Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
À l'heure des souvenirs (The
Sense of an Ending) est un drame britannique réalisé par Ritesh Batra, sorti en 2018. Le film
est adapté du roman du même nom de Julian
Barnes.
Présentation
Un vieil homme divorcé, Tony
Webster, revit ses souvenirs de jeune homme. Au début du film, on le voit
étudiant dans une soirée où il fait la connaissance de Veronica Ford (Freya Mayor), une jeune fille fantasque, dont il va tomber amoureux. Quelque temps plus tard, Veronica l’invite dans sa famille
où il rencontre ses parents, sa mère, Sarah (Emily Mortimer) et son père David (James Wilby), ainsi que le frère aîné de Veronica, Jack (Edward Holcroft). Alors qu'ils sont seuls, Sarah fait des avances à Tony mais les choses en restent là. Plus tard, Tony présente à Veronica son meilleur ami, Adrian Finn (Joe Alwyn), un écorché vif, d'une intelligence supérieure à la moyenne.
Un jour, il reçoit le faire-part de mariage de Veronica et d'Adrian. Furieux de ce qu’il
considère comme une trahison, Tony écrit une lettre venimeuse à ses ex-amis, allant jusqu’à leur souhaiter d’avoir un enfant handicapé.
Il apprendra quelque temps plus
tard qu’Adrian s’est suicidé mais il n’aura plus jamais de nouvelles de
Veronica jusqu’au jour où il reçoit une lettre recommandée dans laquelle Sarah, la
mère de Veronica, lui lègue une petite somme d’argent ainsi que le journal
intime d’Adrian. Mais le journal ne fait pas partie de l’envoi. Tony se
retourne vers les avocats chargés de la succession qui lui apprennent que l’exécutrice
testamentaire est ... Veronica Ford mais que celle-ci refuse, bien qu’elle
y soit légalement tenue, de communiquer le journal.
Finalement Veronica accepte de
rencontrer Tony et lui apprend qu’elle a détruit le journal d'Adrian. Avant de le
quitter, elle lui remet sans un mot une enveloppe qui contient la lettre terrible
que leur avait écrite le jeune Tony à la réception de leur faire-part de mariage. Tony, la relisant, se rend compte des
horreurs qu’il a écrites et tente de revoir Veronica pour s’excuser mais elle refuse tout
contact.
Tony la suit et la voit avec un
groupe de handicapés qui se rend régulièrement dans un pub. Parmi ces
handicapés se trouve un garçon du nom d’Adrian. Il apprend alors qu’Adrian n’est
pas le fils de Veronica et de son ex-meilleur ami mais le fils qu’a eu Sarah avec Adrian. Il comprend alors sa méprise et s’en veut doublement d’avoir écrit
cette lettre alors qu’il était étudiant.
Il tourne alors définitivement la
page et se rapproche de Margaret, son ex-femme, et de sa fille Susie qui vient
d’avoir un bébé.
Mon opinion sur ce film
La critique de Pierre Murat, dans Telerama, s'ouvre sur ce titre : "Poignant" et se termine par ces mots : "Cruauté et sensibilité ; le réalisateur deThe lunchboxfait du roman de Julian Barnes iune formidable réussite romanesque." Or, je dois confesser que j'ai surtout ressenti, au long de ce film qui ne fait qu'1 H 48, plus d'ennui que d'émotion, malgré toute la sympathie que l'on peut éprouver pour le jeune et charmant Tony. Rythme très
lent, trop nombreux flashbacks, difficile connexion entre les histoires parallèles
du jeune Tony (Billy Howle) et du Tony âgé (Jim Broadbent). Heureusement qu’il y a ses coups de colère risibles de Tony senior et ses
échanges empreints d'un humour décalé avec son ex-femme et sa fille qui vient d'avoir un enfant. Avoir choisi de confier
le rôle de Margaret àCharlotte Rampling, toujours aussi glaciale, était une bonne idée. Mais,
malgré le talent des acteurs, cela ne fait pas un bon film.
Mémoires de nos pères[1]
est un film américain réalisé par ClintEastwood et sorti en 2006. Il forme, avec le film Lettres d'Iwo Jima, du même réalisateur, qui aborde les mêmes
événements du point de vue des Japonais, un diptyque. Le film est adapté du
livre de James Bradley, écrit en collaboration avec Ron Powers, d’après les souvenirs de son père John « Doc »
Bradley.
Présentation
Le film se déroule pendant la
prise, par les Américains, de l’île d’Iwo Jima, au large du japon
(février-mars 1945).
L’île avait été fortifiée par les
Japonais qui attendaient de pied ferme le débarquement des Américains et se
solda par un épouvantable carnage des deux côtés (env. 40 000 morts et plus de 20 000 blessés).
Le film s’attache à suivre trois marines américains, un infirmier, John « Doc »
Bradley (Ryan Philippe), René Gagnon
(Jesse Bradford), et Ira Hayes (Adam Beach) qui deviendront, à leur
corps défendant, des héros pour avoir planté sur le sommet de l’île, le Mont
Suribachi, le drapeau américain.
En réalité, il y eut deux
drapeaux, le premier, récupéré pour des raisons politiques sur ordre du
secrétaire d’Etat à la Marine, le second planté au même endroit par six soldats.
C’est durant l’érection de ce deuxième drapeau que fut prise la photo « Raising
the Flag on Iwo Jima ». Cette photo, prise par Joe Rosenthal, fit la une
des journaux et fut ensuite exploitée à outrance par les politiciens pour
soutenir l’effort de guerre américain.
