Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
Cette série peut se regarder en replay sur la plateforme gratuite France.TV. Elle est aussi en ce moment diffusée sur France 4 (chaîne 14 de la TNT).
Theodosia est une
série de télévision jeunesse d’aventure produite par la chaîne allemande ZDF
et Cottonwood Media (France). La série est adaptée par Joe Williams
et réalisée par Matthias Hoene, Alex Jacob et Matt Bloom à
partir de l’œuvre à succès de l’écrivaine américaine Robin LaFevers. La
série est actuellement visible gratuitement sur la plateforme France.TV (Okoo).
La 1ère saison compte 26 épisodes d’env. 25 minutes. En octobre
2022, les producteurs ont annoncé qu’il y aurait une 2nde saison.
Résumé
Nous sommes en 1906, à Londres. Alistair
(Rick Young) et Henrietta (Elisa Doughty) Throckmorton, un couple
d’égyptologues britanniques, qui gèrent un musée d’antiquités hérité du père d’Alistair,
sont les parents de Theodosia « Theo » (Eloise Little), 14 ans
et d’Henry, son frère cadet (Frankie Minchella). Lors de fouilles en
Egypte, ils mettent au jour un artefact, l’œil d’Horus qui, une fois rapporté à
Londres, s’avère posséder des pouvoirs magiques qui en font la cible de la
secte des Serpents, dirigée par Yaret, qui a pour but d’instaurer le chaos sur Terre.
Avec l’aide de leurs amis, Will
Morgan, un jeune magicien noir (Nana Agyeman-Bediako) et la princesse
égyptienne Safiya (Yasmina El-Abd), les quatre ados vont affronter les
forces du mal.
Autour de la série
La série a été tournée en langue anglaise à Paris,
Londres, Bruxelles et au Maroc.
Mon opinion
Mêlant l’égyptologie et la fantasy, cette série d’aventures,
où il ne faut pas chercher la vraisemblance historique, est divertissante et visible
par des spectateurs de l’âge des héros ou même plus jeunes (la chaîne indique
comme tranche d’âge 7-12 ans). Elle est
en tout cas fort bien réalisée, avec des décors et des costumes soignés pour
évoquer le Londres de l’époque Edwardienne et les jeunes héros sont attachants
Tár est un drame
psychologique américano-allemand écrit et réalisé par Todd Field, sorti
en 2022.
Le film a été présenté en
compétition officielle à la Mostra de Venise 2022. Cate Blanchetty a remporté la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine.
Le film a été nommé six fois aux Oscars et aux BAFTAS, ainsi que trois fois aux
Golden Globes. Cate Blanchetta remporté le Golden Globe de la
meilleure actrice dans un film dramatique ainsi que sa 8e nomination à l’Oscar
de la meilleure actrice pour la 95e cérémonie des Oscars.
Présentation
Lydia Tár (Cate Blanchett)
est une cheffe d'orchestre de renommée internationale. Tyrannique avec ses
collaborateurs, en particulier son assistante dévouée, Francesca (Noémie
Merlant), elle maltraite ses étudiants, se débarrasse sans état d’âme de
Sebastian, le co-directeur de l’orchestre et pousse au suicide l’une de ses
collaboratrices, Krista Taylor. Rattrapée par ses casseroles, elle finit par
perdre tout contrôle et vient frapper le chef d’orchestre qui l’a remplacée
lors du récital de la 5ème symphonie de Mahler qui devait signer la
consécration de sa carrière.
