Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Rocketman est un film américano-britannique
réalisé par Dexter Fletcher, sorti
en 2019. Il s'agit d'un biopic du chanteur anglais Elton John.
Présentation
Lorsque le film commence, un
personnage vêtu d'un costume extravagant, fait irruption à une réunion d’alcooliques
anonymes. Il s’agit d’Elton John (Taron
Egerton) qui a entrepris une cure de désintoxication: Il se livre alors
sur son addiction à l’alcool, au sexe, aux drogues et raconte son enfance dans
une famille sans amour, à part celui de sa grand-mère, qui a su déceler, dès
ses débuts, son goût pour la musique. Reginald Dwight (Matthew Illesley, Elton enfant) obtiendra une bourse pour suivre les cours de la prestigieuse
Royal Academy of Music où il montrera très vite des talents de musicaux exceptionnels. Après quelques échecs, sa carrière démarrera lorsqu'il rencontre Bernie Taupin (Jamie Bell) qui deviendra son ami et son
parolier attitré.
Avec le succès, lui qui était un garçon timide et introverti, il prend pour nom de scène celui d'Elton John et commence à s'habiller et se comporter de manière excentrique. Alors qu’Elton cache son homosexualité à
sa famille et à son public, il vit cependant une liaison compliquée avec son
manager John Reid (Richard Madden) qui ne voit dans cette relation que son intérêt financier. Elton, pour faire taire les critiques, en
arrivera même à tenter un mariage blanc avec Renate Blauel. Après des années dissolues où il manqua de laisser la vie à plusieurs reprises, il trouvera enfin l'âme soeur en la personne de David Furnish, un réalisateur canadien rencontré en 1993. Le couple est
actuellement parent de deux fils nés d’une mère porteuse.
Mon opinion sur ce film
Je n’ai jamais été fan ni des
musiques ni de la voix d’Elton John dont je reconnais cependant le génie
musical et les qualités de compositeur. Ayant raté la sortie de Bohemian rhapsody, sur la vie de Freddie Mercury, je ne voulais pas faire de même avec ce film.
Or, je dois saluer la performance. Ce film, imaginé en 2012 par Elton John lui-même qui ne voulait pas
d’un biopic classique, a mis sept ans à se faire. C’est à mon avis une réussite
totale. Le scénario (de Lee Hall, scénariste du génial Billy Elliot, auquel ce film m'a fait penser à plusieurs reprises), la mise en scène brillante, qui alterne scènes
intimistes avec comédie musicale, dans un feu d’artifices de sons et de
couleurs, la performance des acteurs, en particulier de Taron Egerton, qui incarne
un Elton plus vrai que nature. Une réussite.
Venise n'est pas en Italie
est une comédie française réalisée par Ivan
Calbérac sortie en 2019. Le titre de ce film reprend le titre d'une chanson
interprétée par Serge Reggiani et
écrite par Claude Lemesle en 1977.
C'est également l'adaptation par Ivan Calbérac
de son roman éponyme, sorti en 2015.
Résumé
Émile Chamodot (Helie Thonnat) a 14 ans. Il est le fils
d’un couple fantasque, formé de Bernard (Benoît
Poelvoorde), éternel optimiste (« Rien n’est impossible à un Chamodot ! »)
et d’Annie (Valérie Bonneton), qui
fait bonne figure malgré la vie difficile qu’elle mène : en effet la
famille vit dans une caravane en attendant d’obtenir un hypothétique permis de
construire pour leur maison. En attendant, Emile est hébergé dans une chambre
aménagée dans le garage de leur voisine. Un jour, au lycée où il est bon élève,
il tombe sous le charme de Pauline (Luna
Lou), une jeune fille de son âge mais d’un tout autre milieu social. Devant
donner un concert à Venise pendant les grandes vacances, elle invite Emile à
venir la voir jouer. Emile est aux anges mais ses parents, plutôt que de lui
offrir le voyage, décident de l’accompagner dans un road-movie déjanté auquel s’agrègera
Fabrice (Eugène Marcuse), son
grand-frère et sa nouvelle copine, Natacha (Coline d’Inca), embarquée dans l’aventure en cours de route.
Mon opinion sur ce film
J’avais lu le livre d’Ivan Calbérac et je l’avais adoré. Je
craignais un peu que l’adaptation, avec le couple Benoît Poelvoorde et Valérie
Bonneton, ne tire un peu trop l’interprétation vers le bas mais je dois
reconnaître qu’ils sont parfaits dans leur rôle de parents un peu trop aimants
et passablement déjantés. Quant aux jeunes acteurs, pour la majorité d’entre
eux jusqu’alors inconnus, ils sont eux aussi épatants à commencer par Helie Thonnat, dont c’est le premier
rôle. Une comédie légère et sympathique qui ne m’étonne pas vraiment de la part
d’Ivan Calbérec dont j’avais déjà
beaucoup apprécié le touchant téléfilm Simple.
Sibyl est un film français réalisé par Justine Triet, sorti en mai 2019.
Résumé
Sibyl (Virginie Efira), psychothérapeute, décide d’arrêter l’exercice de
sa profession pour revenir à sa première passion : l'écriture. Néanmoins, alors
qu’elle a annoncé à ses patients qu’elle n’exerçait plus, elle cède aux
instances de Margot (Adèle Exarchopoulos)
qui parvient à la convaincre de l’aider dans la situation inextricable dans
laquelle elle se trouve. En effet, Margot découvre qu’elle est enceinte d’Igor
(Gaspard Ulliel), l’acteur principal
du film qu’elle s’apprête à tourner sous la direction de Mika (Sandra Hüller), en couple avec Igor. Fascinée
par cette situation, Sibyl va à l’encontre de toute prudence et fait de Margot
le sujet de son livre en s’impliquant de plus en plus dans la vie tumultueuse
de la jeune femme. A travers elle, elle revit des moments difficiles de son
propre passé, la mort de sa mère, son échec amoureux avec Gabriel (Niels Schneider), l’un de ses ex, père
de sa fille, etc. Ce jeu dangereux l’entraîne à se confronter à son propre
passé et la conduit à replonger dans l’alcool dont elle s’était difficilement sevrée.