Le film montre la tournée à
travers les États-Unis des trois soldats survivants, devenus des marionnettes entre
les pattes des politiciens qui se moquent de la vérité, ne voyant en eux que le moyen pour récolter le maximum de fonds et poursuivre la guerre. Une fois celle-ci terminée, les « héros »
tant adulés seront oubliés et jetés comme des kleenex. Ira, d’origine indienne, victime de racisme et totalement désespéré, finira mort de froid dans la réserve indienne où il est revenu.
Tout autant qu'un hommage aux
jeunes soldats ayant combattu lors de cette terrible bataille, ce film est
aussi une violente charge contre les politiciens qui ont tiré les ficelles sans prendre de risque. On pouvait donc s’attendre à
ce que ce film déclenche une importante polémique aux Etats-Unis. On a aussi reproché au
réalisateur d’avoir délibérément ignoré l'importance des soldats
afro-américains dans la bataille d'Iwo Jima pour se focaliser uniquement sur
des combattants blancs ou indiens. En effet le film ne montre aucun GI de
couleur alors qu’ils furent bien entendu nombreux à y participer et que
beaucoup y trouvèrent la mort. Eastwood s’en est défendu en disant qu’il avait
scrupuleusement suivi le livre de James Bradley et qu’aucun soldat noir ne
figurant sur la fameuse photo de Joe Rosenthal, il ne pouvait en mettre un au risque de trahir l'histoire.
Mon opinion sur ce film (un film à ne pas montrer à tous publics)
J’ai voulu voir ce film que j’avais
partiellement vu lorsqu’il est passé sur Arte, suivi, d’ailleurs par la 2ème
partie du diptyque, Lettres d’Iwo Jima.
Il m’a laissé une impression désagréable, tant en raison des scènes de massacre
où rien n’est épargné au spectateur (corps mutilés et éventrés, parties de membres répartis sur le sol, têtes
tranchées, etc.) que pour le traitement ignoble réservé aux trois « héros ».
Je ne reproche rien à Eastwood qui n’a fait que retranscrire les horreurs d’une
guerre qui fut terriblement meurtrière et rendre compte de la manipulation dont ont été victimes ses trois personnages. Il n’est pas le seul à avoir
traité du sort lamentable que les Etats-Unis font à leurs « veterans »,
quelle que soit la guerre à laquelle ils ont participé (2ème Guerre
mondiale, Vietnam, Irak…) comme cela
apparaît dans nombre d’autres films : Né un 4 juillet, Platoon, Brothers,American
Sniper, etc. En disant cela, je ne stigmatise pas seulement les Américains car
je ne crois pas, hélas, que les autres pays se soient comportés de façon plus honorable avec leurs anciens
combattants, même si la France s’est longtemps dotée d’un ministère ad hoc ou a
créé le statut de pupilles de la Nation. Il n’y a qu’à voir celui qu’elle a
réservé aux anciens harkis, aux combattants sénégalais ou autres troupes coloniales, pour ne citer qu’eux.
Across the Universe est
un film musical anglo-américain de 2007 réalisé par Julie Taymor et écrit par Dick
Clement et Ian La Frenais. Le
script est fondé sur une histoire originale inspirée des textes de 34 chansons
des Beatles, réinterprétées par les
acteurs du film.
Présentation
Jude (Jim Sturgess, découvert dans Upside down) est ouvrier aux chantiers
navals de Liverpool mais rêve d’aller en Amérique pour retrouver son père, dont
il sait qu’il habite New York et travaille à l’Université Columbia.
Arrivé sur place, il apprend que
son père, qu’il imaginait être un célèbre professeur, est en fait gardien de l’Université.
Il est en outre marié et a des enfants et n’a pas grand-chose à faire de ce
jeune adulte qui débarque d’Angleterre. Cependant, Il ne renvoie pas Jude et
lui propose un lit de camp dans les locaux techniques de l’Université mais il
ne va pas jusqu’à l’inviter chez lui et le présenter à sa famille.
Heureusement pour Jude, dès son
arrivée sur le campus, il a rencontré Maxwell « Max » Anderson (Joe Anderson), un fils de famille qui
préfère passer son temps avec ses copains à faire les 400 coups plutôt que de
se consacrer à ses études.
Malgré tout, Max est un brave
garçon et il invite Jude à passer Thanksgiving dans sa famille. Là, Jude
rencontre la jeune sœur de Max, July (Evan
Rachel Wood), et c’est le coup de foudre.
Quelque temps après, July vient
rejoindre son frère et Jude à Greenwich village où ils occupent un squat qu’ils
partagent avec Sadie (Dana Fuchs),
une chanteuse dont la carrière démarre, et sa bande. Nous sommes dans les
années 1960, en pleine contestation contre la guerre du Vietnam (le président
est Lyndon B. Johnson), du LSD, des voyages spirituels et du rock'n roll…
Lucy milite dans une association anti-guerre
pendant que Jude dessine pour des revues engagées.
Quant à Max, malgré tous ses
efforts, il est incorporé et devra affronter l’enfer du Vietnam dont il
reviendra plus blessé moralement que physiquement.
Ayant pris part à une
manifestation anti-guerre, Jude est expulsé et doit repartir, la mort dans l’âme,
en Angleterre.
Mais, ne pouvant se faire à cette
vie, il décide de revenir à New York. Il y arrive pour assister à l’évacuation
par la police du concert que donne Sadie sur le toit d’un immeuble (référence
au dernier concert des Beatles sur le toit d’Apple Records en 1969 – voir plus
bas). Jude, qui arrive alors que le toit a été évacué, profite des micros restés
branchés pour entonner le fameux hymne à l’amour des Beatles « All you
need is love » et le transforme en déclaration d’amour pour Lucy. Le
générique de fin défile lui sur une autre chanson-culte des Beatles « Lucy
in the sky with diamonds » (interprétée par Bono).
