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lundi 25 novembre 2019

L'AFFAIRE PASOLINI/LA MACCHINAZIONE biopic de David GRIECO (IT/FR 2016)


L'Affaire Pasolini (titre original italien : La macchinazione, littéralement « la machination ») est un film dramatique franco-italien réalisé par David Grieco sorti en 2016 en Italie mais projgrammé en France seulement en 2019. J’ai vu ce film dans le cadre des 21èmes Rencontres des cinémas d’Europe (Aubenas du 16 au 24 novembre 2019).

Présentation

Le film se déroule à Rome, de l’été à l’automne 1975. Il se termine par l’assassinat, sur une plage d’Ostie, du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini (Massimo Ranieri). Au cours du film, on suit Pasolini se partageant entre l’écriture de son dernier livre, à la fois roman et essai politique, Pétrole (titre original italien : Petrolio) et la production de son film Salò ou les 120 Journées de Sodome.  Petrolio est à la fois un roman et un essai politique au vitriol contre la bourgeoisie italienne, ses relations avec la mafia, ainsi que sur la collusion entre intérêts privés et publics qui gangrènent l’Italie. Il y dévoile les coulisses de la mort de l'industriel Enrico Mattei, qui aurait pu être assassiné sur l'ordre de son successeur Eugenio Cefis, Petrolio ne sortira qu’avec de grandes difficultés qu’après sa mort. Et encore, sans le chapitre le plus accablant « Lumières sur l’ENI[1] », que l’on n’a pas retrouvé.

Parallèlement, Pasolini est engagé dans une relation homosexuelle avec Giuseppe ‘Pino’ Pelosi (Alessandro Sardelli), un petit malfrat romain. Un soir, les amis de Pelosi volent le négatif du film Salò et demandent au poète une très grosse somme d'argent pour le lui rendre. C'était un piège et dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, Pier Paolo Pasolini est littéralement massacré.

Mon opinion sur ce film

Quarante ans après la mort de Pasolini, le mystère reste entier sur les circonstances de celle-ci et ses raisons véritables. En effet, la thèse « officielle » de l’affaire de mœurs n’a jamais fait l’unanimité (le procès a d’ailleurs été ré-ouvert après la rétractation du supposé assassin en 1985. Le film adopte la thèse des journalistes Carla Benedetti et Giovanni Giovannetti pour qui Pasolini a été victime d’une vendetta organisée par la classe politique et exécutée par la mafia sous prétexte d’une affaire de mœurs. 

Les acteurs, en particulier Massimo Ranieri, qui incarne Pasolini, sont excellents. La bande son, empruntée aux Pink Floyd (Atom Heart Mother), est inattendue mais évoque un oratorio funèbre qui, sans atteindre au grandiose de celle écrite par Mikis Theodorakis pour Z, donne un caractère intemporel au film.

Malgré tout, je n’ai pas été convaincu par ce film qui hésite entre documentaire, thriller, et fiction, en raison d’un scénario confus et d'un montage chaotique, surtout vers la fin du film. On doit cependant rendre grâce au réalisateur qui est resté très chaste et a évité toute scène de sexe, nous épargnant aussi des extraits de l’insoutenable Salò ou les 120 Journées de Sodome à côté desquelles le massacre de Pasolini sur la plage d'Ostie passerait presque pour un film pour enfants.   

    


[1] ENI (Ente Nazionali Idrocarburi) est la toute puissante société italienne de l’énergie (l’équivalent d’EDF/GDF).

A voir dans le même esprit :

lundi 11 novembre 2019

L'ASCENSION comédie dramatique de Ludovic BERNARD (FR-2017)


L'Ascension est une comédie dramatique française réalisée par Ludovic Bernard, et sortie en 2017. Ce film est une transposition de l'œuvre de Nadir Dendoune, Un tocard sur le toit du monde qui, sans aucune expérience de l’alpinisme, atteignit le sommet de l'Everest le 25 mai 2008, devenant par la même occasion le premier franco-algérien à atteindre le toit du monde. 

Présentation

Samy Diakhaté (Ahmed Sylla) est un jeune d'origine sénégalaise de la Cité des 4000 à La Courneuve. Comme beaucoup de ses copains, il est au chômage mais veut s'en sortir. Depuis le collège, il est amoureux de Nadia (Alice Belaïdi), employée du supermarché du quartier, d'origine maghrébine. Il essaye de la séduire par sa gentillesse, mais celle-ci lui résiste, de peur de tomber sur un garçon frivole qui la décevrait et la ferait souffrir.