Mon opinion sur ce film
Je n’avais pas beaucoup^aimé Victoria, le
précédent film de Justine Triet et
j'ai détesté celui-là. Ce qui m’a le plus intéressé dans ce film brouillon et nombriliste,
c’est la confrontation-miroir entre les deux personnages : l’une, Sibyl, qui
donne toutes les apparences de la maîtrise de soi alors qu’elle est tout le
contraire, l’autre, Margot, qui paraît être totalement « à la ramasse »
et s’avère, en fin de compte, être la plus forte des deux. Quant à Virginie Efira, que j'aime bien par ailleurs (je vous recommande 20 ans d'écart,Le goût des merveilles), elle a toujours un peu tendance à cabotiner. Dans ce film, elle en remet une couche et cela devient pénible. Plus que pénibles aussi sont les quatre scènes de sexe à la limite de la pornographie dont on (moi
en tout cas !) se serait bien passé d'autant plus qu'elles sont gratuites et n'apportent rien au film. Par contre, une mention spéciale pour le garçon (non crédité) qui joue le rôle du jeune patient de Sibyl. J'ai déjà souvent dit ici combien j'étais scotché par le jeu remarquable de bien des enfants acteurs (par exemple dans Amanda, ou Monsieur Je-sais-tout)
Manifest est une série
télévisée américaine créée par Jeff Rake
et diffusée depuis le 24 septembre 2018 sur le réseau NBC. La série comporte à
ce jour deux saisons de 8 épisodes chacune (1ère saison :
2018-2019 ; 2ème saison : 2019-2020). En France, les 1ers
épisodes de la 1ère saison ont été diffusés à partir du 14 mai 2019
sur TF1. Elle reste inédite dans les autres pays francophones.
Résumé
La série est centrée sur les
passagers et l’équipage d’un avion de ligne commercial, le vol 828, mystérieusement
disparu lors d’un vol entre la Jamaïque et New York, qui réapparaît
soudainement avec tous ses passagers à bord. Quand ils atterrissent, les
passagers et les membres de l'équipage apprennent que plus de cinq ans et demi
se sont écoulés, période au cours de laquelle ils ont été présumés morts. En
outre, pendant ce laps de temps, ils n’ont pas vieilli d’une minute.
Alors qu'ils essaient de se réinsérer
dans la société, certains des passagers entendent des vois ou ont des hallucinations
inexplicables qui les poussent à se rapprocher les uns des autres.
Les principaux protagonistes sont :
La famille Stone
- Michaela Bet Stone (Melissa
Roxburgh), une policière au NYPD, qui, au moment de sa disparition, était fiancée à son collègue Jared Vasquez (J. R. Ramirez) [Disparue];
- Ben Stone (Josh Dallas), son frère,
un scientifique [Disparu];
- Grace Stone (Athena Karkanis),
l ‘épouse de Ben, mère de Caleb et d'Olive ;
- Caleb Stone (Jack Messina),
leur fils atteint de leucémie [Disparu]
- Olive Stone (Luna Blaise), sa sœur
jumelle.
Autres personnages
- Saanvi Bahi (Parveen Kaur),
médecin [Disparue]
- Robert Vance (Daryl Edwards),
directeur de la NSA
- Lourdes (Victoria Cartagena), meilleure
amie de Michaela Stone qui a épousé Jared Vasquez
- Bethany Collins (Mugga),
hôtesse sur le vol 828 [Disparue]
- Danny (Daniel Sunjata) qui,
pendant les cinq ans où Ben Stone a été porté disparu, est devenu l’amant de
Grace et le père de substitution d’Olive.
Mon opinion
Toujours friand de séries de
science-fiction, j’ai bien entendu regardé les premiers épisodes de cette série
diffusés sur TF1. Le sujet de la disparition mystérieuse d’un avion et de ses
passagers avait déjà été abordé dans la série The event(2010) qui s’était,
hélas, arrêtée au bout d’une seule saison. La disparition inexpliquée de plusieurs
milliers de personnes était aussi au centre de la série Les 4400 (2004-2007)
qui, elle, au contraire de The event, s'était éternisée pour finir de manière désastreuse.
Avec Manifest, je suis assez
satisfait, pour le moment, de ce que j’ai vu. Espérons que la suite sera aussi
enthousiasmante.
Moi, Daniel Blake (I,
Daniel Blake) est un film franco-britannique réalisé par Ken Loach, qui a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes 2016,
ainsi que le César du meilleur film
étranger.
Présentation
L’action se déroule en 2010 en Grande-Bretagne.
Daniel Blake (Dave Johns), veuf,
menuisier de 59 ans, est victime d'un accident cardiaque, ce qui l'oblige à
faire appel pour la première fois de sa vie à l'aide sociale. Mais en raison de
l’application, d’un plan visant à réduire, non le nombre de chômeurs mais de
chômeurs indemnisés, et ayant, dans cette optique livré la gestion de la
plupart des services publics au privé les autorités leur ont donné mission de
faire la chasse aux « tire-au-flanc » réels ou supposés. Commence
alors pour Daniel une « descente aux enfers ». Pris au piège d’une
administration tatillonne qui multiplie les humiliations : recours à des
centres d’appels qui ne servent à rien, épuisant parcours de formulaires à
remplir sur Internet, conditions kafkaïennes qui rappellent en pire le parcours
des demandeurs d’emploi français.
Lors d'un de ses rendez-vous, Daniel
Blake fait la connaissance de Katie Morgan (Hayley Squires), une mère célibataire contrainte de loger à 450 km
de sa ville natale pour éviter d'être placée en foyer de sans-abri, ce qui lui
ferait perdre la garde de ses deux enfants. La fonctionnaire chargée de son dossier
refuse de la recevoir au motif qu'elle est arrivée en retard. Katie a beau
expliquer qu'elle ne connaît pas la ville, qu'elle n'est pas familiarisée avec
le réseau de bus local, rien n'y fait. Son allocation est supprimée pour une
durée d'un mois.