Robert Clohessy : Wesley « Wes » Huber, le père de Jude
Salma Hayek fait une rapide apparition dans le rôle de Bang Bang
Shoot Shoot Nurses, de même que Bono
(Dr Robert) et Joe Cooker (Bum/Pimp/Mad
Hipple)
Chansons des Beatles dans le film*
Les compositions des Beatles
entendues sur la bande originale, listées dans l'ordre chronologique du film. La
plupart sont interprétées sans doublage par les acteurs du film qui sont aussi
chanteurs, Jim Sturgess, Dana Fuchs,Evan Rachel Wood, Joe
Anderson, Martin Luther McCoy ainsi
que quelques guest-stars comme Bono, Joe
Cooker.
Helter Skelter, qui apparaît deux fois dans le film (tout comme le
refrain de Revolution). Est interprété par Dana
Fuchs (reprise plus tard dans le film, combinée avec Across The Universe), Hold
Me Tight, par Evan Rachel Wood et Lisa Hogg, …
Happiness is a Warm
Gun, par Joe Anderson et Salma Hayek
A Day in the Life, par Jeff Beck (extrait instrumental)
Blackbird, par Evan Rachel
Wood
Hey Jude, par Joe Anderson
(avec Angela Mounsey pour l'un des
couplets)
Don't Let Me Down, par Dana Fuchs et Martin Luther
McCoy
All You Need Is Love, écrite par John Lennon, interprétée par Jim Sturgess (d’abord a Capella puis accompagné par Dana Fuchs, T.V. Carpio et Martin Luther
McCoy
Lucy in the Sky with Diamonds, par Bono (avec The Edge aux
chœurs ; la chanson sert de générique de fin)
Noms des personnages*
Les noms des personnages du film
sont, pour la plupart, tirés de noms cités dans des chansons des Beatles :
Lucy Carrigan, inspiré de la
chanson Lucy in the Sky with Diamonds
Max Carrigan, inspiré de la
chanson Maxwell's Silver Hammer
Jude Feeny, inspiré de la chanson
Hey Jude
Sadie, inspiré de la chanson Sexy Sadie'
Jo-Jo, inspiré de la chanson Get Back
Desmond, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)
Mr. Kite, inspiré de la chanson Being for the Benefit of Mr. Kite
Martha Feeny, inspiré de la
chanson Martha My Dear
Doctor Robert, insipré de la
chanson Doctor Robert
Prudence, Inspiré de la chanson Dear Prudence
Rita, inspiré de la chanson Lovely Rita (absente du film)
Bill, inspiré de la chanson The Continuing Story of Bungalow Bill
(absente du film)
Molly, inspiré de la chanson Ob-La-Di, Ob-La-Da (absente du film)
Autres références aux Beatles*
Certains faits et propos tenus
par les personnages font référence à des chansons originales des Beatles ou à des anecdotes les
concernant :
Au début du film, un vieil homme
dit : «Lorsque j'aurai soixante-quatre
ans, je serai loin d'ici», référence
à la chanson When I'm Sixty-Four.
Lors de la scène du repas de
Thanksgiving, la grand-mère de Max et Lucy parle de la sauce aux canneberges («
cranberry sauce ») ; ces mots sont murmurés par John Lennon dans la chanson Strawberry
Fields Forever et font partie des prétendus « indices » cachés dans les
chansons des Beatles.
Quand Jude et Max rencontrent
Sadie, elle leur dit : «Vous avez l'air
plutôt proprets. Mais vous pourriez avoir tué votre mamie au marteau », en
référence à la chanson Maxwell's Silver
Hammer (« Le Marteau d'argent de Maxwell »).
Lorsque le personnage de Prudence
fait son apparition dans l'appartement que Max, Jude et Sadie partagent, elle
entre par la fenêtre de la salle de bain, rappelant directement la chanson She Came in Through the Bathroom Window(« Elle est entrée par la fenêtre de la
salle de bain. »), phrase que prononce d'ailleurs Jude après cette scène.
Le concert du début du film, à
Liverpool, se déroule dans un club nommé « The Cavern », en référence au Cavern
Club, salle de spectacle où les Beatles
ont fait leurs débuts.
Avant de chanter Strawberry Fields Forever, Jude essaye
de dessiner une pomme verte, logo d'Apple Records, label fondé par les Beatles.
Plus loin, après sa dispute avec
July, il « crucifiera » des fraises saignantes sur un tableau, motif
qui deviendra le logo de la marque de disques de Sadie mais est aussi une
métaphore de la guerre qui se déroule au Vietnam et des manifestations
sanglantes ayant lieu au même moment aux Etats-Unis. Ce logo, qui évoque aussi
un cœur saignant, sert aussi d’affiche au film.
Le concert final sur le toit est
à rapprocher du « rooftop concert » de 1969, dernier concert des Beatles, sur
le toit d'Apple Records**, lui aussi interrompu par l'intervention de la police.
Mon opinion sur ce film
J’ai voulu voir ce film en raison
de la présence, au générique, de Jim Sturgess. Dans ce film, il incarne Jude, le personnage principal avec celui
de Lucy (Evan Rachel Wood).
