si le film, dont le thème
est une relecture moderne de Roméo et Juliette, se base sur un scénario simple,
voire simpliste, il a le mérite de nous révéler deux jeunes comédiens inconnus qui
incarnent deux êtres purs confrontés ausx préjugés de caste, à l’incompréhension et à la violence de
notre société. Malgré sa fin tragique, cela fait du bien dans une actualité
cinématographique française particulièrement indigente.
Aucun ours (No
Bears) est un film iranien réalisé par Jafar Panahi, sorti en 2022. Le
film a été présenté en compétition officielle à la Mostra de Venise 2022 où il a
remporté le prix spécial du jury.
Résumé
Dans l’impossibilité de quitter l’Iran
où il est en résidence surveillée, le cinéaste iranien Jafar Panahi (le
réalisateur de Taxi Téhéran) a loué une chambre dans un petit
village nord-iranien isolé près de la frontière turque où il tourne à distance son
dernier film, donnant ses indications par visioconférence à son assistant
Sinan, sur place. Le sujet du film est l'histoire d'un couple qui tente de fuir
l’Iran à l'aide de faux passeports.
La connexion internet est le plus
souvent approximative et il doit monter sur le toit de la maison qu’il occupe
pour pouvoir communiquer avec son chef opérateur resté en Turquie. N’en pouvant
plus de cette situation, Sinan vient essayer de le convaincre de passer la
frontière en secret pour venir en Turquie sur le tournage. Mais la frontière
toute proche est dangereuse car elle est sous le contrôle de contrebandiers et
de trafiquants de tout ordre qui s’y livrent à une guerre sans merci pour
protéger leur business (ce sont les « ours » du titre).
Par ailleurs, les villageois sont
très réticents sur la présence de cet homme toujours muni d’une caméra et le
considèrent comme un espion. Sans le vouloir, il se retrouve au centre d’un
conflit qui oppose deux familles rivales et devant la violence qui monte, il est
forcé de quitter le village pour ne pas mettre en péril son logeur et sa
vieille mère qui l’avaient adopté comme un membre de leur famille.
Mon opinion
Je n’avais déjà pas été tendre
avec Taxi Téhéran. Je le serai encore moins avec ce dernier opus
du réalisateur iranien, qui hésite entre le making-off d’un film en gestation
basé sur un scénario on ne peu plus ténu, et une sorte d’autoportrait du cinéaste
qui, après avoir été assigné à résidence pendant 6 ans avec l’interdiction de
réaliser des films, est détenu depuis le 11 juillet 2022.
On doit bien entendu admirer la
combativité et le courage du réalisateur, ainsi que les difficultés qu’il
rencontre pour poursuivre son travail de cinéaste, mais cela ne doit pas
excuser l’inanité d’un tel film dont on comprend le propos, mais qui, pour moi
du moins, reste sur le plan purement cinématographique un pensum
pseudo-intellectuel sans beaucoup d’intérêt. On me trouvera injuste, mais je pense sincèrement qu'il y a, pour les jurés qui ne prennent pas beaucoup de risques, un certain snobisme à couronner ce genre de films et leurs réalisateurs.
Certes, ne comprenant pas l’iranien
et devant me contenter des sous-titres français, certainement très elliptiques par
rapport aux dialogues originaux, n’ai-je pas saisi beaucoup de leurs subtilités,
ce qui fait que, comme beaucoup de spectateurs dans mon cas, je suis resté
extérieur à ce que je voyais sans toujours tout comprendre mais Aucun
ours n’est pas un film que je recommanderais.
Dans le même esprit mais nettement plus réussi, je vous conseille plutôt :
Lycée Toulouse-Lautrec
est une mini-série télévisée franco-belge en 6 épisodes réalisée par Fanny
Riedberger, Nicolas Cuche et Stéphanie Murat sur une idée originale
de Fanny Riedberger et Justine Planchon, et diffusée en Belgique
sur La Une à partir du 29 décembre 2022 et en France sur TF1 à partir du 9
janvier 2023.
Cette fiction est une
coproduction de Habanita Federation (filiale du groupe Federation
Studios), TF1, Be-FILMS et la RTBF (télévision belge), avec la
participation de la Radio télévision suisse (RTS).
Elle a reçu le prix de la
meilleure série 52 minutes au Festival de la fiction TV de La Rochelle 2022.
Présentation
À la suite du divorce de ses
parents, Victoire (Chine Thybaut) doit changer de ville, de vie et de
lycée.
Son frère Théo (Adrien Casse),
épileptique depuis un grave accident survenu dans son enfance, fait l'objet de
toutes les attentions de sa famille et Victoire doit le suivre et intégrer le
lycée Toulouse Lautrec, un établissement pour élèves en situation de handicap
qui accueille également des élèves valides.
À contre-cœur, l'adolescente se
voit nommée "référente" de Marie-Antoinette (Ness Merad), une
jeune fille tétraplégique en fauteuil roulant qu'elle doit seconder et
accompagner partout, jusqu'aux toilettes.
Après avoir diffusé une vidéo
insultante sur les réseaux sociaux, Victoire devient la bête noire du lycée et
il lui est très difficile de s'intégrer.
Mais Victoire va peu à peu
dépasser ses préjugés et développer une vraie complicité avec Marie-Antoinette,
Charlie (Juliette Halloy), Roxana (Aminthe Audiard), Corto (Max
Bayssette de Malglaive), Reda (Adil Dehbi), Hugo (Nolann Duriez),
Maëlle (Margaux Lenot) et Jean-Philippe (Hippolyte Zaremba),
Jules (Abraham Wappler), le fils du proviseur.
Dans la distribution, on trouve
aussi :
·Stéphane De Groodt : le proviseur
Stéphane Feuillate
·Valérie Karsenti : Mme Lespic, l'adjointe
du proviseur
·Joséphine Draï : Fanny Bayle, la
psychologue
·Bérangère McNeese : Mme Janin, la
professeure de musique
·Rayane Bensetti : Khaled (surveillant)
·Bruno Salomone : le docteur Ramzilag
Mon opinion
Cette nouvelle création de TF1
s’inscrit dans la veine de séries comme Les bracelets rougesouHandigang. Le handicap y est traité sans apitoiement et comme il
devrait toujours l’être : un fait avec lequel il faut « faire avec ».
J’ai beaucoup aimé les épisodes que j’ai vus de cette série. Inspirée de faits
réels, le Lycée Toulouse-Lautrec, premier internat en France dédié à
l'intégration des élèves en situation de handicap, situé à Vaucresson, dans les
Hauts-de-Seine, près de Paris, la série met en scène de véritables handicapés,
dont certains sont gravement atteints par la maladie, mais restent des
adolescents rieurs, chahuteurs, pleins de vitalité et d’optimisme : des
ados, quoi !