Une amitié va naître entre ces
deux laissés pour compte et chacun, dans la mesure de ses moyens, va aider l’autre.
Mon opinion sur ce film
Un film qui dépeint crûment une
réalité sociale et met en lumière une politique profondément injuste peu
différente de ce que met en place les derniers gouvernements français
successifs, le summum en étant atteint par l’actuel. Bertrand Tavernier ne s'y est pas trompé qui, après la projection à Cannes, a déclaré : "Voilà ce que nous prépare Emmanuel Macron", vision confirmée depuis deux ans par toutes les atteintes aux droits sociaux des Français qui a conduit jusqu'à la crise des Gilets Jaunes. Dans le même esprit, je vous conseille :
Babel est un film
dramatique franco-américano-mexicain réalisé par Alejandro González Iñárritu, sorti en 2006. Il s'agit du dernier
volet d'une trilogie après Amours chiennes et 21
Grammes.
Résumé
Les scènes se déroulent alternativement dans trois
pays différents : le Maroc, le Mexique et le Japon.
Un couple d’Américains, Richard
et Susan Jones (Brad Pitt et Cate Blanchett), habitent San Diego, au
sud de la Californie. Ils viennent de perdre un enfant et décident, pour se
changer les idées et se retrouver, de partir quelques jours en voyage dans le
sud du Maroc, en laissant leurs enfants restants, Mike et Debbie (Nathan Gamble et Elle Fanning) à la garde de leur nounou mexicaine Amelia (Adriana Barraza).
Dans le sud marocain, deux adolescents,
Ahmed et Youssef, s’exercent à tirer avec le fusil que leur père vient
d'acquérir auprès d’un autre paysan.
Lors de l’excursion en car que fait
le couple avec d’autres touristes, Susan est touchée au cou par une balle tirée
par les jeunes marocains.
Amelia devant assister au mariage
de son fils au Mexique, elle décide d'emmener les enfants avec elle dans le
village qui est juste après la frontière avec les Etats-Unis. Son neveu,
Santiago (Gael Garcia Bernal), vient
les chercher en voiture et doit les reconduire après la fête.
Parallèlement, on est transporté
au Japon où une jeune fille sourde-muette, Chieko, complexée par sa virginité,
par sa surdité et obsédée par le décès de sa mère, peine à se faire des amis.
Ses relations avec son père, Yasujiro, s'en ressentent. On apprendra plus tard
que c’est lui qui a donné le fusil au cœur du drame à son premier propriétaire pour
le remercier de lui avoir servi de guide lors d’un safari au Maroc.
A partir de là, les évènements s’enchaînent :
Susan est déposée mourante dans un village d’une extrême pauvreté où il n’y a
pour tout médecin qu’un vétérinaire. Richard réussit cependant à contacter son
ambassade et Susan sera emmenée in extremis par un hélicoptère dans un hôpital
de Casablanca.
Amelia, interceptée à la
frontière entre le Mexique et les USA avec les deux enfants dont les douaniers
pensent qu’ils ont été enlevés s’enfuit dans le désert et manque d’y mourir et
d’entraîner Mike et Debbie dans sa mort.
Chieko, rejetée par les hommes à
qui elle a fait des avances, est empêchée de se suicider par son père qui
arrive au moment où elle allait se jeter du balcon de leur somptueux
appartement situé au 31ème étage de leur immeuble à Tokyo.
Récompenses
Festival de Cannes 2006 : prix de
la mise en scène et prix Vulcain de l'artiste technicien, décerné par la C.S.T.
Chicago Film Critics Association
Awards 2006 : Meilleure second rôle féminin pour Rinko Kikuchi
Satellite Awards 2006 : meilleure
musique originale (Gustavo Santaolalla)
Golden Globes 2007 : meilleur
film dramatique
Oscars 2007 : meilleure musique
de film (Gustavo Santaolalla)
Mon opinion sur ce film
Je n’avais encore jamais vu de film
de ce réalisateur mexicain et j’ai profité du passage de Babel à la télévision
pour le voir. J’ai du mal à comprendre qu’il ait eu autant de récompenses (prix
de la mise en scène à Cannes et Golden Globe et meilleure musique de film !!!)
Je ne peux pas dire que je partage cet enthousiasme : un scénario
alambiqué, des longueurs insupportables, et surtout beaucoup trop de violence
gratuite à mon goût. Quant aux scènes de la gamine hystérique au Japon, je m’en
serais volontiers passé. Pour moi, ce film ne restera pas un souvenir
impérissable et ne me donne pas envie de voir d’autres réalisations d’Alejandro González Iñárritu.
Les Vestiges du jour (The
Remains of the Day) est un film américano-britannique réalisé par James Ivory sorti en 1993, inspiré du
roman du même nom de Kazuo Ishiguro.
Présentation
Le film alterne les séquences qui
se passent en 1959 et en 1936.
En 1959, Miss Kenton (Emma Thompson), ancienne gouvernante de
Lord Darlington (James Fox),
récemment décédé, rédige une lettre à l’intention de l’ex-majordome, James Stevens
(Anthony Hopkins). Elle y évoque un
scandale qui a éclaté après la guerre ayant impliqué le comte. Afin d'aller
rendre visite à Miss Kenton, Stevens obtient un congé de son nouveau patron, un
riche américain nommé Jack Lewis (Christopher
Reeve) qui a racheté le domaine après le décès Darlington. Chemin faisant,
dans la vieille limousine Daimler que Lewis lui a prêtée, Stevens repense au
jour de 1936 où il a engagé Miss Kenton.
Flash-back en 1936, où Stevens,
responsable de toute la domesticité du domaine, fait engager son père au passé
prestigieux comme majordome-adjoint, et Miss Kenton comme intendante. Celle-ci
va se révéler une excellente professionnelle. Stevens – quadragénaire
consciencieux, réservé, témoignant d'une autorité naturelle – a totalement
intériorisé les devoirs de sa charge sur laquelle il centre son existence.