Un jour, par forfanterie, Samy lui dit que, par amour pour elle, il serait prêt à gravir l’Everest. Nadia ne le prend pas au sérieux mais Samy se prend au jeu et commence à préparer son voyage. Sans avoir ni expérience de l'alpinisme ni même entraînement physique, il se jette dans l'aventure mais s'aperçoit vite de ses faiblesses et du défi colossal qu'il doit affronter. Pendant ce temps, la nouvelle s'est propagée en banlieue et à Paris comme une traînée de poudre : toute la banlieue, radio et presse en tête, est avec Samy pour l'encourager et observe ses exploits heure par heure, pendant que sa mère se meurt d'angoisse de perdre son fils.

Autour du film

L'Ascension est la première réalisation de Ludovic Bernard qui avait été premier assistant réalisateur de Luc Besson. Ahmed Sylla, surtout connu pour ses stand-ups en tant qu’humoriste, y joue son premier rôle au cinéma.

Le film a notamment été tourné au Népal et dans le massif du Mont-Blanc. Pour le Népal, l'équipe a fait ses repérages en hélicoptère en janvier 2016. La date du tournage a été décalée en raison d'un tremblement de terre au Népal. Certains membres de l'équipe du film sont montés à plus de 6 000 mètres d'altitude pour réaliser les images du film. L'Ascension est par ailleurs la première fiction à avoir été tournée au camp de base sur le versant sud de l'Everest, qui se trouve à 5 364 mètres d'altitude.

Distinctions

En 2017, le film a été présenté en avant-première au Festival de l’Alpe d’Huez.  A l’issue de la projection, Ahmed Sylla, Alice Belaïdi et le réalisateur Ludovic Bernard, très émus, se sont vus décerner le Grand Prix et le Prix du public du festival de l'Alpe d'Huez. Le film a aussi été distingué par le Prix du public au festival les Hérault du Cinéma (Cap d’Agde).

Mon opinion

Formidable film vu à la TV (10/11/2019), d'autant plus quand on sait qu'il s'agit d'un premier film. Le tournage lui-même (en partie au Mont Blanc, en partie dans l'Himalaya) a été un exploit aussi bien pour l'équipe technique mais aussi pour les comédiens (Ahmed Sylla a perdu 7 kg pendant le tournage !) Le résultat est un film visuellement magnifique, où l'humour et la joie de vivre emportent tout sur leur passage. Brillante prestation d'Ahmed Sylla dont c'était aussi le 1er film et à "Johnny" (Umesh Tamang), le sherpa à l'optimisme rayonnant. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié que, dans le générique, les sherpas et les porteurs n'aient pas été oubliés.

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samedi 9 novembre 2019

CHEVAL DE GUERRE drame historique de Steven SPIELBERG (USA-2011)



Cheval de guerre (titre original : War Horse) est un film américain de Steven Spielberg sorti en 2011. Il s'agit de l'adaptation du roman du même nom de Michael Morpurgo, lui-même fondé sur son propre livre pour enfants Cheval de guerre publié en 1982 en Grande-Bretagne. Ce film rend notamment hommage aux huit millions de chevaux qui furent sacrifiés durant la Première Guerre mondiale.

Présentation

Le film commence peu avant le début de la déclaration de guerre en 1914 dans le Devon, au sud de l’Angleterre. Albert Narracott (Jeremy Irvine) est un adolescent qui vit avec ses parents dans une ferme. Il assiste avec émerveillement à la naissance d’un poulain qui sera vendu. Quelques années plus tard, son père revient du marché avec un magnifique cheval, un demi-sang, plus fait pour la monte que pour servir d’animal de ferme. Albert reconnaît le poulain qu’il a vu naître et le nomme Joey. Par la douceur, il parvient à éduquer le cheval et réussit à l’atteler à la charrue et, ensemble, ils labourent un champ qui leur servira à planter des navets destinés à régler les dettes de la famille. Mais, après une mauvaise récolte, Ted, le père d’Albert (Peter Mullan) vend Joey à l’armée, prête à partir pour le front. Albert essaie de s’opposer à la vente mais son cheval a déjà été acheté et il ne peut que se résoudre à le voir devenir la monture d’un jeune gradé, le capitaine Nicholls (Tom Hiddleston) qui, devant le désarroi de l’adolescent, lui assure qu’il prendra soin de Joey et lui donnera des nouvelles. Ce qu’il fait, jusqu’à être tué, avec son ami Charley (Patrick Kennedy) lors des premiers affrontements avec l’armée allemande.

