Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
La Plus Belle pour aller
danser est une comédie française réalisée par Victoria Bedos sortie en
2023.
Résumé
Dans une pension de famille pour
personnes âgées tenues par son père Vincent Bison (Philippe Katherine), Marie-Luce
(Brune Moulin) est une jeune fille de 14 ans timide et mal dans sa peau.
Quand, à la rentrée, elle intègre un nouveau lycée, elle flashe sur Emile (Loup
Pinard), qui ne la remarque pas jusqu’au moment où elle s’invite à une
soirée, déguisée en garçon sous le prénom de Léo. Le mystérieux Léo devient
alors la coqueluche du lycée et Emile la (le) trouve soudain à son goût. L’innocent
stratagème de Marie-Luce marche trop bien et elle se retrouve prise à son
propre piège, amoureuse d’un garçon qui aime les garçons.
Mon opinion
Plus sensible qu’il n’y paraît,
cette sympathique comédie explore la psychologie des adolescents qui hésitent
souvent sur leur sexualité. Il n’y a rien de glauque dans ce film qui est drôle
dans être vulgaire et démontre combien les préjugés sont stupides. La jeune
actrice est étonnante de fraîcheur et est tout aussi juste en fille qu’en
garçon. Philippe Katherine incarne un papa dépassé et touchant dans ses
efforts pour comprendre sa fille dont, comme beaucoup de parents, il n’a pas
mesuré qu’elle est devenue une femme. Très beau rôle aussi pour Pierre
Richard qui ne nous déçoit jamais. La bande son, délicieusement
nostalgique, outre la chanson de Sylvie Vartan à laquelle est emprunté le
titre du film, nous permet d’entendre en fond sonore des tubes des années 60.
De grandes espérances
est un film français réalisé par Sylvain Desclous, sorti en 2023.
Résumé
Madeleine Pastor (Rebecca
Marder), jeune et brillante diplômée de Sciences Po Lyon, se présente à
l’ENA. Pendant l’été 2019, elle se prépare à l’oral dans la maison que les
parents d’Antoine (Benjamin Lavernhe) louent en Corse.
Alors qu’ils sont en balade sur
une petite route de Corse, Antoine qui conduit, s’engueule au téléphone avec
son père et, énervé, veut doubler un pick-up qui, selon lui, roule trop
lentement. En le croisant, il fait au conducteur, un doigt d’honneur.
Le conducteur les double et
s’arrête devant eux. Le ton monte et, voyant Antoine menacé, Madeleine se
saisit de la carabine de leur agresseur, tire, le blessant mortellement.
Affolés, après avoir abandonné le corps et caché l’arme dans la forêt, les deux
jeunes gens gardent le silence sur ce qui s’est passé. Rongés par la
culpabilité, tous deux ratent leur entrée à l’ENA et se séparent.
Malgré cet échec, Madeleine, repérée
pour ses qualités par la députée Gabrielle Dervaz (Emmanuelle Bercot) est
embauchée comme attachée parlementaire alors qu’Antoine, pistonné par son père,
entre au cabinet de Peltier, le ministre du travail, chacun travaillant dans un
camp opposé.
Mais l’enquête de police se
resserre autour des deux coupables et, pour se venger d’avoir été repoussé par
Madeleine, Antoine, et pour se dédouaner, la dénonce. Madeleine, aussitôt
incarcérée, est immédiatement licenciée par sa députée qui vient d’être nommée
ministre. De la prison, elle reste néanmoins « professionnelle »,
plus obnubilée par le projet de loi progressiste sur lequel elle a travaillé
que sur sa propre défense.
Mais lors de la reconstitution
sur les lieux du drame, ouvrant enfin les yeux sur la lâcheté de son ex-amant, elle
le charge Antoine qui, malgré toutes les protections dont il dispose, se
retrouvera dans la position inconfortable d’accusé.