Appréciant réellement la personnalité et la compagnie de Miss Kenton, il se
refuse d'y voir une autre raison que professionnelle.
Lors de cette même année, Lord Darlington
organise une conférence internationale chez lui en vue d’établir la paix avec
l'Allemagne (dans le livre, cette conférence a lieu en 1923 ; en 1936, non
seulement l'Allemagne était déjà remilitarisée, mais appuyait la guerre
d'Espagne de toute sa force aérienne). Ses invités et lui désirent la soutenir
politiquement. Seul un membre du Congrès américain, le sénateur Lewis,
manifeste fermement son opposition, estimant qu’on ne peut négocier avec le
diable. Pendant cette réunion, on annonce à Stevens le décès de son père mais,
faisant passer ses devoirs avant son amour filial, il n’interrompt pas son
service et délègue Miss Kenton pour rester au chevet de son père.
Peu avant la guerre, Stevens est forcé
de licencier deux employées allemandes d’origine juive, décision qui ulcère Miss
Kenton. Bien que bouleversé par la décision de Lord Darlington, Stevens ne
laisse cependant rien paraître de son sentiment mais Miss Kenton, elle, menace
de démissionner sans toutefois le faire. Plus tard, Lord Darlington, pris de
remords (« Ce que nous avons fait est mal »), cherche à faire retrouver les
jeunes filles pour leur rendre leur emploi, en vain.
Nous voici à nouveau en 1959.
Dans un pub où il s'est arrêté, l'allure et les excellentes manières de Stevens
le font prendre pour un respectable aristocrate par les clients, et il se
laisse prendre à ce jeu : il admet avoir vu Churchill, en se gardant bien de
préciser dans quel contexte. Le médecin du village n'est pas dupe et, lorsque
tous deux se retrouvent seuls, pose une question concernant « le traître
Darlington ». Stevens répète, fort gêné toutefois, qu'il n'avait pas à juger
son maître, que chacun peut faire une erreur et que lui-même entreprend justement
ce voyage pour essayer d'en réparer une.
Retour en 1939. Lors d'une autre
soirée de décideurs anglais, l'un d'eux veut tester la compréhension que peut
avoir le peuple de la situation internationale tendue et il questionne à cet
effet Stevens, lequel est incapable de donner quelque avis que ce soit. Devant
la froideur de Stevens à son égard, Miss Kenton se tourne vers Thomas Benn qui
lui propose le mariage.
Lord Darlington organise une entrevue
secrète entre le premier ministre anglais Neville Chamberlain et l'ambassadeur
d'Allemagne Ribbentrop : la politique d'Hitler, en particulier ses visées sur
la Bohême, est soutenue par tous les intervenants. Nous sommes alors bien loin
de l'esprit conciliant et amical de la conférence de 1936.
1959. Vingt ans se sont écoulés :
Stevens retrouve Miss Kenton. Ils discutent de tout et de rien, de son mariage
raté à elle, mais aussi du procès que Lord Darlington a perdu après la Guerre
alors qu'il voulait défendre son honneur. Stevens offre à Miss Kenton de
revenir à Darlington. Venant d'apprendre la grossesse de sa fille, celle-ci se
voit contrainte de ne pas accepter. Ils se quittent… mais les frustrations
liées à leur attirance réciproque sont toujours bien présentes.
Mon opinion sur ce film
« Typically english »
dans sa forme et dans son fonds, ce film restera sans nul doute le chef d’œuvre de James
Ivory, un film élégant, subtil, tout en nuances, qui mêle intelligemment
politique et affaires de cœur. Dans le même esprit, on peut aussi voir :
Cœurs ennemis (The
Aftermath) est un film dramatique germano-britannico-américain réalisé
par le réalisateur britannique James
Kent (The white queen), sorti en
2019.
Présentation
Le film commence pendant l’hiver
1946, après la reddition de l’Allemagne nazie. Rachael (Keira Khightley), une jeune femme anglaise qui a perdu son fils de
11 ans dans les bombardements de Londres, arrive en Allemagne, pour rejoindre
son mari, le commandant Lewis Morgan (Jason
Clarke), chargé de la reconstruction de Hambourg, rasée par les
bombardements Alliés.
Une somptueuse demeure à l’écart
de la ville, épargnée par les bombes, a été réquisitionnée pour eux. Elle est
celle d’un jeune architecte, Stefan Lubert (Alexander Skarsgard) qui y vit seul avec sa fille adolescente, Freda
car sa femme a été tuée. Par humanité, Lewis va permettre aux Lubert de rester
dans leur demeure à condition d’habiter le grenier et de rester discrets. Mais
même cela paraît un sacrifice trop grand pour Rachael qui hait les Allemands
qui lui ont tué son fils. La haine est aussi forte du côté de Freda, qui rend
responsables les Anglais d’avoir tué sa mère. Autant par refus de l’autorité que
par défi, elle se rapproche d’Albert (Jannik
Schümann, vu dans Moi et mon monde), un hitlerjugen
jusqu’auboutiste, qui a juré d’assassiner Lewis.
La cohabitation se fait malgré
tout et peu à peu, Rachael tombe sous le charme du beau Stefan, d’autant que,
depuis la mort de son fils, elle n’a plus aucun amour pour son mari.
Mon opinion
J’ai beaucoup aimé ce film
magnifique auquel son titre français, une fois de plus, ne rend pas justice. En
effet, en anglais, The aftermath, ce
sont les « récoltes » et, par extension, les « conséquences de
ses actes » comme dans l’expression française « Qui sème le vent récolte la tempête ». Peut-être eût-il
mieux valu garder, sans le traduire, le titre original, qui est celui du roman de
Rhidian Brook dont est adapté le
film. En effet, les personnages sont confrontés aux conséquences de la guerre
qui sont pour eux autant de plaies ouvertes. J’ai vu de nombreux films sur la 2nde
guerre mondiale (Mémoires de nos pères, Pearl Harbor, Fury, etc.) mais toujours, jusque-là, à travers le regard des vainqueurs et
jamais, à ce jour, à travers celui des vaincus. Très beau film porté par de
grands acteurs, qui mérite d’être vu.