Avec Topthorn, un magnifique cheval noir qui a appartenu au Major Stewart (Benedict Cumberbatch), lui aussi tué lors des combats, Joey est tombé entre les mains des allemands. Les deux chevaux sont pris en charge par deux jeunes soldats allemands, Gunther (David Kross) et Michael (Leonard Carow) Schröeder. Mais, lorsque Michael est envoyé au front, Gunther ne le supporte pas et ils désertent avec Joey et Topthorn. Les fugitifs passent la nuit dans un moulin à vent abandonné mais, à l’aube, l’armée les retrouve et les fusille. Les chevaux s’enfuient et sont recueillis par une jeune française, Emilie (Céline Buckens), élevée par son grand-père (Niels Arestrup) dans une ferme isolée près de la ligne de front. Peu après, les Allemands arrivent et réquisitionnent la nourriture puis ils interceptent Emilie qui avait eu l’imprudence d’aller faire une balade à cheval. Les chevaux sont alors incorporés dans l’armée allemande qui les utilise pour tracter les lourds canons destinés à bombarder les Français. Topthorn meurt d’épuisement mais Joey s’échappe devant l’avancée des monstrueux chars anglais Mark IV. Complètement affolé, il se prend dans les barbelés du no man’s land qui sépare les belligérants.    

Entre temps, Albert a été incorporé dans l’armée anglaise et va combattre sur le front de la Somme avec son ami Andrew (Matt Milne) mais, lors d’un affrontement, Albert est blessé aux yeux par les gaz de combats et Andrew est tué.

Pendant qu’Albert est conduit à l’infirmerie pour y être soigné, un terrible drame se déroule dans le no man’s land. Joey, empêtré dans les barbelés et grièvement blessé se laisse mourir mais un soldat anglais, Colin (Tobby Kebbel) et Peter (Hinnerk Schönemann), un soldat allemand, font une trêve pour aller lui porter secours. Une fois libéré, ils tirent au sort le pauvre Joey, horriblement blessé, pour savoir qui des deux va le garder. Joey échoit à l’anglais qui le ramène à l’infirmerie pour y être soigné. Mais le médecin, voyant l’état de l’animal et débordé par les blessés humains, refuse de s’en occuper. Joey aurait été abattu si Albert, malgré sa cécité, ne l’avait reconnu et Joey devient la mascotte des soldats qui le surnomment « le cheval miracle ». Malheureusement, Albert et Joey ne sont pas au bout de leurs peines car la guerre se termine et les chevaux sont vendus aux enchères sur la place de Cambrai. Bien que tous les soldats se soient cotisés pour rassembler de quoi permettre à Albert de racheter Joey, celui-ci est à deux doigts d’être acheté par un maquignon quand le grand-père d’Emilie réapparaît et, à la surprise générale, en offre un prix très au-dessus de sa valeur « en mémoire de sa petite-fille » dont on comprend qu’elle est morte. Il compte le ramener avec lui mais, devant le désarroi d’Albert, il lui en fait cadeau. Dans la dernière image, on voit Albert, qui a retrouvé la vue, monté sur Joey, de retour à la ferme de ses parents qui l’accueillent avec effusion.   

Mon opinion sur ce film

Moi qui aime tant les animaux et suis malade devant leur souffrance, j’avais jusqu’à présent refusé de voir ce film, par crainte de ne pouvoir supporter certaines scènes. Je l’ai tout de même regardé lors de sa rediffusion à la télévision le 7 novembre 2019. Certes, il y a des scènes pénibles (la mort de Topthorn, la fuite de Joey devant les chars et surtout la scène où il se prend dans les barbelés) mais le réalisateur nous a épargné les gros plans et, même s’il vaut mieux le déconseiller aux âmes sensibles (il est interdit en-dessous de 10 ans), il n’y a pas d’images vraiment insoutenables. Le problème est que l’histoire, si elle part de faits réels, hélas dramatiques, se conclut un peu trop comme un conte de fées. J’ai aussi noté, au cours du film, un tel nombre d’invraisemblances que cela le rend difficilement crédible : par ex. Emilie, qui n’a jamais monté un cheval de sa vie, n’hésite pas à lancer Joey au galop dès sa première monte ! Joey, après s’être tant débattu dans les barbelés aurait dû avoir des blessures tellement graves qu’il n’aurait jamais pu récupérer. J’aimerais aussi qu’on m’explique comment le grand-père d’Emilie a pu arriver juste au moment où la vente aux enchères avait lieu… Enfin, comme on dit, « c’est un film » mais on aurait pu s’attendre, de la part d’un réalisateur comme Spielberg, un peu plus de sérieux. Le film a toutefois le mérite de jeter un coup de projecteur sur un fait ignoré en France jusque dans les années 80 : le sacrifice d’un grand nombre de chevaux pendant la 1ère Guerre mondiale. En réalité, si les chevaux ont été les plus nombreux, il y eut aussi les ânes et les mulets et les mules, sans oublier les autres animaux utilisés lors du conflit : chiens (100 000) et pigeons (200 000)...