Le film est un OCNI (Objet
Cinématographique Non Identifié), et peut décontenancer le public. Il mêle en
effet une histoire d’amour entre Jude et Julie, une histoire d’amitié (avec Max
– Joe Anderson), avec des parties chantées et dansées, des images
psychédéliques, et des scènes complètement déjantées qu’on ne peut comprendre
qu’à la lumière du texte des chansons. Le tout donne quelque chose de
surprenant, bizarre, un peu comme si l’on avait mélangé de la glace à la fraise
avec de la menthe, en saupoudrant le tout de LSD. La seule attitude à avoir vis-à-vis
d’un tel film est, soit de s’arrêter de le regarder, soit de se laisser
embarquer sans trop chercher à comprendre. Après la première surprise, c’est ce
que j’ai fait. Mais je dois reconnaître qu’il faut une sacrée dose d’ouverture
d’esprit (et surtout aimer la musique des Beatles) pour ne pas décrocher.
Notes
* Ces paragraphes sont issus de l’article de Wikipedia consacré au film.
** Label fondé par les Beatles en 1968 qui n'a rien à voir avec la marque Apple, fondée par Steve Jobs en 1976.
Les Heures sombres (Darkest
Hour) est un film dramatique historique britannique réalisé par Joe Wright, sorti en 2017.
Résumé
Le film se déroule en mai 1940, en
pleine Seconde Guerre mondiale, au moment où Winston Churchill (Gary Oldman) devient Premier ministre
du Royaume-Uni en remplacement de Neville Chamberlain, désavoué par la Chambre
des Communes. La détermination de Churchill de combattre les Allemands sera
décisive pour la suite des événements. Sa lucidité face au nazisme, son action
décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la
Seconde Guerre mondiale ont fait basculer les consciences. Sa conviction et ses talents d’orateur lui gagnèrent
la sympathie du peuple et retournèrent en faveur de la lutte contre Hitler une
Chambre des Communes jusque-là plutôt encline à négocier la paix avec l’ennemi.
Le film commence en mai 1940, peu avant sa nomination comme premier ministre. Il
a alors 65 ans. On assiste à l’attaque éclair des troupes allemandes qui, à
partir du 10 mai 1940, envahissent les Pays-Bas et la Belgique, prélude à l’invasion
de la France que rien ne semble pouvoir empêcher. Le 23
mai 1940, la majorité des troupes anglaises (200 000 hommes) se trouve acculée à Dunkerque par les Allemands, dont les chars se rapprochent inexorablement. Churchill,
constatant la rapide avancée des troupes ennemies, le désarroi des
Français, le désintérêt des Etats-Unis et l’état d’impréparation des forces
militaires britanniques, a des moments de doute. Mais sa femme, Clémentine (Kristin Scott Thomas) lui apporte un
soutien inébranlable et lui conseille de prendre l’avis des Londoniens. Ce qu’il
fait en prenant le métro pour la première fois de sa vie dans une scène enthousiasmante.
Churchill, regonflé à bloc, prononce alors son fameux discours du 13 mai 1940
qui galvanise les Britanniques.
Mon opinion sur ce film
Extraordinaire prestation de Gary Oldman qui, grâce à son talent,
arrive à nous faire très vite oublier son manque de ressemblance avec Churchill.
A part quelques longueurs (les moments de doute de Churchill), le film est
prenant de bout en bout et nous vibrons à ses coups de colère homériques et ses
discours enflammés, à telle enseigne que l’on a envie de joindre nos
applaudissements à ceux des députés de la Chambre des Communes.
Pentagon Papers est un
film historique américain réalisé par Steven
Spielberg, sorti en 2017 aux Etats-Unis et le 24 janvier 2018 en France.
Résumé
Le film fait référence au
scandale des années 1970, connu sous le nom de Pentagon Papers, des documents
top-secret sur la guerre du Vietnam révélés par le New York Times puis par le
Washinton Post et enfin par toute la presse américaine. Le rapport, dont le
véritable titre est « United States-Vietnam Relations, 1945-1967: A Study
Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le
Viêt Nam, 1945-1967 : une étude préparée par le département de la Défense »),
comptait 47 volumes totalisant 7 000 pages classées « secret-défense »
émanant du département de la Défense (autrement dut du Pentagone) à propos de
l'implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam entre
1955 et 1971. Ce rapport avait été rédigé par trente-six officiers militaires
et experts politiques civils, à la demande de Robert McNamara, alors secrétaire
à la Défense, en 1967.
La quasi-totalité du rapport fut
clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de
l'année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation,
avec l'aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de
l'historien Howard Zinn.
Le gouvernement américain réagit
en obtenant d’un juge fédéral une injonction interdisant au Times, puis au Post
de continuer la publication des révélations. Suite à l'appel interjeté dans
chaque cas par les journaux mis en cause, la Cour suprême des États-Unis prit
une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux poursuites de l'État et
leva la censure fédérale.
Le film est réalisé du point de
vue du Washington Post, qui à l’époque n’avait pas la stature nationale du New
York Times. Sa patronne, Katharine « Kay » Graham, interprétée par Meryl Streep, était la fille du
fondateur et venait de prendre la succession de son mari, qui s’était suicidé. Le
journal était en mauvaise posture et elle négociait son entrée en bourse pour
lui donner plus de marge de manœuvre financière. Son directeur de rédaction,
Benjamin « Ben » Bradlee (joué par Tom Hanks), un journaliste engagé, la convainquit, contre l’avis
des financiers et des avocats, à se lancer dans le combat risqué contre le
gouvernement américain.
Suite à l'appel interjeté contre
l’arrêt de la cour fédérale par les journaux mis en cause, la Cour suprême des
États-Unis prit une décision commune aux deux affaires, qui mit fin aux
poursuites de l'État et leva la censure fédérale. La publication des Pentagon
Papers, suivie du scandale du Watergate, éclaboussèrent la classe politique et poussèrent
au retrait des Américains du Vietnam.