Mon opinion
Les choses commencent mal avec un
interminable générique placé au début (ce qui n’empêche pas un générique de fin !),
puis une non moins interminable interview de la « maestra » par un
journaliste du New York Times. Celle-ci n’est pas inintéressante dans la mesure
où le quasi monologue de Lydia Tar porte sur l’interprétation que peut faire
chaque chef d’orchestre de l’œuvre qu’il dirige. Mais il faudrait être un
musicologue averti pour comprendre toutes les subtilités et les allusions à la
musique, aux compositeurs et à la manière de les interpréter. Puis les scènes s’enchaînent
sans qu’on comprenne toujours dans quel endroit du monde on se trouve, à la
manière des dialogues qui se passent aussi bien en anglais (sous-titrés), qu’en
allemand (non sous-titrés) ou en français (rarement). Ce film devrait être
livré avec une explication de texte tant son montage est décousu et chaotique. Le
spectateur doit s’accrocher à son fauteuil pour suivre la « maestra »
qui saute d’un avion (privé) à un taxi, donnant, dans la même semaine, une
Master Class au prestigieux Juilliard College (New York), avant de se
retrouver à diriger une répétition de la 5ème de Mahler au Berlin
Symphony Orchestra, se transformer en mère poule pour Petra, la petite
fille qu’elle a avec Sharon (Nina Hoss), sa compagne, se réfugier dans un
appartement de location pour composer… Hyperactive, elle fait aussi de la boxe,
du jogging, etc., épuisant tous et toutes autour d’elle (y compris le
spectateur !), jusqu’au dérapage final. Au milieu de ce maelström
incontrôlé, Cate Blanchett est évidemment royale mais cela ne suffit pas
à faire un bon film. On regrettera aussi que la musique, omniprésente dans les dialogues, ne le soit pas plus au cours du film, si ce n'est sous forme de courtes pastilles que l'on aurait aimé voir développer. Et que dire de l'épouvantable bande son du générique de fin alors qu'il aurait été indiqué de conclure le film par un bel extrait de Mahler.
La Femme de Tchaïkovski
est un film russe réalisé par Kirill Serebrennikov, sorti en Russie en
2022 mais interdit de diffusion. Sa sortie en France a eu lieu en février 2023.
Le film a été présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2022.
Présentation
Le film commence lors des
obsèques de Piotr Ilyitch Tchaïkovski, mort du choléra à St. Pétersbourg en
octobre 1893 à l’âge de 53 ans. Sa femme, Antonina Milioukova, dont il s’est
séparé quelques mois seulement après leur mariage, veut y assister mais elle
n’est pas la bienvenue.
Antonina était élève au
conservatoire où enseignait Tchaikovski. Après qu’elle lui a écrit une lettre
enflammée pour lui proposer de l’épouser, le compositeur se rend chez elle et
lui oppose un refus catégorique. Devant son insistance et lui ayant expliqué à
demi-mots qu’il est homosexuel et que leur relations ne pourront être que
platoniques, Tchaïkovski épouse Antonina en 1877. Il reprendra sa liberté au
bout de quelques mois seulement, lui consentant une pension des plus modestes,
tout en lui proposant le divorce. Mais Antonina refuse toutes les propositions
qui lui sont faites. S’ensuit une relation toxique avec son avocat, Chlykov,
qui lui fait trois enfants qui seront placés dans un orphelinat.
Les dernières scènes nous la
montrent perdant pied, en écho à ses 20 dernières années passées dans un
hôpital psychiatrique.
Mon opinion
Deux mots me viennent immédiatement
à l’esprit pour qualifier ce film : crépusculaire et sordide.
Crépusculaire, car le cinéaste s’ingénie à filmer dans une semi-obscurité, que
ce soit à l’intérieur (scènes en contrejour ou chichement éclairé par des
bougies ou des lampes à pétrole) ou à l’extérieur, soit c’est la nuit, soit on
est dans le brouillard (ou la fumée, on ne sait). Même les scènes censées se
dérouler au printemps (on le sait parce qu’il y a des cerises sur la table)
sont sombres et tristes. Sordide pour ces scènes répétitives où Antonina de met
à genoux dans la boue pour prier à l’extérieur d’une église ou d’un couvent
parmi les miséreux et les dégénérés, l’agression qu’elle subit de la part d’une
folle, le défilé d’éphèbes nus qui lui sont présentés comme des quartiers de viande,
celle où l’amant mourant se masturbe en crachant ses poumons… On cherche sans les trouver les beaux moments
qui existent, même dans les destins les plus terribles. Tout est glauque et
funèbre. On aurait au moins aimé entendre de la belle musique. Que nenni !
Ce que l’on entend est à l’unisson du reste du film, dysharmonique et funèbre.