Fauteuils d'orchestre est
une comédie dramatique française réalisée par Danièle Thompson, sortie en 2006.
Présentation
Jessica, une jeune femme venue de
province (Cécile de France) trouve
un emploi de serveuse au prestigieux Bar des Théâtres, situé à l’époque (il a
déménagé depuis 2011) Avenue Montaigne face au Théâtre des Champs Elysées, à la
Salle Drouot et aux mythiques salles de concert comme Gaveau, Pleyel, etc. Son
patron, Marcel (François Rollin) l’envoie
apporter un en-cas au pianiste virtuose Jean-François Lefort (Albert Dupontel) en pleine répétition.
Elle est éblouie par le luxe de sa suite d’autant plus qu’elle n’a pas où se
loger pour la nuit. Subrepticement, elle s’introduit au théâtre au moment de la
fermeture et y passe la nuit. Elle fera ensuite la connaissance d’autres
artistes ou personnalités comme Catherine Versen (Valérie Lemercier), célèbre pour le rôle qu’elle joue dans un
feuilleton télévisé populaire mais qui ne rêve que d’incarner le rôle de Simone de
Beauvoir dans un film réalisé par le grand Sobinski (Sydney Pollack), Jacques Grumberg, un riche homme d’affaire condamné par un
cancer qui se sépare de sa collection d’œuvres d’art (Claude Brasseur), son fils Frédéric (Christopher Thompson), avec
qui il est en froid, et surtout Claudie (Dani),
la concierge-confidente-soigneuse-maman poule de tout ce beau monde. Jessica
devient amie avec chacun et, par sa spontanéité, son optimisme et sa gentillesse,
sert de lien entre eux.
Mon opinion
Un joli film choral qui explore
sous la forme d’une comédie douce-amère les coulisses (au sens propre et au
sens figuré) de la vie des gens célèbres, avec leurs blessures, leurs rêves et
leurs travers. On aime surtout la fraîcheur de Cécile de France, Valérie
Lemercier, toujours aussi déjantée, AlbertDupontel, en pianiste torturé désireux de changer de vie, et l’apparition de la merveilleuse Suzanne Flon, morte en 2005, dont ce
fut l’ultime apparition au cinéma.
Le Labyrinthe du silence (Im Labyrinth des Schweigens) est un
film dramatique historique allemand coécrit et réalisé par Giulio Ricciarelli, sorti en 2014.
Présentation
L’action se déroule à Francfort (Allemagne),
en 1958. Le jeune procureur Johann Radmann (Alexander Fehling) est chargé par son
supérieur, le procureur général Fritz Bauer (Gert Voss) de préparer l’accusation des responsables du camp d'Auschwitz
en vue de les traduire devant la justice.
Le film s'inspire de ce que l'on a
appelé le « Second procès d'Auschwitz ». Le personnage principal est un
portrait composite de trois procureurs historiques : Joachim Kügler, Georg
Friedrich Vogel et Gerhard Wiese. Des protagonistes ayant réellement existé -
le procureur général juif, Fritz Bauer et le journaliste Thomas Gnielka (André Szymanski) - y sont également
incarnés. Radmann, jeune et idéaliste, se focalise en particulier sur le Dr Josef
Mengele, surnommé l’Ange de la mort, qui pratiqua de 1943 à 1945 d’épouvantables
expériences de vivisection sur des prisonniers du camp, en particulier sur des
enfants. Radmann se trouve alors confronté à la politique du secret des
autorités allemandes qui font tout pour empêcher la révélation des preuves et retarder
les poursuites, en particulier contre les notables dont beaucoup se sont
recasés dans le civil, après la fin de la guerre, sans être inquiétés le moins
du monde. L’entêtement de Radmann finira toutefois par payer puisque le procès dit
« d’Auschwitz » se tint entre décembre 1963 et août 1965 et visa 22
membres de la direction du camp de la mort. Malheureusement, malgré les mandats
d'arrêt émis par le gouvernement allemand et les opérations clandestines du
service de renseignement israélien du Mossad, Mengele, qui s’était réfugié en
Argentine, mourut au Brésil en 1979 sans avoir pu être jugé.
Mon opinion sur ce film
Le film, que j’ai vu le 12/5/2019
sur RMC Story présente comme un thriller des faits relativement ignorés et montre bien comment un pays, dans une démarche schizophrène, a préféré ignorer son passé que de chercher la vérité et la justice. Nous
savons tous que de nombreux criminels nazis se sont enfuis en Amérique du sud à
la fin de la guerre et ont continué à vivre sous de faux noms sans être inquiétés.
Mais, personnellement, je ne savais pas que les autorités allemandes avaient
été à ce point complices et à un niveau aussi élevé. Le film est captivant et
bouleversant. Belle prestation d’Alexander
Fehling dans le rôle du procureur Radmann.
L'Adieu à la nuit est un
film dramatique français coécrit et réalisé par André Téchiné, sorti en 2019.
Présentation
Muriel (Catherine Deneuve) est propriétaire d’un centre équestre et d’un
domaine agricole planté de cerisiers qu’elle mène avec l’aide de son régisseur
et ami, Youssef. Lorsque
son petit-fils Alex (Kacey Mottet-Klein)
vient passer quelques jours au domaine avant de partir pour le Canada, elle est
heureuse de l’accueillir, d’autant plus qu’elle l’a en partie élevé après le
décès de sa mère.
Mais elle se rend vite compte qu’Alex a changé et qu’il lui
cache des choses. Sous l’influence de sa petite amie Lila, qu'il connaît depuis l'enfance
(Oulaya Amamra), il s’est converti à l’islam et, au lieu du Canada, il s’apprête
à partir faire le djihad en Syrie. D’abord sidérée, respectueuse de convictions qu'elle ne partage pas mais ne juge pas, puis, lorsqu'elle comprend que la détermination d'Alex va le conduire à la mort, au dernier moment, quitte à ce qu'il la haïsse, elle se résout à le dénoncer pour le sauver.