Le film se termine par une scène
qui, pour n’être pas développée, n’en est pas moins limpide : celle où un
gardien de nuit, constatant que les locaux du Parti démocrate ont été forcés,
appelle la police, prenant ainsi sur le fait les espions envoyés par Nixon pour
espionner ses adversaires, ce qui conduisit au fameux scandale du Watergate et contribua
à la démission de Richard Nixon, le 9 août 1974.
Mon opinion sur ce film
Le début du film m’a paru très
confus même pour quelqu’un qui, comme moi, n’est pas totalement ignorant de l’histoire
américaine. Il faut dire que le scandale des Pentagon Papers et bien moins
connu en France que celui du Watergate, qu’il préfigure et joua un rôle majeur
dans la fin de la guerre du Vietnam et la chute de Nixon.
Le film ne décolle vraiment que dans
sa deuxième partie et devient vraiment passionnant à partir du moment où le
spectateur comprend que l’enjeu du bras de fer mené entre le journal et le
gouvernement représentera un tournant définitif dans l’histoire de la presse
américaine. En effet, l’arrêt de la Cour suprême qui rappelle que les Pères
fondateurs de la Nation ont instauré pour les gouvernés la liberté d’être informés
donnera à la presse américaine le statut définitif et incontesté d’un
contre-pouvoir aux gouvernants.
Peut-être que je vais trop loin mais j'ai ressenti ce film, qui est une ode à la liberté d'informer, comme une mise en garde faite à Trump. En effet, le scandale des Pentagon papers, qui annonçait aussi le Watergate, a joué un rôle évident dans la fin de la guerre du Vietnam et la démission de Nixon (pour éviter la procédure "d'impeachment" qui lui pendait an nez. Ces faits en rappellent d'autres. Et tout le monde sait combien Spielberg (et le monde du cinéma en général) déteste Trump.
La Villa est un film
français réalisé par Robert Guédiguian,
sorti en 2017. Il a été présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en
septembre 2017.
Résumé
Angèle (Ariane Ascaride), Joseph (Jean-Pierre
Darroussin) et Armand (Gérard Meylan),
les trois enfants de Maurice, qui vient d’avoir une attaque, se retrouvent
autour de leur père qui habite « la Villa », nichée dans l’une des
calanques de Marseille. Angèle, qui est actrice, n'a pas revu son père ni ses
frères depuis 20 ans, car elle les rend responsables de la mort de sa fille
Blanche, qui s’est noyée alors qu’elle était à la garde de son grand-père.
A part Armand, qui fait encore
vivre le petit restaurant « le mange-tout », créé par ses parents, chacun
doit repartir après quelques jours. Mais les souvenirs affluent et modifient la
donne.
Benjamin (Robinson Stévenin), un pêcheur amoureux depuis l’enfance d’Angèle,
lui déclare sa flamme. D’abord choquée car elle voit encore en lui l’enfant qu’elle
a connu, elle le repousse à la fois horrifiée et amusée par ce qu’elle
considère comme des enfantillages, avant de céder à ses avances. Bérangère (Anaïs Demoustier), arrivée au bras de
Joseph malgré leur importante différence d’âge, tombe amoureuse de Yann, le
fils des voisins…
Pendant ce temps, un drame silencieux
se joue dans les calanques : des militaires sont à la recherche de
migrants qui se sont échoués le long de la côte. En parcourant le sentier de la
colline, Joseph et Armand surprennent une fillette qui tente de nourrir ses
petits frères. Ils la suivent et découvrent trois enfants affamés et transis de
froid qu’ils ramènent chez eux et cachent aux autorités, retrouvant par là-même
leurs convictions communistes qu’ils avaient oubliées.
Mon opinion sur ce film
Je dois dire que je n’ai pas été
emballé par ce dernier film du réalisateur du formidable Marius et Jeannette et des Neiges du Kilimandjaro. J’en ai trouvé le rythme très lent et l’action, non seulement
prévisible, mais un peu fourre-tout : surfer sur la nostalgie des
souvenirs passés, je veux bien, mais le suicide des parents de Yann, le
sauvetage des enfants, je trouve que cela fait un peu trop pour un seul film. En outre, alors que le
film est pétri de bons sentiments, je n’ai pas ressenti la moindre émotion en
le voyant. Une belle découverte cependant, l’actrice Anaïs Demoustier, que j’ai beaucoup appréciée et que j’ai envie de voir
dans des rôles moins secondaires.
Patients est un film
français réalisée par Grand Corps Malade
et Mehdi Idir, sortie en 2017. Il
s'agit de l'adaptation du roman autobiographique du même nom du slameur Grand Corps Malade (de son vrai nom Fabien
Marsaud), dans lequel il raconte les circonstances de son accident et la
rééducation qui lui a permis de remarcher.
Résumé
Benjamin « Ben » (Pablo Pauly) est amené à l’hôpital
tétraplégique après s’être brisé une cervicale en plongeant dans une piscine.
Les premières images nous
montrent le plafond de l’hôpital qui défile alors qu’on transporte un corps sur
une civière. Puis l’on voit le visage des soignants qui se penchent sur lui et
enfin son installation dans une chambre qu’il partage avec un autre patient.
Ben, « tétraplégique
incomplet », selon la terminologie médicale, est au début de son
hospitalisation, totalement paralysé, sous assistance respiratoire et nourri
par sonde gastrique. Le pondre mouvement lui est impossible et il dépend des autres pour chaque acte de sa vie.
Mais peu à peu, grâce à sa volonté et à son sens de l'humour, ses facultés reviennent :
il bouge un orteil puis une main. La difficile rééducation durera un an au cours duquel
Ben se fera des amis parmi les autres patients aux parcours différents, certains qui ne remarcheront jamais (Farid,
Toussaint, Samia, Steeve, Samir).