Mon opinion
Avec ce film, on n’est pas dans Dickens,
dont j’ai commenté deux des adaptations qui en ont été faites, que ce soit celle
très libre mais que j’ai personnellement trouvée très réussie d’Alfonso Cuaronavec Ethan Hawke et Gwyneth Paltrow (1998), ou celle, fidèle
au texte, de Brian Kirk, avec Douglas Booth (2011). De grandes
espérances de Sylvain Desclous, dont ce n’est que le 3ème
long métrage, est très éloigné de l’œuvre originale mais c’est un excellent
thriller politique qui, bien que tourné en 2019, résonne de manière aiguë avec notre
actualité : en découvrant les personnages, on ne peut s’empêcher de penser
à certains hommes (ou femmes) politiques venus de la gauche qui ont trahi leurs
idées et leur camp pour un poste (même éphémère) de ministre. Rebecca Marder,
que j’avais découverte dans le rôle d’avocate dans le génial film de François
Ozon, Mon crime, est parfaite en ambitieuse élève de l’ENA
qui est bien la seule à rester fidèle à ses idées, même si l’on comprend,
lorsqu’elle reçoit le stylo Bic quatre-couleurs, qu’elle a toujours la
confiance de sa patronne. Bien entendu, ne comprendront cette allusion que ceux
qui auront vu le film…
Dans le même esprit, vous pourriez aussi apprécier :
Easy virtue (titre français : Un mariage
de rêve) est, à l’origine, une pièce de théâtre à succès de Noel Coward
créée en 1925. La pièce fut adaptée par Hitchcock en 1928 dans un film
muet en noir et blanc. Ce film, sorti en 2008 er réalisé par Stephan Elliott
en est la troisième adaptation.
Résumé
Après une longue absence, John Whittaker
(Ben Barnes), revient dans sa famille qui habite un immense manoir dans
la campagne anglaise, marié à une Américaine rencontrée lors du Grand Prix
automobile qu’elle disputait en tant que pilote de course. Dès son arrivée, Larita
Huntington (Jessica Biel) choque par sa beauté et sa liberté de mœurs dans
cette famille d’aristocrates compassés qui la considèrent comme une intrigante. Dès le premier jour, la mère de John, Veronica
Whittaker (Kristin Scott Thomas), et ses deux filles, Hilda et Marion, déclarent
une guerre larvée à l’intruse. Seul Jim (Colin Firth), le père de
famille, qui cache sous un humour grinçant son traumatisme de la guerre de 14,
et les domestiques, en particulier l’étrange majordome Furber (Kris Marshall)
sont de son côté. Des recherches faites par l’une des deux sœurs auprès d’un
oncle américain révèlent que Larita a menti sur son passé : elle a dit qu’elle
était veuve mais elle s’est bien gardée de dire qu’elle avait « aidé »
son vieux mari à passer de vie à trépas. La révélation ayant lieu juste avant
le bal de Noël, son apparition jette un froid. Elle demande alors aux musiciens
de jouer un tango mais John se refuse à être son cavalier. La voyant désemparée,
c’est Jim qui acceptera de danser avec elle après quoi ils quitteront ensemble
la propriété devant le regard médusé de la famille [la scène du tango est à voir ICI].
Mon opinion
J’avais vu, sur Youtube, un
extrait de ce film représentant la scène du tango que j’avais trouvé remarquablement
dansée.
Dommage qu’on n’ait pas trouvé
mieux, pour traduire le savoureux titre original, Easy virtue désignant
une « femme de petite vertu » ou aux mœurs légères, que cet insipide titre
français
Par ailleurs, le thème de l’intrus
(homme ou femme) qui a du mal à s’intégrer dans une famille d’un niveau social
supérieur n’est pas d’une grande originalité mais, avec ce film, on a un bijou
de méchanceté assaisonné d’humour anglais qui vaut le détour.
En outre les acteurs, que ce soit
Jessica Biel, en outsider affirmée,Ben Barnes, en fils de
famille aussi veule qu’inconstant, Kristin Scott Thomas, en venimeuse garce,
Colin Firth qui cache sous un cynisme de façade de profondes blessures,
que Kris Marshall, le troublant majordome, sont parfaits.
Dalva est un film
franco-belge réalisé par Emmanuelle Nicot, sorti en 2022. Il s'agit du
premier long métrage de la réalisatrice française. Le film a été présenté en
compétition pour la Caméra d'or à la Semaine de la critique au Festival de
Cannes 2022 et a remporté le prix FIPRESCI de la Semaine de la critique et le
prix du Rail d'or.