Mon opinion sur ce film
Je ne vous cacherai pas que je m’attendais
à mieux de la part d'un réalisateur de talent comme Téchiné. Le film m’a globalement déçu tant il est sobre et sans apprêt : aucune dramatisation, aucun effet de manches. Les
acteurs sont excellents (Catherine Deneuve, bouleversante), mais la mise en scène s’apparente plus à un documentaire qu’à un véritable film.
Le sujet, assez casse-gueule, est cependant bien traité. Téchiné a évité de tomber
dans la critique primaire de la radicalisation religieuse. Il nous présente des faits et
nous met devant un dilemme : que ferions-nous si cela nous arrivait ? Comment réagirions-nous si notre enfant avait
décidé de partir se faire tuer en Syrie ?
J. K. Rowling : La Magie des mots
(Magic
Beyond Words: The J. K. Rowling Story) est un téléfilm américain
réalisé par Paul A. Kaufman etdiffusé en 2011.
Présentation
Ce film est un biopic sur une
partie de la vie de J. K. Rowling, l’auteur
de la célèbre saga Harry Potter, depuis son enfance jusqu’à la publication du
premier volume de Harry Potter et son adaptation au cinéma. Le personnage de J. K. Rowling est interprété par Poppy Montgomery.
La mère de Joanne (son véritable
prénom), Anne Volant (1945-1990), est technicienne de laboratoire et son père
Peter James Rowling (né en 1945), ingénieur en aéronautique. Durant leur
adolescence, ils habitent à Londres et se rencontrent lors d'un trajet en train
entre King's Cross et Arbroath, en Écosse, en 1964. Joanne a une sœur cadette,
Dianne (« Di »), née en 1967, qui apparaît aussi dans le film. En 1969, la
famille Rowling s'installe à Bristol. Cette maison de banlieue inspirera
inconsciemment Joanne pour imaginer une trentaine d'années plus tard la maison
du 4, Privet Drive de la famille Dursley, l’oncle et la tante d’Harry. Joanne "Jo" et sa sœur sont élevées par leur mère dans l’amour des livres.
Avec Dianne, Jo passe
beaucoup de temps à jouer au Glenwood Store de West Moors, une épicerie tenue
par Kathleen et Ernest Rowling, ses grands-parents paternels. Elles jouent
également avec les autres enfants de leur nouvelle rue, et notamment avec un
frère et une sœur dont le nom de famille est Potter. Jo écrit son premier récit complet à l’âge de six ans : il s’agit de l’histoire
d’un petit lapin nommé Rabbit, bloqué dans sa maison par la rougeole et consolé
par un bourdon géant du nom de mademoiselle Bee. Grâce à ses histoires et à son
imagination, Jo devient le leader des autres enfants de la rue.
Lorsque les sœurs Rowling et les Potter jouent aux sorciers, Jo invente les
scénarios, les sortilèges et les potions. À l'école primaire St Michael,
qu'elle fréquente dès septembre 1972, son directeur d'école, Alfred Dunn, sera plus
tard sa principale source d'inspiration pour le personnage d'Albus Dumbledore.
Jo a neuf ans lorsque ses parents décident de déménager dans un petit village anglais à la frontière avec le Pays de Galles. Leur nouvelle maison se trouve
en bordure de la forêt de Dean, et le village est dominé par les ruines d'un château dont elle s’inspirera pour le château de Poudlard. Ce dernier déménagement
coïncide avec la mort de sa grand-mère Kathleen, à l'âge de cinquante-deux ans.
Bouleversée par cet événement, Rowling choisira plus tard d'inclure l'initiale
de son prénom dans son pseudonyme : le « K » de J. K. Rowling.
La même année, les deux sœurs intègrent
l'école voisine de leur nouveau domicile, mais Jo ne s’y plaît pas du tout.
En septembre 1975, en guise d'activité parascolaire, Jo fait su scoutisme. Sa
section se divise en six groupes, portant chacun un nom en lien avec l'univers
de la fantasy (les « Fées », les « Lutins », les « Farfadets », etc.)
A cette époque Jo rédige un
court roman d'aventures évoquant sept diamants maudits et les mésaventures de
leurs possesseurs, un hommage rendu à l'écrivain Edith Nesbit, auteur réputé de
livres d’aventures pour enfants, qu'elle affectionne particulièrement.
A onze ans, Jo intègre le
collège de Wyedean à Sedbury où travaille sa mère. Elle y découvre le théâtre
de Shakespeare, avec notamment Le Roi Lear et Le Conte d'hiver, auquel elle
empruntera le prénom de son personnage, « Hermione ». En cours, elle est
impressionnée par Miss Shepherd, son enseignante d'anglais, stricte à l'humour
« mordant », qui se montre consciencieuse, féministe et passionnée par son
métier. Elle est aussi déstabilisée par l'enseignement de John Nettleship,
surnommé Stinger (« celui qui pique ») par ses élèves, son professeur de
chimie, sévère ou sarcastique. Ces deux professeurs lui inspireront les
personnages des professeurs McGonnagal et Rogue.
Alors qu’elle a 15 ans, sa mère est
diagnostiquée comme atteinte de sclérose en plaques ; son état se dégrade lentement
mais inexorablement.
Après son bac, Jo entre à l’université
d'Exeter puis va à la Sorbonne où elle obtient un diplôme en littérature
française et en philologie.
Après ses études, Jo s'installe à Clapham, au sud de Londres. Elle enchaîne les emplois
temporaires et travaille notamment au service de recherche d'Amnesty
International en tant que secrétaire bilingue. Pendant ce temps, elle entame
une vie parallèle en tant qu'écrivain, travaillant sur deux romans pour adultes
qui n'ont a priori jamais été publiés.