Le film a été tourné pendant sept
semaines au centre de réadaptation avec soins de suite spécialisés de Coubert
dans le département de Seine-et-Marne.
La musique originale du film a
été composée par Angelo Foley.
L'album contient par ailleurs des titres de Grand Corps Malade (qui slame sur le générique de fin), des
extraits du film ainsi que le Prélude No. 4 en mi mineur de Frédéric Chopin. Ce
morceau a été par ailleurs samplé par le Suprême NTM pour le titre That's My People, qui apparaît dans le
film.
Distribution
Tous les acteurs sont remarquables, à commencer par ceux qui jouent le rôle du petit groupe de copains qui entourent Ben avec une mention spéciale pour Soufiane Guerrab (Farid) et Franck Falise (Steeve).
Pablo Pauly : Benjamin, « Ben »
Soufiane Guerrab : Farid
Moussa Mansaly : Toussaint
Nailia Harzoune : Samia
Franck Falise : Steeve
Samir El Bidadi : Samir
Rabah Nait Oufella : Eddy, le
blessé par balle
Yannick Renier : François, le
kiné
Alban Ivanov : Jean-Marie,
l'infirmier
Anne Benoît : Christiane,
l'infirmière
Côme Levin : Éric
Florence Muller : la mère de Ben
Xavier Mathieu : le père de Ben
Valérie Even : la psychologue
Dominique Blanc : Docteur
Challes, la directrice du centre
Mon opinion sur ce film
« Patients est l'histoire
d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de
larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres »(Allociné). N’ayez
pas peur d’aller voir ce film, qui est une magnifique ode à la vie et vous donnera la pêche.
Victor Meutelet est un jeune acteur français né le 10 novembre
1998. Il a fait ses débuts au cinéma en 2014 dans le film de Claude Lelouch, Salaud on t’aime. On l’a
ensuite vu dans l’émouvant téléfilm d’Alain
Berliner, Un fils, aux côtés de Michèle
Laroque et Maxence Perrin, mais
il a véritablement percé dans la série Clem, dans le rôle récurrent de
Lucas, le petit copain de Dimitri (Rayanne
Bensetti). On l'a vu, depuis, dans un rôle ambigu dans la série de TF1Grand hôtel (2020) et, plus récemment encore dans Les aventures du jeune Voltaire(2021) une création de France 2.
Filmographie
2013 – Elle est lui
2013 - Salaud on t’aime de Claude
Lelouch : Antoine
Contagion est un film-catastrophe
américain réalisé par Steven Soderbergh, sorti en 2011. Il a été programmé
dimanche 21/1/2018 sur France 2 et suivi d’un reportage débat, dans le cadre de
l’émission Cellule de crise, présentée par Fabian Bugier avec une interview d’Agnès
Buzin, ministre actuelle de la santé.
Résumé
Beth Emhoff (Gwyneth Paltrow), de retour d’un voyage professionnel à Hong Kong, est
atteinte d’une forte fièvre sur l’avion qui la ramène chez elle, à Minneapolis,
où elle vit avec Mitch (Matt Damon),
et leurs deux enfants, dont le plus jeune décèdera peu de temps après sa mère.
Les épidémiologistes l'identifient comme étant le patient zéro. La rapide
progression d’un virus mortel tue les personnes contaminées en quelques jours.
Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale
mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède
et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus : les
gens se battent pour survivre dans une société qui se désagrège.
Les producteurs n’ont pas lésiné quant
au choix des acteurs. Outre Gwyneth
Paltrow et Matt Damon, la
distribution du film est éblouissante :
Marion Cotillard : le docteur Leonora Orantes, envoyée à Hong Kong
par l’OMS
Kate Winslet : Dr. Erin Mears, un officier de Epidemic
Intelligence Service
Jude Law : Alan Krumwiede, qui joue le rôle d’un journaliste
conspirationniste qui prône l’utilisation d’un extrait de Forsythia pour lutter
contre la maladie.
Laurence Fishburne : le docteur Ellis Cheever,
Jennifer Ehle : Dr. Ally Hextall, du CDC (Center
for Desease Control and Prevention)
Elliott Gould : Dr. Ian Sussman, de l’Université de San Francisco
qui identifie le virus en premier
Autour du film
L’idée de départ de Contagion
est venue au réalisateur lors d’une collaboration avec le scénariste Scott Z.
Burns sur la film The Informant ! (2009). Ils ont alors le projet de réaliser un
biopic sur L’actrice allemande très liée à la propagande nazie, Leni Riefenstahl.
Mais Soderbergh en abandonne l'idée. De
son côté, Scott Z. Burns est fasciné par l'idée d'une maladie transmissible et
suggère de réaliser un thriller sur une situation de pandémie qui ravagerait le
monde. Le scénariste contacte alors l'épidémiologiste Larry Brilliant, connu
pour son travail sur l'éradication de la variole, comme consultant. Ce dernier
lui présente un autre spécialiste, W. Ian Lipkin, directeur de la Mailman
School de l'Université Columbia. Par leur biais, les producteurs accèdent à de
nombreux rapports de l'Organisation mondiale de la santé. Scott Z. Burns
rencontre également l'auteure de The Coming Plague, Laurie Garrett, dont
l'ouvrage offre de multiples intrigues possibles au scénariste. W. Ian Lipkin
explique que le virus du film se rapproche du virus de Nipah, apparu en
Malaisie en 1998.