Résumé
Le film commence sur fond des
cris d’une jeune fille, Dalva (Zelda Samson) qui s’oppose à l’arrestation
d’un homme, dont elle hurle le nom, Jacques. Les policiers la ceinturent et la
confient à des éducateurs auxquels, dès son arrivée au foyer où elle va être
hébergée en attendant la décision du juge, leur fait faux bond. Après l’avoir
rattrapée, ils l’emmènent au foyer et, en raison de l’heure tardive, lui
préparent un lit d’appoint. Le lendemain, lorsqu’elle apparaît devant les
autres pensionnaires du foyer, on mesure l’incongruité de sa tenue et de son
allure car elle est habillée comme une chanteuse de beuglant des années 50, d’une
robe en dentelle noire, de bas noirs et outrageusement maquillée. On comprend
ensuite qu’elle a été retirée à la garde de son père qui abusait d’elle depuis
qu’après son divorce, il l’ait enlevée et séquestrée depuis l’âge de 9 ans.
Dalva est ensuite amenée à
partager la chambre de Samia (Fanta Guirassy), une jeune fille noire.
Après un premier contact difficile, Samia ayant une forte personnalité, elles
vont devenir amies.
Mais Dalva n’a qu’un but :
revoir son père dont elle dit qu’il l’aime et qu’elle l’aime et qu’il ne l’a
jamais forcée.
Lorsqu’elle se rend pour la
première fois à l’école, elle voudrait s’habiller comme elle en a l’habitude
mais les éducateurs l’en empêchent. On comprend alors que, depuis son
enlèvement, elle n’est jamais allée à l’école et que c’est son père qui lui
achetait ses vêtements.
La rencontre avec sa mère (Sandrine
Blancke) se passe mal car son père lui a fait croire que c’était elle qui
les avait abandonnés et qu’elle les avait rejetés.
Petit à petit, Dalva comprend que
son père lui a menti pendant toutes ces années, d’autant plus que, lors d’une
entrevue en prison, il reconnaît devant elle qu’il est le seul fautif.
Mais la reconstruction sera lente
et il faudra toute la patiente et la compréhension et le tact de Jayden (Alexis
Manenti) et sa collègue Zora (Marie Denardaud), ses éducateurs, et
la complicité de Samia, pour que Dalva redevienne la petite fille de 12 ans qu’elle
n’aurait jamais dû cesser d’être.
Mon opinion
Le sujet, terrible, de l’inceste,
est traité avec une grande pudeur. Le personnage du père (Jean-Louis Coulloc'h) n’apparaît pas comme
un monstre mais comme un homme brisé, honteux de ce qu’il a fait. On n’apprend
les faits que par de petites touches, sans que ne nous soit jamais imposée (à
part la toute première : l’arrestation du père), de scènes pénibles. Mais
le choix de Zelda Samson, qui, dans la vie a réellement 12 ans, pour
incarner Dalva, fait toute la différence de ce premier film dont il faut saluer
la maîtrise.
La Reine Margot est
un film français coécrit et réalisé par Patrice Chéreau, sorti en 1994. Il
s'agit de l'adaptation du roman du même titre d'Alexandre Dumas père.
Résumé
Le film se déroule en pleines
guerres de Religion et commence avec le mariage,arrangé par Catherine de
Médicis, de Marguerite de Valois, dite « la reine Margot » (Isabelle Adjani), par
Catherine de Médicis (Virna Lisi) avec Henri de Navarre, le futur Henri
IV (Daniel Auteuil). Quelques jours après le fastueux mariage a lieu le
terrible épisode de la Saint-Barthélemy (août 1572) où les protestants, venus
en nombre à Paris assister au mariage d’Henri (protestant) avec Marguerite (catholique)
sont massacrés par les affidés du duc de Guise (Miguel Bosé).
Autour du film
Faramineuse coproduction
européenne au budget de 140 millions de francs, le film est tourné en France et
au Portugal pendant plus de six mois en 1993. Présenté au festival de Cannes
1994, il remporte le Prix du Jury et l'actrice Virna Lisi se voit
décerner le prix d'interprétation féminine. Nommé douze fois lors de la 20e
cérémonie des César, le film reçoit cinq César, dont celui de la
meilleure actrice pour Isabelle Adjani. Malgré une critique mitigée qui lui
reproche son emphase et sa théâtralité, il parvient à rassembler, certainement
grâce à sa brillante distribution plus de deux millions de spectateurs durant
l'année 1994, constituant ainsi le succès public le plus important de son
réalisateur.