En 1990, elle décroche un travail
de secrétaire à la chambre de commerce de Manchester et décide de s'installer dans cette ville avec son
compagnon. C’est lors d’un voyage en train de Manchester à Londres qu’elle
imagine l’histoire d'Harry Potter.
Après avoir été licenciée de son
travail à la chambre de commerce de Manchester, elle trouve un poste de
professeur d'anglais... au Portugal. Elle y vit en collocation avec deux autres
jeunes femmes originaires, comme elle, de Grande-Bretagne. Ne travaillant qu’à
mi-temps, elle se remet à l’écriture. Sa mère décède le 30 décembre 1990, ce
qui inspirera le côté sombre de son roman, Harry étant lui-même orphelin.
En octobre 1992 Jo épouse
Jorge Arantes, un journaliste de télévision portugais et, neuf mois plus tard,
donne naissance à une fille, qu'elle prénomme « Jessica ». Mais son mariage est
un échec. Son mari est violent et Jo le quitte pour retourner au Royaume-Uni avec sa
fille et l’amorce du manuscrit d’Harry Potter. D’abord hébergée chez sa soeur à Édimbourg, Jo essaie de s’en sortir par ses propres moyens. Sans
emploi, elle vit de l’aide sociale. En pleine dépression, elle envisage même le
suicide. Sa maladie et son état d'esprit lui ont notamment inspiré les
personnages des Détraqueurs, les créatures maléfiques d’Harry Potter qui
insufflent à leurs victimes un profond sentiment de désespoir.
Elle finit par retrouver du
travail et devient professeur dans une école d’Edimbourg, ce qui l'incite à
vouloir terminer au plus vite son premier livre pour ne pas être obligée de
l'abandonner. Elle se met donc au travail et écrit jour et nuit, déterminée à
l'achever et tenter de le faire publier.
Elle achève le manuscrit d’Harry
Potter à l'école des sorciers en 1995 et envoie les premiers chapitres à un
agent, qui les lui retourne aussitôt. Un second agent, Christopher Little, se
montre intéressé mais, après le refus successif de douze éditeurs, le manuscrit est enfin retenu par Bloomsbury
Publishing qui vient de lancer une nouvelle division de livres pour enfants.
Harry Potter à l'école des sorciers est finalement publié le 26 juin 1997. Le tirage
initial n’est que de 1 000 exemplaires mais, très rapidement, le livre devient un phénomène d'édition et les tirages se succèdent. Le
succès devient international avec, en 1997, une 1ère édition francophone
puis, un an plus tard, le rachat des droits aux Etats-Unis. En 2001, c’est la
sortie du 1er film de la saga qui devait en compter sept.
Cette même
année, devenue richissime, Jo se remarie avec le médecin Neil
Michael Murray. En 2003, elle donne naissance à son fils David et en 2005, à sa
deuxième fille, Mackenzie.
Hier soir, une affluence record prenait d'assaut Le Navire à Aubenas pour une présentation du film "J'Veux du soleil", documentaire de François Ruffin et Gilles Perret sur le mouvement des Gilets Jaunes. Le film était suivi d'un débat auquel participaient des Gilets Jaunes ardéchois ainsi qu'Alain Lacoste, maire de St. Julien-du-Serre où une séquence du film a été tournée. Les 300 places de la salle n°2 ayant été vendues, de nombreux spectateurs ont dû renoncer à voir le film. Une nouvelle séance est programmée jeudi 2 mai à 20.30 H
J'veux du soleil !
est un film documentaire français réalisé par Gilles Perret et François
Ruffin, sorti en 2019. Construit comme un road-movie, il retrace le voyage
des deux réalisateurs du Nord au Sud de la France à la rencontre des Gilets
jaunes mobilisés au bord des routes du pays en décembre 2018.
Après Les Jours heureux (2013),
La
Sociale (2016) ou encore L'Insoumis (2018) réalisés par Gilles Perret, et Merci Patron ! (2016)
réalisé par François Ruffin, J'veux
du soleil est le premier projet commun entre les deux amis, qui se
connaissent depuis une quinzaine d'années.
Présentation
Au volant de sa Citroën Berlingo,
François Ruffin, accompagné par Gilles Perret et sa caméra, sillonne
les routes de France, du nord au sud, pendant six jours à la rencontre de
Gilets jaunes sur les ronds-points, les péages ou les parkings d'hypermarchés.
Les deux hommes traversent ainsi neuf départements : l'Oise, la Saône-et-Loire,
l'Ardèche, l'Isère, la Haute-Savoie, la Drôme, le Gard, les Bouches-du-Rhône et
l'Hérault.
Historique
Gilles Perret, documentariste, et François Ruffin, député insoumis de la Somme et rédacteur en chef
du journal Fakir, se sont rencontrés
en 2005 lors de l’émission de radio-culte sur France Inter Là-bas si j'y suis (depuis, supprimée) et sont devenus amis. L'idée
de réaliser un film ensemble sur les Gilets jaunes émerge lors d'un déjeuner au
début du mois de décembre 2018, alors que Ruffin projette initialement de
sillonner les routes de France pour écrire un livre sur le mouvement. Quelques
jours plus tard, ils partent donc ensemble à bord de la Citroën Berlingo du
député. Ils en reviennent au bout d'une semaine avec quelques vingt-quatre
heures d'images.
Le 9 janvier 2019, François Ruffin annonce le film sur sa
chaîne YouTube, depuis la salle de montage en compagnie de Gilles Perret et de la monteuse Cécile Dubois (qui avait déjà travaillé sur Merci Patron !). Il
précise que ses droits d'auteurs seront reversés au Secours populaire. Il
explique également que « si on ne fait
pas ce boulot, la trace de ce mouvement exceptionnel dans notre histoire va
être faite par BFM TV, des éditorialistes, des intellectuels à chemise blanche,
qui vont résumer ça à un mouvement violent, d'alcooliques, voire de fascistes
et d'antisémites ». L'objectif des deux réalisateurs est de donner la
parole aux Gilets jaunes dans leur quotidien. Il s'agit du premier long métrage
sur le mouvement.