Je dois malgré tout reconnaître aussi la qualité de la photographie (de Janusz Kaminski qui avait aussi été le chef opérateur de La liste de Schindler, des Aventures de Huckleberry Finn, de Jerry Maguire ou de Il faut sauver le soldat Ryan...)

jeudi 7 novembre 2019

SORRY WE MISSED YOU film de Ken LOACH (FR-BE-GB 2019)




Vu dans le cadre des Rencontres des cinémas d'Europe d'Aubenas. 

Sorry We Missed You est un film franco-belgo-britannique réalisé par le cinéaste britannique Ken Loach, sorti en 2019. Il dénonce les dérives de « l'uberisation » de la société et les ravages qu'elles peuvent exercer sur la vie d'une famille. Le titre du film « Sorry we missed you », c’est-à-dire « Désolés de vous avoir manqué » fait référence à la formule laissée par les livreurs quand ils ont trouvé porte close. Dans le film, c'est aussi la formule que pourraient employer les malheureux parents, contraints de délaisser leurs enfants.

Présentation

Le film se déroule de nos jours à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre, ancienne ville industrielle durement touchée par la pauvreté.

Sans travail depuis quelque temps, Ricky rêve de devenir son propre employeur. Il postule donc au poste de chauffeur-livreur « indépendant ». Pour ces nouveaux exploiteurs motivés uniquement par la rentabilité, le chauffeur, à qui l’on impose des cadences infernales, doit acheter (ou louer) son propre véhicule, avec tous les frais annexes à sa charge (assurances, accidents, couverture sociale, etc.)

Son épouse Abby, auxiliaire de vie auprès de personnes dépendantes, se débat elle aussi avec des situations sociales terribles et des horaires à rallonge, d’autant plus qu’elle a consenti à vendre la voiture du couple pour pouvoir acheter la camionnette de livraison qu’utilise son mari et doit désormais utiliser les transports en commun. 

Malgré tout leur désir d’être présents pour leurs deux enfants, Liza Jane, une fillette de 11 ans une élève studieuse, et Seb, un adolescent de 16 ans, qui préfère aller taguer les murs de la ville que d’aller au lycée, Ricky et Abby commencent à être dépassés par la situation et leur couple bat de l'aile, loin des rêves d’indépendance qu’avait formés Ricky.

Mon opinion sur ce film

Après Moi, Daniel Blake (2016), ce film est le dernier de Ken Loach. On y retrouve la situation dramatique des travailleurs pauvres qui se détériore de plus en plus en Angleterre malgré un taux de chômage parmi les plus bas d’Europe. Le grand mérite de ce film est de nous faire toucher du doigt le mécanisme criminel de « l’uberisation », dernier avatar d’un capitalisme de plus en plus sauvage et incontrôlé, qui grignote chaque jour un peu plus les acquis sociaux obtenus au cours de décennies de luttes acharnées et met en péril l’équilibre de nos sociétés. Est-on devant un film ou un documentaire ? Certes, il s’agit bien d’un film, joué par des comédiens, mais il s’agit aussi d’un documentaire sans concession qui dénonce la dégradation d'une société dont le modèle économique devient fou.  

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mercredi 6 novembre 2019

MATTHIAS ET MAXIME de Xavier DOLAN (QU-2019)



Matthias et Maxime est un film dramatique québécois écrit, coproduit, réalisé et monté par XavierDolan, sorti en 2019.

Présentation

Maxime (Xavier Dolan) et Matthias (Gabriel D'Almeida Freitas) sont amis depuis l’enfance. Le film commence 12 jours avant le départ du premier pour l’Australie. Lors d’une fête organisée par ses copains avant son départ, Maxime et Matthias s’embrassent (la scène reste très chaste) pour les besoins d’un film d’études réalisé par Erika, la sœur d’un de leurs copains. Ce bref épisode va faire comprendre aux deux amis que, bien qu’attirés depuis toujours l’un par l’autre, ils ont toujours nié ce sentiment.  