Mon opinion
Etant plongé dans la lecture de l’œuvre
magistrale en 13 volumes de Robert Merle, Fortune de France, qui traite de cet
épisode dans son vol. 3 « Paris ma bonne ville », j’ai voulu voir ce
film que je n’avais pas encore vu. Une distribution prestigieuse, des moyens
financiers énormes, ne sont pas forcément garants d’un bon film. Je rejoins en
cela la majorité des sévères critiques que j’ai lues, à savoir des dialogues indigents
(dus à Daniele Thompson), alors qu’il aurait suffi de s’inspirer de ceux
d’Alexandre Dumas, l’excès de la plupart des acteurs qui poussent le sur-jeu
comme sur une scène de théâtre, le metteur en scène fait du roi Charles IX (Jean-Hugues
Anglade), une pitoyable girouette, d’Henri de Navarre (Daniel Auteuil), un
lamentable futur Henri IV. J’ai du mal à comprendre qu’Adjani ait pu, pour ce
rôle, décrocher un « César de la meilleur actrice » alors que son
visage reste figé comme un masque de cire, quelles que soient les évènements qu’elle
traverse… Un des rares à tirer son épingle du jeu est Vincent Pérez qui
joue le rôle de Joseph de La Môle, l’amant (l’un des amants !) malheureux
de la reine Margot. Quant à la musique, écrite par Goran Bregovic, que l’on a
connu mieux inspiré (par ex. Le Temps des Gitans, Arizona Dream), on se demande
pourquoi on est allé le chercher pour sonoriser un film censé se dérouler au
XVIe siècle. Le film n’est qu’une succession de saynètes violentes,
incompréhensibles à qui ne connaît pas l’histoire – certes compliquée – de cette
période tragique de l’histoire de France. J’avais hâte que ce long film de deux
heures se termine tant il m’a paru être plus un pensum granguignolesque et sanguinolent que le succès aux deux millions d’entrées.
Sur les chemins noirs
est un film français réalisé par Denis Imbert, sorti en 2023. Il s'agit
de l'adaptation du récit autobiographique du même nom de l’écrivain-explorateur
Sylvain Tesson.
Résumé
Pierre (Jean Dujardin)
fête la sortie de son dernier livre lors d’une soirée arrosée. Ivre, il veut
épater son éditeur en passant par le balcon de sa chambre d’hôtel et il tombe
huit mètres plus bas et s’écrase sur le goudron. Gravement blessé, à la tête, au
thorax, aux jambes et à la colonne vertébrale, il pense ne jamais pouvoir
remarcher et se fait la promesse que, s’il s’en sort, il traversera la France,
du sud-est à l’ouest en prenant les « chemins noirs », des chemins non-balisés, des chemins de traverse...
Le film raconte ce difficile
« road-movie », des Alpes-Maritimes à la Manche, pendant lequel
l’écrivain se reconstruit en surmontant ses difficultés physiques.
Mon opinion
J’avais entendu plusieurs
interviews de Jean Dujardin parler de ce film qui m’avait donné envie de
le voir. Moi qui ai marché jusqu’à St. Jacques-de-Compostelle, je pensais y
retrouver certaines des impressions que j’y ai ressenties. Or, la sauce ne
prend pas. Cette succession de belles images n’est pas suffisante pour faire un
bon film. Est-ce dû au choix de
l’acteur, au montage erratique, au sujet, aux textes verbeux - qui sont ceux de Sylvain Tesson - dont nous
accompagne cette errance ?... Je ne sais pas, mais ça ne fonctionne pas. On
reste extérieur aux états d’âme du héros. Les quelques rencontres qui auraient
pu donner lieu à des échanges intéressants (celle avec le jeune Dylan) ne sont
pas exploitées comme elles auraient pu l’être. L’ensemble dégage de l’ennui et,
malgré la remarquable prestation de Jean Dujardin, on s’ennuie,
attendant avec impatience la fin d’un film qui n’est pourtant pas très long (93
petites minutes).