J’emprunterai ma conclusion à l’une des critiques de spectateurs que j’ai lues : « Le fait qu'un artiste s'oppose à Poutine au point
d'être assigné à résidence dans un premier temps et de devoir finalement
s'exiler entraine-t-il l'obligation de couvrir de louanges tout ce qu'il
produit ? Personnellement, je ne le pense pas (…) J’avais beaucoup aimé "Le disciple",
sorti en 2016, premier film de Kirill Serebrennikov à sortir dans notre pays.
Deux ans plus tard, "Leto", en compétition à Cannes en 2018, m'était
sorti par les yeux, ne serait-ce que par son manque d'inventivité et la
médiocrité de sa musique. J'avoue humblement avoir fait l'impasse sur "La
fièvre de Petrov", 2021, de nouveau en compétition cannoise. Et voici
maintenant "La femme de Tchaïkovsky", une fois de plus en compétition
lors du dernier Festival de Cannes. Concernant ce film, je serai bref : c'est
un film dans lequel l'emphase le dispute à la prétention ! » [Critique
publié par Velocio sur le site d’Allociné le 13 février 2023].
En 2019, après avoir vu L’affaire
Pasolini (en italien : La Macchinazione, autrement dit, « la
machination »), de David Grieco (2016), j’avais fait un commentaire de ce film qui évoquait la
possible responsabilité des politiques et de la mafia italienne dans l’assassinat,
en 1975, du cinéaste, sur une plage d’Ostie. Le film s’appuyait sur la thèse de
deux journalistes italiens, Carla Benedetti et Giovanni Giovannetti.
Après la mort de Pasolini, l’enquête, bâclée, avait conclu à une affaire de mœurs
mais n’avait jamais convaincu personne.
J’apprends aujourd’hui par France
info que l’enquête sur la mort du cinéaste a été réouverte par la Commission
antimafia de la nouvelle législature. Une avancée essentielle, selon la
journaliste d'investigation Simona Zecchi, auteure de deux livres sur le
meurtre de Pasolini : "Un organisme parlementaire avec presqu'autant de
pouvoir que la justice écrit noir sur blanc qu'avec les nouveaux éléments
qu'elle a en main, on peut parler de 'piège'. Que les politiques disent cela,
c'est particulièrement important !"
La commission antimafia va sans
doute poursuivre ses investigations, tandis qu'un avocat de la famille Pasolini
demande la réouverture de l'enquête. Un autre avocat des parties civiles à
l'époque du procès, Guido Calvi, estime, lui, que cela permettrait, peut-être
pas de savoir qui a tué Pasolini, mais au moins pourquoi. "Je soutiens
depuis toujours qu'il s'agit d'un meurtre politique, dans le plus haut sens du
terme, pas d'un parti politique. On a tué un homme, un dissident, qui ne devait
plus écrire ni parler. Il avait lui-même écrit : 'Je sais, mais je n'ai pas de
preuve.'"
Le subversif Pasolini dénonçait
en effet les compromissions des politiques au pouvoir, la démocratie
chrétienne, avec les néofascistes, responsables selon lui des attentats des
années de plomb. Il savait, et il en est peut-être mort.
Série diffusée en replay sur la plateforme gratuite France.TV/Slash.
Louis 28 est une
série télévisée française créée par Géraldine de Margerie et Maxime
Donzel, diffusée depuis le 27 janvier 2023 sur France.TV/Slash. La 1ère saison comporte 10 épisodes de 22 minutes.
Présentation
L’action est censée se passer à
Paris, de nos jours mais, dans cette uchronie parodique, la royauté n’a pas été
abolie en 1789 et c’est toujours un roi, Baudoin, qui est à la tête de la
France. Lorsque celui-ci meurt avec 31 autres passagers dans le crash de son
avion, le cardinal de Saint-Avit (Gilles Gaston-Dreyfus) s’empresse de trouver
un prétendant au trône qu’il puisse manipuler à son aise. Son choix se porte
sur le fils naturel que Baudoin a eu avec Samia (Nadia Roz), une femme
d’origine marocaine, professeur de français à Melun, qui a élevé seul son fils
Cédric (Nils Othenin-Girard) qui, de ce fait, va devenir Louis 28. Cédric est
un lycéen très ordinaire, pas vraiment avantagé par son physique qu’il tient de
son père biologique, l’un des derniers descendants des Bourbon : il est pataud,
a les dents en avant et n’a pas l’air très dégourdi. Une aubaine pour
Saint-Avit qui se voit déjà le manipuler tout à son aise et abolir les décrets progressistes
voulus par Baudoin (légalisation de l’avortement, du mariage gay, du divorce,
etc.) pour réinstaurer un « ordre moral » désuet.