Le tournage s’est fait à Hong
Kong en septembre 2010, Chicago et dans plusieurs autres villes de l'Illinois,
ainsi qu’à Atlanta, San Francisco, Londres, Casablanca et Genève où se trouve
le siège de l’OMS.
Le film fait aux différentes pendémies connues, celle de la grippe de 1918, appelée aussi « grippe espagnole » qui aurait tué entre 50
et 100 millions de personnes dans le monde entier (selon les derniers chiffres de l'Institut Pasteur), ainsi que des dernières graves épidémies, celles du SRAS (Syndrome respiratoire aigu
sévère) (2003-2004) et de la grippe A/H1N1 (2009-2010).
Mon opinion
Je n’avais pas vu ce film au
cinéma ni en DVD. J’ai profité de son passage à la télévision pour le voir. Le
film, présenté comme un thriller, n’a semble-t-il, pas eu le succès escompté lors
de sa sortie. Certes, il se rapproche plus d’un documentaire que d’un thriller
mais, personnellement, je l’ai trouvé très convaincant et perturbant. Le processus
de contagion est décrit avec la froideur d’un entomologiste qui ne laisse place
à aucun pathos. La panique initiale dont font preuve les autorités est aussi particulièrement
bien rendue. Un film efficace, qui fait plus réfléchir que divertir. Le documentaire
qui suivait, intégrant les dernières connaissances sur les pandémies les plus
récentes, était tout à fait passionnant et bien mené.
La mini-série Les
Innocents diffusée sur TF1 à partir du jeudi 11 janvier 2018 est un remake
de la mini-série norvégienne Témoin sous silence. Le scénario de
la série française est dû à Delphine
Labouret et Didier Le Pêcheur. C’est
une création originale de TF1, réalisée par Frédéric Bertheet François
Ryckelynck (6 épisodes annoncés).
Résumé
L’action se passe dans les
Pyrénées, aux alentours de Perpignan. Un soir deux copains, Yann Desgrange (Jules Houplain) et Lucas Moreau (Victor Meutelet, déjà vu dans la série Clem
et le téléfilm Un fils) sont témoins de l'exécution de plusieurs personnes près de la scierie
appartenant au père de Lucas. Eux-mêmes échappent de peu à l’assassin (Tomer Sisley) mais
celui-ci a le temps de voir le visage de Yann avant d’être assommé par Lucas. Paniqués, les deux adolescents s'enfuient. Réfugiés dans les bois, ils assistent à l’incendie de la
scierie. Mais, voulant cacher leur relation homosexuelle naissante, ils décident
de ne rien dire alors que Yann vit sous le toit de son oncle qui partage sa vie
avec Hélène Siquelande (Odile Vuillemin),
capitaine de gendarmerie à qui l’on confie l’enquête.
Mon opinion sur cette série
Je ne suis pas un fan des séries
policières mais je me suis laissé prendre aux premiers épisodes de cette
nouvelle création de TF1, comme je m’étais laissé prendre à Demain nous
appartient. Mais j’avais très vite décroché devant l’accumulation d’invraisemblances
et de rebondissements qui est le défaut majeur de la plupart des séries, qu’elles
soient françaises ou américaines. On verra ce que donnera celle-ci au-delà des
premiers épisodes.
Comme chaque année, le Festival cinéma de Télérama(3,50 € la séance avec le pass Télérama) se déroulera du mercredi 24 au mercredi 30 janvier. A Aubenas, notre nouveau cinéma Le Navireprojette la sélection suivante :
- A l'heure des souvenirs de Ritesh Batra (GB)
- Americade Claus Drexel (France)
- Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (France)
- L'Atelier de Laurent Cantet (France)
- Barbara de Mathieu Amalric (France)
- Certaines femmes de Kelly Reichardt (USA)
- Le Caire confidentiel de Tarik Saleh (Allemagne-Danemark-Suède)
- Faute d'amourd'Andreï Zviaguintsev (Russie)
- Logan Lucky de Steven Soderbergh (USA)
- Patients de Grand corps malade et Mehdi Idir (France)
- Un homme intègre de Mohammad Rasoulof (Iran)
- Visages villages d'Agnès Varda (France)
- La villa de Robert Guédiguian (France)
Je regrette que la programmation du Naviren'ait pas retenu 120 battements par minute (Grand prix du dernier Festival de Cannes), Blade Runner 2049, The lost city of Z, Une vie violente ou Le grand méchant renard et autres contes...
Tout l'argent du monde (All the Money in the World) est un
thriller américain réalisé par Ridley
Scott, d’après un scenario de David
Scarpa, sorti en 2017. Le film s’inspire de l'histoire vraie du kidnapping
de John Paul Getty III, survenu à Rome en 1973.
Résumé
En 1973, à Rome, John Paul Getty
III, petit-fils du magnat du pétrole J. Paul Getty, âgé de 16 ans (Charlie Plummer), est kidnappé par la
mafia calabraise qui exige pour sa libération une rançon exorbitante de 17
millions de dollars mais Paul Getty (Christopher
Plummer), « l’homme le plus riche du monde », refuse de payer
malgré son immense fortune.
Abigail ‘Gail ‘ Harris, la
mère du garçon enlevé (Michelle Williams),
va alors s'allier avec un ancien agent de la CIA, Fletcher Chase (Mark Wahlberg) pour tenter de sauver
son fils. Ils vont ainsi essayer de réunir de leur côté la somme demandée par
les ravisseurs.
Pour obliger la famille à payer
la rançon, les kidnappeurs mutilent le garçon et envoient une oreille coupée et
une boucle des cheveux de leur otage à un journal italien comme
avertissement... Devant les images insoutenables que publie la presse
italienne, le grand-père cède enfin et débloque la rançon, non sans avoir posé
des conditions.