La sortie en salles en France
étant prévue pour début avril 2019, le montage de J'veux du soleil ! se
réalise en un temps record. François
Ruffin sollicite l'aide du public pour la diffusion du film, que ce soit en
allant le proposer aux salles de cinéma ou en organisant des projections sur
les ronds-points avec des Gilets jaunes. Une tournée d'avant-premières à
travers toute la France précède la sortie en salles, d'abord dans une version
non finalisée. La première projection publique a lieu le 16 février à Grenoble,
dans l'Isère, et attire 350 personnes dans les trois salles du cinéma Le Club. Il
a aussi été présenté en avant-première devant 300 personnes le 17 février à St.
Julien-du-Serre (Ardèche) où des Gilets jaunes et le maire de la commune Alain
Lacoste, avaient participé au tournage. À Marseille, où il est diffusé le 2
mars au cinéma Toursky du quartier Saint-Mauront, le film est un succès : les
deux séances organisées font salle comble et les gérants doivent en rajouter
une supplémentaire pour pouvoir accueillir tous les spectateurs ; J'veux
du soleil réunit un total de 2 000 personnes au cours de cette journée.
Le samedi 16 mars 2019, le film est diffusé en plein air et sur écran géant
lors d'une grande fête organisée par les Gilets Jaunes de Dions (Gard). François Ruffin, Gilles Perret et de nombreux acteurs-figurants-Gilets Jaunes du
rond-point dit de Dions et alentours sont présents. Environ 3 500 personnes
participent à cette fête et à l'inauguration du très symbolique second portrait
de Marcel. Toujours au mois de mars, il est diffusé durant le festival Les Écrans du doc à Décines-Charpieu. La
dernière avant-première se déroule le 2 avril, veille de la sortie, au cinéma
Lincoln, situé sur les Champs-Élysées, à Paris.
Le documentaire est officiellement
sorti le 3 avril 2019 dans plus d'une centaine de salles en France, durant la
campagne pour les élections européennes.
Accueil critique
Pour Clément Pétreault, dans Le
Point, « le spectateur se retrouve [...] plongé dans des intimités rarement
poussées au cœur de l'actualité » face à des « témoignages [...] sincères,
parfois dérangeants, souvent révoltants ». Xavier
Demagny, pour France Inter,
considère que le parti-pris est assumé et que la vision de François Ruffin est
« empathique, bienveillant[e], parfois même tendre ». Pour Luc Chessel, de Libération,
le documentaire s'apparente à un « un joyeux et nécessaire best-of » qui «
donne la parole aux Gilets jaunes ».
Le montage oppose les témoignages
de Gilets jaunes et des extraits de discours d’hommes politiques (en
particulier du président Emmanuel Macron), alternant avec des scènes de violences
policières et des commentaires de journalistes présentant le mouvement sous son
jour le plus négatif.
Box-office
François Ruffin annonce le 28 mars 2019 sur son site web que J'veux
du soleil a dépassé le chiffre de 20 000 spectateurs avant même sa
sortie, sur l'ensemble des avant-premières du film.
Le 3 avril 2019, lors de son
premier jour d'exploitation, le film réunit près de 12 000 entrées sur un
ensemble de 91 salles, atteignant un total provisoire de 32 135 avec les
avant-premières, ce chiffre cumulé plaçant le film en 4ème position
des nouveautés au box-office français ce jour-là. Après sa première semaine d'exploitation,
il totalise 74 619 entrées dans 120 cinémas. Le film se place ainsi à la 12ème
place du box-office hebdomadaire.
Références culturelles
Le titre film reprend celui de la
chanson « J'veux du soleil » du groupe Au p'tit bonheur. À la fin du documentaire, une manifestante,
Marie, entonne a cappella cette chanson sur la plage en compagnie de François Ruffin puis, durant le
générique, on la voit rejoindre trois membres du groupe Au p'tit bonheur pour interpréter le titre dans un studio
d'enregistrement.
Outre cette chanson, le film
utilise plusieurs chansons préexistantes :
·Douce France, à la fois dans la version originale
de Charles Trenet et la reprise du groupe Carte de séjour ;
·Nationale 7 de Charles Trenet ;
·Voyage en Italie de Lilicub ;
·Y'en a marre des pauvres de Didier Super.
D'autre part, lors d'une
discussion avec des Gilets jaunes, François
Ruffin explique que le mouvement lui a fait penser au film L'An
01 de Jacques Doillon (1973),
adapté de la bande dessinée éponyme de Gébé, largement inspiré du mouvement de
mai 68 ; des extraits du film sont alors inclus dans le montage.
[Texte en grande partie repris de Wikipedia]
Mon opinion
En plein mois de décembre 2018, François Ruffin, journaliste, réalisateur et député de la France Insoumise, est parti du Nord de la France au volant de sa voiture pour parler avec les Gilets Jaunes mobilisés contre la politique anti-sociale d'Emmanuel Macron et de son gouvernement depuis le 17 novembre 2018. Accompagné de son ami et cameraman Gilles Perret, il va ainsi à la rencontre des manifestants d'une 10e de villes en France, terminant son périple à Montpellier. Il les écoute parler de leurs galères, de la solidarité qui s'est créée entre eux, de leurs espoirs et de la vie meilleure dont ils rêvent pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Ces séquences alternent avec des images de répression policière, de prises de paroles d'Emmanuel Macron, et de commentaires des journalistes "aux ordres" qui contrastent de manière dramatique avec les témoignages rassemblés par François Ruffin. De cette confrontation naissent plusieurs passages comiques tant l'on mesure le fossé qui s'est créé entre ce qu'il est convenu d'appeler les "élites" et les "Français des ronds-points".
Le film est une belle leçon d'humanité, et même d'optimisme, quand on entend ces témoignages, certains tellement poignants qu'ils vous tirent les larmes, de personnes comme vous et moi, qui ont tout compris de la dérive économique d'un système absurdes où les valeurs de la République ont été oubliées face à celles de l'argent. Un film salutaire !