Mon opinion sur ce film

Après avoir vu sa présentation, j’ai beaucoup hésité à aller voir ce film car j’avais peur de ne pas comprendre les dialogues en québécois. Ce qui m’a décidé, c’est que le film était sous-titré. Mais même ainsi, il reste incompréhensible alors que les parties en anglais m’ont paru beaucoup plus à ma portée.

Matthias et Maxime est le 8ème film de Xavier Dolan que tout le monde présente comme un réalisateur surdoué. Son 1er film, J’ai tué ma mère (2009), m’avait tellement peu emballé que j’ai ensuite renoncé à voir ses autres films jusqu’à Ma vie avec John F. Donovan (2018), qui m’avait plu. Il faut dire que, tourné en anglais, je n’ai pas eu à affronter la barrière de la langue. Mais ce n’est pas seulement ce problème de langue qui m’a déplu dans Matthias et Maxime mais son côté brouillon, son scénario inexistant, ses dialogues sans queue ni tête, ses décors hideux… En outre, curieusement, alors que les acteurs semblent être perpétuellement surexcités, j’ai eu l’impression que le film, qui ne fait pourtant que 119 min, traînait terriblement en longueur. Il faut dire qu’il ne s’y passe rien ou pas grand-chose, si ce n’est une succession de réunions bien arrosées entre potes qui n’ont rien à se dire. Si ce n’est pour la musique  (de Jean-Michel Blais), et quelques beaux paysages, ce film nombriliste m’a plutôt inspiré un profond ennui et l’impression d’avoir perdu mon temps et mon argent.  

Je sais que je vais sans doute me mettre à dos les thuriféraires de Dolan mais, peu importe, je pense que le succès de ce réalisateur est grandement surfait. Je sais bien qu’il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau… » mais, en ce qui me concerne, je doute de retourner voir un film de lui…

TOUS EN SCENE film d'animation de Garth JENNINGS (USA-2016)



Tous en scène (titre original : Sing, Chantez ! au Québec) est un film d'animation américain en images de synthèse écrit et réalisé par Garth Jennings, sorti en 2016. Le film contient soixante-cinq chansons pop, dont les droits ont coûté 15 % du budget de 75 millions de dollars du film.

Présentation

Buster Moon, un koala, est le propriétaire d'un théâtre au bord de la faillite. Ses spectacles n'ont jamais attiré grand monde et le bâtiment menace de s'écrouler. Avec son copain Eddie, un mouton, Buster décide, pour renflouer ses caisses, d'organiser un grand concours de chant doté de 1 000 $.  Il dicte à sa secrétaire caméléon très âgée, Miss Crawley, le contenu du flyer publicitaire. Cependant, la pauvre Miss Crawley (qui n’a qu’un œil), se trompe sur le montant de la récompense et, au lieu de taper le chiffre 1 000, la récompense passe à 100 000 $ !!! Une autre maladresse expédie les flyers dans toute la ville avant que Buster et Miss Crawley n'aient pu les vérifier. Attirée par le montant de la récompense et la perspective de réaliser leurs rêves, une foule d'animaux se presse devant l’entrée du théâtre pour passer les auditions. Les prestations sont toutes inégales, tant dans leur qualité que dans leur style de musique. À la fin de la journée, Buster dresse la liste des candidats retenus :
  • ·    Rosita, une truie, mère d’une famille nombreuse qui a une belle voix mais a abandonné sa carrière pour se consacrer à son ingérable famille.
  • ·   Günther, un cochon allemand énergique et excellent danseur.
  • ·   Ash, une femelle porc-épic rockeuse venue passer les auditions avec son petit ami égocentrique Lance, avec qui elle forme un duo.
  • ·     Johnny, un jeune gorille à la voix d'or dont le père est le chef d'un gang de voleurs et voudrait que Johnny suive ses traces, alors que sa seule passion est la musique.
  • ·     Un trio de grenouilles acrobates.
  • ·    Pitt, un chameau aux prédispositions lyriques.
  • ·    Mike, une souris blanche cupide, arrogante et tricheuse qui est également un talentueux jazzman et crooner.
  •    Meena, une jeune éléphante timide, 
  •    etc. 
De très nombreux artistes ont prêté leurs voix aux personnages:
  •     Pour la version originale : Matthew McConaughey (Buster), Reese Witherspoon (Rosita), Scarlett Johansson (Ash), Taron Egerton (Johnny) etc. 
  •       Pour les voix françaises : Patrick Bruel, Jenifer, Laurent Gerra, Patrick Préjean, etc. 
Mon opinion sur ce film

