Skins est une série britannique
créée par James Brittain et Bryan Elsley diffusée depuis 2007.
Présentation de la série
Une explication liminaire : Le terme « Skins » (qui signifie « peaux ») ne fait référence à la nudité (on pourrait le penser tant on voit de corps nus dans cette série) mais est utilisé, en Grande-Bretagne, pour désigner le papier qui sert à confectionner les « joints » que les jeunes consomment allègrement.
L’action est censée se dérouler dans le milieu lycéen de Bristol. Elle met en scène une bande d’adolescents d’origines et de milieux très différents, et raconte très librement leurs histoires de sexe, leur consommation de drogue et d’alcool.
L’originalité de la série
repose sur le fait que chaque épisode
est vu à travers le regard d’un des personnages. Comme ils sont une dizaine,
qui changent d’une saison sur l’autre, le spectateur est souvent désorienté et
finit (ce qui a été mon cas) par se lasser (j'ai décroché à la fin de la 2ème saison), d’autant que les personnages des deux premières saisons, auxquels, malgré leurs turpitudes, on avait fini par s’attacher, disparaissent totalement dès la saison 3 pour être remplacés par de nouveaux venus.
Saison 1 (2007-2008)
Dans la première saison, le
personnage principal, ou du moins celui autour duquel tous les autres
gravitent, est Anthony « Tony » Stonem (Nicholas Hoult). C’est le « beau gosse »
tête à claques de la saison, à qui tout réussit sans qu’il en foute une rame :
gueule d’ange, sportif, doué, intelligent, il est aussi très bon élève. «
Propre sur lui », il apparaît, auprès des parents des autres élèves, pour
l’exemple à suivre alors qu’en réalité, il est sans aucun doute le plus dépravé
de la bande. Manipulateur, totalement amoral, cynique, il joue de son charme pour
coucher avec tout ce qui passe, que ce soient les filles ou les garçons.
Sa copine en titre est la
belle Michelle Richardson (April Pearson). Elle est aussi bonne élève, et apparemment bien dans sa peau. Mais elle souffre du comportement de sa
mère, une décoratrice friquée , qui passe d’un « mari » à un autre. Michelle est sincèrement amoureuse de Tony et, bien qu'elle sache qu'il la trompe allègrement, elle lui passe tout jusqu’au moment où elle n’en peut vraiment
plus. Elle le laisse alors tomber et Tony, « sonné » se retrouve abandonné, non seulement par elle mais par tous ses copains qui ont tous des raisons de lui en vouloir. Michelle reviendra cependant vers lui lorsqu’il sera vraiment « dans la
merde » et lui sauvera la mise.
Sidney « Sid » Jenkins (Mike
Bailey) est le meilleur ami de Tony. Physiquement, il fait penser à Ron
Wesley, le meilleur ami d’Harry Potter. "Has been", maladroit, c’est le "looser" du lycée,
congénitalement désordonné, toujours en retard, mal fringué, mauvais élève car
incapable de fixer son attention. Il est totalement fasciné par Tony qui en
profite sans scrupules pour le faire tourner en bourrique à la moindre
occasion. Sid désire secrètement Michelle, la copine de Tony, mais, lorsque
celle-ci, pour se venger d’une énième infidélité de Tony, se
propose à lui, il se rend compte qu’il a fantasmé sur elle et qu’elle ne sera
jamais autre chose pour lui qu’une bonne copine. Lui aussi finira par lâcher Tony mais, lorsque celui-ci fera appel à lui, il reviendra quand même pour
lui sauver la peau.
Cassandra « Cassie » Ainsworth
(Hannah Murray) est anorexique. D’une personnalité rêveuse et romantique, elle est "à part". Amoureuse de Sid qui ne voit que Michelle jusqu'au moment où, ayant compris
qu’il ne l’aimait que parce qu’elle était la copine de Tony, il se tourne enfin
vers Cassie.
Christopher « Chris » Miles (Joe
Dempsie) : c’est le junkie de service, vidant les pharmacies et avalant tout ce qui passe à sa portée.
C’est un garçon passablement immature (sauf sur le plan sexuel) mais attachant.
En se levant un matin, il s’aperçoit que sa mère est partie sans laisser
d’adresse. On comprend qu’il y a eu un drame dans la famille et que la mère ne
s’est jamais remise du décès du frère de Chris dont on ne sait pas dans quelles
circonstances il est mort. Chris est un gentil garçon et peut être extrêmement attentionné. C'est ce qui séduira son prof de
philo qui, trahie par l'homme qu'elle aime, se consolera dans les bras de son élève. Malheureusement, alors qu'on commençait à apprécier Chris pour sa gentillesse et que lui-même semblait avoir trouvé la paix, il mourra subitement.