C’était sans compter sur la
détermination et le bon sens de Samia qui défend son fils bec et ongles contre
les magouilles de la cour.
Pour cela, elle met de son côté
les inséparables et redoutables La Pompa (Marie-France Alvarez) et La Vipère (Brice
Michelini), ainsi que les non-moins redoutables Mme de Maintenant (Sarah Stern)
et la générale borgne (Anne Loiret).
Mon opinion
J’ai entendu présenter cette
nouvelle série que l’on peut voir gratuitement sur la plateforme France.TV/Slash
qui nous avait déjà régalés avec les séries Skam, Stalk,Les engagés et Parlement, sur France
info. J’avoue ne pas avoir été emballé au début par le manque de glamour de
Cédric, devenu presque par hasard Louis 28 mais je l’ai apprécié de plus en
plus au fur et à mesure des épisodes de la série qui se
termine par… une révolution. C’est drôle, irrévérencieux, ancré dans notre époque et pas mal d’allusions
à la politique actuelle sur un ton persifleur et décalé sont assez jouissives.
Le Pire voisin au monde
(Titre original : A Man Called Otto) est un film américano-suédois
réalisé par Marc Forster et sorti en 2022. Il s'agit d'une adaptation du
roman suédois Vieux, râleur et suicidaire : la vie selon Ove (En man
som heter Ove) de Fredrik Backman publié en 2012. Le roman avait
déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma sous le titre Mr. Ove
(2015) de Hannes Holm.
Présentation
Otto Anderson (Tom Hanks),
est un vieux bonhomme grincheux depuis qu’il a perdu sa femme Sonya et a été
mis à la retraite par son entreprise. Il passe son temps à régenter d’une main
de fer la copropriété, se rendant odieux auprès de ses voisins. N’ayant plus
aucun goût à vivre, il a décidé de se suicider. Sa première tentative de
suicide est interrompue par l’arrivée de nouveaux locataires, par Marisol (Mariana
Treviño) et Tommy (Manuel Garcia-Rulfo) un jeune couple américano-mexicain
et de leurs deux fillettes. Malgré toutes ses préventions, il va finir par les
prendre en amitié et oubliera son idée de suicide.
Mon opinion sur ce film
Commencé comme une comédie tant
les outrances d’Otto sont risibles, on finira par s’attacher au personnage dont
on comprendra peu à peu, grâce à des flash-backs les raisons de son
intransigeance et de sa misanthropie. Excellente prestation de Tom Hanks qui démontre, une fois de plus, ses qualités d'acteur.
Géniale réponse de Will (Matt Damon) dans le film Will Huntingde Gus Van Sant (1997) lorsqu'on lui propose de travailler pour la NSA. Ce formidable monologue n'a (hélas !) pas pris une ride et pourrait toujours avoir été écrit de nos jours. On pense à Julian Assange.
Amore mio est un
film français réalisé par Guillaume Gouix sorti en 2023. Il s'agit du
premier long métrage réalisé par Guillaume Gouix.
Présentation
Lola (Alysson Paradis) vit
heureuse avec Raphaël (Félix Maritaud) et leur fils Gaspard (Viggo Ferreira-Redier),
un garçonnet de 9 ans qui adore son père jusqu’à l’accident qui rompt cet équilibre.
Lola est dévastée même si elle ne le montre pas et refuse d’assister aux obsèques
de Raphaël. Au moment de se rendre au cimetière, elle monte dans la voiture de
sa sœur aînée Margaux (Elodie Bouchez) et lui demande de « rouler ».