J’ai vu ce film par le plus grand des hasards à la télévision et je l’ai trouvé génial. Les personnages, réalisés en images de synthèse sont à mourir de rire. Ce film musical, plein de créativité et d’humour, avec ses chorégraphies déjantées portées par un tourbillon de tubes des années 50 à nos jours, est visible par tous. Un enchantement.

mardi 5 novembre 2019

AMEN drame historique de COSTA-GAVRAS (FR-2002)



Amen. est une co-production franco-germano-roumaine. Le film est un drame historique inspiré de faits réels et réalisé par Costa-Gavras. Il est sorti sur les écrans en 2002. Il s'agit d'une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, critiquant l'inertie coupable du Vatican et particulièrement celle du pape Pie XII durant la 2de Guerre mondiale, à l'égard de l’extermination des Juifs. Les scénaristes ont aussi utilisé la biographie de Kurt Gerstein, L'espion de dieu, écrite en 1969 par Pierre JoffroyAmen. a été présenté en compétition officielle à la Berlinale 2002. Il a été nommé sept fois à la 28e cérémonie des César et a obtenu le César du meilleur scénario original ou adaptation.

Présentation

Le film se déroule pendant la 2ème Guerre mondiale. Kurt Gerstein (Ulrich Tukur), un ingénieur des mines allemand, travaille pour l'Institut d'hygiène. Bien que membre du parti nazi, il est horrifié lorsqu’il découvre que le gaz Zyclon B qu’il fournit aux nazis ne sert pas, comme il l’a cru, à la désinfection, mais alimente les chambres à gaz où l’on extermine les Juifs de toute l’Europe. Il prend tous les risques pour alerter les Américains et le Vatican sur ce qui est en cours en Allemagne. Comme allié, il trouve Ricardo Fontana (Mathieu Kassovitz), un jeune jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin. Lui ayant apporté les preuves de l’horrible réalité, il lui demande de l’introduire auprès du pape, certain qu’au vu des preuves rassemblées, ce dernier condamnera officiellement le régime nazi. Naïvement, Ricardo, dont la famille est très haut placée dans la hiérarchie vaticane, pense que le pape aura à cœur de révéler la triste vérité au monde. Mais ils doivent l’un et l’autre déchanter devant les tergiversations du Vatican et l’attitude attentiste du pape. Désespéré, Ricardo Fontana s’embarquera dans un convoi de déportés romains pour Auschwitz. Kurt Gerstein, dans sa tentative de libérer Ricardo du camp, se fera lui aussi arrêter mais survivra jusqu’à la fin de la guerre. Il sera cependant inculpé de crimes contre l’humanité par les Alliés qui ne voudront pas croire en sa bonne foi et se suicidera en prison. A contrario, l'infâme médecin nazi commandant du camp d'extermination (Ulrich Mühe) ne sera pas inquiété et, grâce à ses relations au Vatican, il obtiendra un visa pour l'Argentine. Le témoignage écrit de Kurt Gerstein servira malgré tout à faire condamner des criminels de guerre nazis lors du procès de Nuremberg. 

Mon opinion sur ce film

Je n’avais pas vu ce film lors de sa sortie au cinéma et je l’ai vu, il y a quelques jours, lors de sa rediffusion par la télévision. Je comprends qu’il n’ait pas plu au Vatican mais ses pires détracteurs ont été des organisations catholiques qui ont voulu en faire interdire l’affiche, dessinée par Oliviero Toscani, qui mêlait croix chrétienne et croix gammée. Elles ont été heureusement déboutées. Le film, bien que prenant de bout en bout, n’a cependant pas la force d’autres réalisations sur cette triste période (et en tout cas ni la force des formidables Z ou L'Aveu), comme La liste de Schindler ou le terrible Le garçon au pyjama rayé, qui vous prennent littéralement à la gorge, ou encore l'admirable Jardin des Finzi-Contini du grand Vittorio de Sica. Mais c’est un film salutaire qui a le mérite de révéler la lâcheté coupable dont ont fait preuve les autorités vaticanes dans cette pénible période, bien loin de la responsabilité morale dont elles se revendiquent.