Jalander « Jal » Frazer (Larissa
Wilson) est noire. C’est la meilleure amie de Michelle. Elle aussi très bonne
élève, elle est un des rares personnages de la série à être vraiment sérieuse aussi bien dans ses études que dans sa vie personnelle. C’est aussi une clarinettiste
douée qui désire plus que tout être reconnue par son père, un producteur de rap
reconnu, qui méprise ce que fait sa fille. Sa mère a quitté le domicile conjugal et
elle vit avec son père et ses deux frères qui se donnent des airs de petits
durs mais n’en sont pas. Malgré son caractère sérieux, elle se laisse de temps
en temps entraîner à fumer un joint ou picoler tout en restant toujours raisonnable.
Max « Maxxie » Oliver (Mitch
Hewer) est ouvertement gay. En dehors du lycée, il pratique la danse pour
laquelle il est très doué. C’est un garçon beau, original, sympathique et généreux, d’une
sensibilité à fleur de peau, désireux qu’on le reconnaisse pour ce qu’il est.
Son meilleur ami est Anwar. Maxxie est peut-être le personnage le plus attachant de la série.
Anwar Kharral (Dev Patel) est un
jeune "paki" (pakistanais) musulman pratiquant qui a du mal à concilier sa
religion avec les attraits du monde occidental dans lequel il vit (la drogue,
l’alcool et surtout les filles pour lesquelles il a une réelle fascination).
Bien qu’il accepte parfaitement l’homosexualité de Maxxie, il a honte de le
reconnaître devant sa famille, très traditionaliste. En fait, lorsqu’il apprendra l'homosexualité de ce dernier, le père d’Anwar accueillera Maxxie avec beaucoup plus de chaleur
que ne le feront d’autres parents de la troupe, a priori plus progressistes.
Un autre personnage est à citer,
même si son rôle est secondaire. Il s’agit de Josh Stock (Ben Lloyd Hugues),
autre beau gosse qui, sous des aspects respectables, s’avérera être un dangereux
psychopathe. Comme excuses, il a pour mère une parfaite folle, directrice d’une
institution psychiatrique où est internée Cassie, qui ira jusqu’à enfermer
arbitrairement Sid, venu la chercher. Pour se venger de Tony, Josh enlèvera et
droguera la petite sœur de Tony, Effy (Kaya Scodelario) qui, sous ses aspects
de sainte-nitouche, est peut-être la plus perverse de tous.
Voilà pour les personnages
principaux de cette première saison qui, à part Tony-le-beau-gosse qui sait se
rendre si parfaitement odieux, sont tous, malgré leurs travers, charmants et
attachants. Ce ne sont en fait que des ados déboussolés dans un monde qui ne
tourne pas rond.
La saison 1 se terminait
brutalement, c'est le moins qu'on puisse dire... Au moment où les choses
semblaient s'arranger pour tous les protagonistes : Sid retrouvant Cassie,
Effie sortant de l'hôpital sans (apparemment) garder de séquelles après l'overdose que
lui avait infligée Josh, Tony se réconciliant avec Michelle à laquelle il
avouait enfin qu'il l'aimait... Paf ! alors que Tony est sorti de la voiture et
se trouve dans la rue pour dire par téléphone à Michelle qu'il l'aime, il se
fait percuter par un bus et on le voit étendu sur le macadam, un filet de sang
lui sortant de la bouche, sa sœur Effy en larmes à ses côtés.
Les réalisateurs
auraient pu faire dans le drame et le pathos. C'était mal les connaître. Ils
terminent cette 1ère saison en comédie musicale, faisant chanter les différents
protagonistes (y compris le blessé - qui est peut-être même déjà mort, ce que l'on ne sait pas - toujours allongé sur le bitume). Tout le monde chante, y compris le chauffeur de
bus. C'est une trouvaille assez surprenante et pour le moins osée qui,
s'ajoutant à d'autres, est un des nombreux atouts de la série Skins qui, décidément, ne se prend pas aux sérieux bien qu'elle traite de sujets
graves et par moments "borderline".
Saison 2 (2009-2010)
On a bien entendu hâte de savoir
ce qui est advenu de Tony auquel on a fini par s’attacher, même s’il s’est
comporté tout au cours de la saison 1 comme une véritable ordure et qu’au fond, on ne peut s'empêcher qu'il n’a
eu que ce qu’il méritait. Mais tout de même ! Cette 2ème saison est presqu'en
totalité, du moins au début, axée (comme la 1ère d'ailleurs) sur son personnage. Mais ce Tony-là n'a plus rien à voir avec le personnage flamboyant et sans scrupules des débuts : le beau gosse à qui
tout réussissait, sûr de lui et manipulateur que nous avons connu. Après son accident et plusieurs mois de coma, il est devenu un légume : il ne se souvient plus de rien, ni même du nom de ses amis les plus proches
et il doit réapprendre tous les gestes (tenir une cuillère, un verre, etc.) Il a besoin d'assistance pour tout, pour s'habiller, ou pour aller aux toilettes et... pire que tout pour un tel
séducteur : il ne peut plus bander ! Curieusement, ses plus proches amis, Sid, bien qu'il l'ait veillé tout au long de son coma, et Michelle, à qui il déclarait son amour au moment où il a été percuté par le bus, se sont éloignés de lui. Après beaucoup de patience (on ne sait
combien a duré sa convalescence), ses parents ont démissionné l'un après
l'autre : le père s'est fait envoyer à l'étranger par sa boîte, la mère est
tombée en dépression et la maison, auparavant si bien tenue, part à vau l'eau.