Les deux sœurs, que tout séparait jusque-là, vont se trouver embarquées dans un
périple désordonné qui les emmènera en Sardaigne où elles retrouveront la
complicité que la vie leur avait fait perdre.
Mon opinion
Hier soir, nous étions deux dans
la salle lors de la projection d’Amore moi et le 2ème
spectateur est parti avant la fin. J’ai bien failli le suivre tant le film m’a
paru long et décousu : on se bien demande où l’errance de Lola et de
Margaux va bien pouvoir les mener et si tout cela ne va pas finir en
catastrophe. Sans Gaspard, Margaux aurait certainement plaqué sa sœur fantasque
et déséquilibrée avec laquelle elle n’a pas beaucoup de points communs.
Heureusement, le garçonnet est le lien qui permettra aux deux sœurs de se
retrouver. Du haut de ses 9 ans (il est peut-être plus jeune dans le film), il
paraît plus mûr que sa mère et la justesse de son jeu, sa parfaite diction, laissent
espérer pour lui une éblouissante carrière. Il y a aussi la fin, lumineuse, où
tous les trois se retrouvent sur une plage de Sardaigne, dans une ambiance
solaire et enfin apaisée.
Nostalgia est un
film dramatique italien écrit et réalisé par Mario Martone et sorti en
2022. Il basé sur le roman éponyme d’Ermmano Rea paru en 2016. Le film
est sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes 2022.
Présentation
Après une longue absence, Felice Lasco
(Pierfrancesco Favino) revient dans sa ville natale de Naples, dans le
quartier Sanità, où vit encore sa mère. Il a quitté Le Caire, où il a fait fortune
et vit avec son épouse médecin, Arlette (Sofia Essaïdi) pour voir sa
mère qu’il n’a pas revue depuis 40 ans. Lorsqu’il arrive, il s’attend à la
trouver dans leur appartement de famille mais elle vit désormais dans un tout
petit appartement, à la limite du taudis, au rez-de-chaussée de l’immeuble. Il
s’occupe de la reloger dans un appartement plus agréable jusqu’à son décès. On
pense alors que Felice (Feli’) va retourner au Caire mais, pris pas ses
souvenirs, il veut retrouver son ami d’enfance, Oreste, avec lequel il partage un
lourd secret.
Mais Oreste est devenu le chef mafieux du quartier et, malgré toutes les mises
en garde qui lui sont faites, en particulier par Don Luigi, (Francesco Di
Leva), le prêtre engagé qui lutte pour permettre aux jeunes du quartier de
s’affranchir de l’emprise de la mafia, il s’entête jusqu’à ce qu’il rencontre
Oreste, devenu « il Malommo » (Tomaso Ragno), un homme que
tout le monde craint.
L’entrevue a lieu et on pense qu’Oreste
et Feli’ ont fait la paix mais c’est mal connaître Oreste, tellement englué
dans le mal, qu’il ne peut pardonner…
Mon opinion
Ce film présente Naples comme aucun touriste ne la
verra jamais, avec ses ruelles populaires, ses immeubles délabrés, ses ordures
entassées dans les recoins incessamment déchirée par les pétarades des
vélomoteurs et des voitures, une sorte de labyrinthe impensable où la police ne
met pas les pieds, préférant surveiller les courageuses harangues du génial prêtre
de la paroisse contre la mafia. Malgré cette laideur de la ville, on se prend à
l’aimer, ou du moins à aimer sa population, sa cordialité, sa joie de vivre, sa
volonté de s’en sortir, malgré la peur qui rode en permanence sur ceux qui
voudraient relever la tête. Formidable peinture d’un monde dont on sait qu’il
existe mais que l’on ignore. De très belles scènes, comme le moment émouvant où
Feli’ prend dans ses bras sa mère quasi mourante pour lui donner son bain,
magnifiques images de cette jeunesse oubliant tout pour danser, en toute
fraternité, sur la musique arabe apportée par Féli’ d’Egypte, scènes d’amitié et
de complicité entre Feli’ (Emanuele Palumbo) et Oreste (Artem) à
15 ans quand ils vont se baigner nus dans la mer. On espère que leur amitié
aura survécu à ces 40 ans de séparation, jusqu’à la fin brutale à laquelle,
malgré tout, on s’attendait. Curieusement, el malgré cette fin tragique, le
film nous laisse une impression positive car il est marqué par les forces de
vie dont on espère qu’elles triompheront un jour de celles de la mort. On en
arrive même à plaindre le coupable, dont on comprend qu’ayant construit sa vie
sur le mensonge et la souffrance, il est victime de ce qu’il a bâti.