Seule Effie, la petite sœur de Tony, dont on savait qu'elle l'aimait mais que l'on
croyait trop superficielle, égoïste et froide pour être pour lui d'une aide
quelconque, s'occupe de lui avec un dévouement admirable et essaie d'éviter que la demeure
familiale ne devienne un dépotoir. Parmi ses anciens amis, seul Maxxie, qui
n'avait jamais été vraiment proche de Tony avant l’accident (même s'ils avaient une fois couché ensemble, "pour voir), l'aide avec abnégation
et sans arrière-pensée, essayant de lui redonner le goût de vivre. Les autres
sont trop occupés avec leurs propres histoires pour se soucier du "has been" qu'est devenu Tony...
C’est, peut-être, la saison la
plus réussie, la plus émouvante en tout cas mais on ne peut la comprendre que
si on a suivi les péripéties de la première saison.
Saison 3 (2011-2012)
Ayant bien aimé les saisons 1 et
2, j'avais hâte de découvrir la saison 3 qui inaugurait une nouvelle génération
d'acteurs. Mais quelle déception ! A part Effy et sa copine Pandora (semi
débile qui intégrait Skins en fin de saison 2), et quelques adultes (le
sous-directeur, les parents d'Effy), on ne retrouve aucun des autres
personnages des deux saisons précédentes. Ayant beau le savoir et l'ayant a
priori accepté puisque cela faisait partie du challenge que s'étaient fixé les
scénaristes, je me serais attendu à tout le moins qu'on nous dise ce qu'étaient
devenus les héros des deux saisons précédentes, au moins en ce qui concerne Tony, le
propre frère d'Effy, qui semble avoir tout bonnement disparu du paysage.
Parmi les nouveaux venus, à part Freddie (Luke Pasqualino),
qui reste assez sympathique malgré sa garde-robe semblant tout droit sortir d’une benne à ordures, les nouveaux héros de cette saison sont sans le moindre
intérêt, leurs histoires se résumant à fumer du hash, à boire et à baiser. Le pire
étant James Cook 'Cook' qui, s'il concourait pour un championnat de bêtise et
de vulgarité, obtiendrait à coup sûr le 1er prix.
On a beau savoir qu'il s'agit
d'une satire de la société anglaise, on se demande comment le corps enseignant
réagit devant une peinture aussi corrosive. Sans doute existe-t-il partout
des directeurs ou des enseignants incompétents, à bout de nerfs, hystériques ou
mal embouchés, mais les pauvres élèves du lycée (heureusement fictif !) de
Roundview, outre leurs propres problèmes comportementaux qui sont déjà
gratinés, doivent faire face à la démission de la plupart des adultes censés leur inculquer les règles de la vie en société, qu'il s'agisse des enseignants, des parents ou même des forces de l'ordre. J'espère pour les sujets de sa
Gracieuse majesté que le niveau de l'enseignement en Angleterre est tout de
même un peu plus élevé que nous ne le présente ma série car, sinon, il y a de quoi émigrer.
Le terme "trash" que je
jugeais uniquement fait pour attirer un public en mal de sensations lorsqu'il
était appliqué à la 1ère saison est malheureusement parfaitement en adéquation
avec cette 3ème saison qui n'est, à part vers la fin, qu'un concentré de vulgarité et de bêtise !
Les acteurs n'y sont pour rien
mais les scénaristes, si ! Ils ont fait vraiment dans la facilité et le
nauséabond, rendant leurs personnages tellement antipathiques et ridicules que
l'on ne peut vraiment plus trouver aucun point positif à une série qui avait pourtant, malgré ses outrances, bien commencé.
Je viens de terminer le
visionnage des deux derniers disques. Les choses s'améliorent quelque peu vers la fin et,
lorsqu'on finit par faire la connaissance du père biologique (car il n'a été
que cela, et encore !) de Cook, on peut comprendre pourquoi son fils est ce qu'il est.
De même, la mère d'Effie, quand elle se confie à JJ, nous brosse un portrait
très lucide de sa fille. Mais cela ne suffit tout de même pas à nous faire
aimer les personnages ni à nous faire aimer cette saison.
Je trouve vraiment cette
évolution détestable et je regrette le choix des scénaristes d'aller vers
toujours plus de vulgarité et de facilité. Ils tenaient, avec leurs deux
premières saisons, une matière qui aurait pu donner lieu à des développements
tellement plus riches. Un véritable
gâchis !
Mon opinion sur cette série
La musique
La bande son, composée de rock et de pop, est en tout point remarquable et mériterait à elle que l'on regarde Skins.
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