La Famille Asada (浅田家!, Asada-ke!?) est un film japonais réalisé par Ryōta Nakano, sorti en 2020. Le scénario s'inspire de la vraie vie du photographe
Masashi Asada et des albums qu'il a édités.
Présentation
Pour son 12ème
anniversaire, le père de Masahshi (Ryūto Iwata) lui offre l’appareil photo, un
Nikon, avec lequel, jusque là, il avait pris chaque année les photos de ses
deux fils pour réaliser des cartes de vœux qu’il envoyait à sa famille et à ses
amis.
A partir de là, le jeune Masahshi
va être pris de « fièvre photographique » et faire des photos de sa
famille, d’abord un peu réticente, en particulier son frère aîné (Satoshi Tsunabuki), sous forme de saynètes dans lesquelles il met en scène leurs désirs
inassouvis : son père ayant toujours rêvé d’être pompier, il demande à son
frère de convaincre le chef des pompiers de leur prêter des uniformes et
un camion de pompier ; il fait de même pour son frère qui s’était rêvé en
pilote de formule 1, etc.
A l’adolescence, Masashi (Kasunari Ninomyia) quitte sa
famille pour aller faire des études de photographie à Tokyio, où il est hébergé
par Wakana (Haru Kuroki), son amour d’enfance, qui travaille comme vendeuse. Après quelques mois de vache maigre, son
travail finit par être reconnu quand Wakana loue pour lui une salle d’exposition
et qu’il est repéré par une éditrice de livres d’art. Elle lui propose d’éditer
un livre dont la publication est un échec jusqu’à ce qu’il reçoive un
prestigieux prix de photographie.
Puis Masahshi se lance dans la
photo de familles dans laquelle il reprend ce qui a fait son succès avec la
Famille Asada, des sortes de saynètes composées à partir des rêves des
personnes que ses clichés vont immortaliser.
Intervient alors le tsunami du 11
mars 2011 qui ravage la région de Fukushima au Japon. Apprenant cela, il part
en voiture pour tenter de savoir ce qu’est devenue l’une des familles qu’il a filmées.
Là, il rejoint un bénévole qui s'est donné pour mission de récupérer et
nettoyer les albums photos rescapés du tsunami et de permettre aux survivants
de retrouver celles qui leur appartiennent. Autour d’eux se créée un petit groupe
de jeunes gens et de jeunes filles Ensemble, ils parviennent à constituer un
petit musée du souvenir qui permettra à des centaines de familles de retrouver
des photos des leurs disparus dans la catastrophe.
Mon opinion
Ce film est une pépite comme on
aimerait en voir plus souvent. Ici, pas de famille dysfonctionnelle comme tant beaucoup
d’autres films asiatiques : les Asada sont soudés comme les doigts de la
main. La mère, infirmière, fait vivre la famille. Le père au foyer adore ses fils
et fait tout pour les soutenir. La petite amie héberge son ami d’enfance sans
contrepartie. L’étudiant qui nettoie les photos ne demande rien en échange à
ceux qu’il aide. Pour autant, le film, qui commence et finit comme une comédie ne dégouline pas de bons sentiments. Le
tsunami est là, comme un fait tragique que l’on affronte et que l’on surmonte. Je
ne pensais pas être ému à ce point par une civilisation si différente de la
nôtre à laquelle on a du mal à s’identifier. Mais les sentiments de la perte,
de la mort à laquelle on ne s’attendait pas, sont les mêmes, quelles que soient
les traditions et la couleur de peau. C’est un magnifique film qu’il faut voir
absolument.