Au moment du paiement de la
rançon et alors que les malfaiteurs avaient décidé de tuer leur otage, l’un des
kidnappeurs, Cinquanta (Romain Duris,
épatant), qui l’avait pris en amitié, l’aide à s’enfuir.
La nuit de la libération de Paul
Getty III, le vieux Getty décède seul dans son manoir anglais, serrant contre
lui une Vierge à l’Enfant, un tableau de la Renaissance qu’il venait d’acquérir
plusieurs millions de dollars alors qu’il refusait obstinément de payer la
rançon de son petit-fils.
Par un retournement de l’histoire,
après le décès de Paul Getty, c’est sa belle-fille qui gèrera pour le compte
des ses enfants mineurs la gigantesque fortune de son beau-père. Les œuvres d’art accumulées pendant sa vie
alimenteront ensuite la Fondation J.P. Getty, l’une des plus importantes
collections privées du monde.
Autour du film
A l’origine, le rôle de J.P.
Getty devait être confié à Kevin Spacey,
mais, à l'automne 2017, alors que le film est en phase de postproduction, ce
dernier fait l'objet de nombreuses accusations d'agression et de harcèlement
sexuels en parallèle de l'affaire Harvey Weinstein. Le 9 novembre 2017, alors
que la sortie du film est prévue un mois et demi plus tard, Ridley Scott
annonce qu'il va retourner toutes les scènes dans lesquelles apparait Kevin Spacey, en le remplaçant par Christopher Plummer.
« Lorsque nous avons été informés
de ces terribles allégations, six semaines seulement avant la date de sortie
prévue pour le film, il nous a semblé impensable de faire comme si de rien
n'était. Nous ne pouvions décemment pas faire fi de ces accusations. Lorsque
Ridley et moi avons pris la décision de réattribuer le rôle à Christopher Plummer,
nous avons pu compter sur le soutien total des acteurs et de l'équipe. Nous ne
les remercierons jamais assez pour leur engagement sans faille tout au long du
processus. » Dan Friedkin,
producteur du film.
Mon opinion sur ce film
J’ai hésité à aller voir ce film
car je craignais des scènes de violence (en particulier la scène de l’amputation
de l’oreille du jeune otage). Mais le film vaut vraiment d’être vu. Les acteurs
principaux, que ce soit Michelle Williams, dans le rôle de la mère-courage, Christopher Plummer, dans celui du
vieux et odieux Getty, de Mark Wahlberg,
dans celui de l’agent de la CIA, de Charlie
Plummer, dans celui du jeune J.P. Getty III, et même de Romain Duris, dans celui du bandit au
grand cœur, sont remarquables. Le scenario tient le spectateur en haleine de la
1ère à la dernière image. Les images sont magnifiques. Par son
ambiance très sombre, le film dépasse le simple fait divers et en fait un
thriller réaliste.
Seule la Terre (Titre
original : God's Own Country)
est un film britannique écrit et réalisé par Francis Lee, sorti en 2017.
Résumé
Johnny (Josh O’Connor) travaille du matin au soir dans la ferme familiale,
perdue dans le brouillard du Yorkshire. Les mots sont rares entre son père, sa grand-mère et lui et se limitent aux taches de la ferme. Entre les humains quasi-mutiques, aucune marque d'affection ne se manifeste jamais John accomplit le travail imposé à contrecoeur tout en essayant d’oublier la frustration de
son quotidien en se saoulant chaque soir au pub du village et en s’adonnant
à des aventures homosexuelles sans lendemain.
Quand un saisonnier roumain,
Gheorghe (Alec Secareanu), est embauché par son père, handicapé suite à un AVC, pour le seconder pour la période de l'agnelage, Johnny est attiré par cet homme plus âgé que lui, bosseur, compétent et calme, dont on comprend qu'il a vécu une vie douloureuse, bien qu'on ne sache rien de son passé. Mais John se défend de cette attirance, se rendant pérpétuellement odieux envers cet immigré roumain jusqu'au moment où celui-ci se rebiffe et qu'une bagarre n'éclate entre eux. Lors de cette affrontement qui les rappoche physiquement, les deux hommes cèdent à l'attrait sexuel puis une relation plus complice et tendre naîtra entre eux, à partir de laquelle John trouvera la part d'humanité qui lui manquait.
Accueil et distinctions
Seule la Terre a
rencontré un accueil critique très favorable, obtenant 99 % d'avis favorables
sur le site Rotten Tomatoes, basés
sur 98 commentaires collectés et une note moyenne de 8,2⁄103 et un score de
85⁄100 sur le site Metacritic, basé
sur 21 commentaires collectés, correspondant au status universal acclaim.
En France, l'accueil critique a
été aussi très positif : le site Allociné
recense une moyenne des critiques presse de 3,8⁄5, basée sur 16 critiques de
presse collectées, et des critiques spectateurs à 4,3⁄5.
Télérama a salué les décors d'un film qui constitue à la fois « une
rugueuse éducation sentimentale et une lumineuse chronique paysanne », et loue
tout particulièrement la performance de Josh O'Connor.Le film a été sélectionné
dans la catégorie « World Cinema Dramatic » et projeté en avant-première
mondiale en janvier 2017 au Festival du
film de Sundance dont il a remporté le prix du meilleur réalisateur, ainsi
que le Hitchcock d'or au Festival du
film britannique de Dinard 2017. Le 10 décembre 2017, lors des British Independent Film Awards 2017, il
a remporté le British Independent Film
Award du meilleur film ainsi que plusieurs prix, dont celui de meilleur acteur pour Josh O'Connor
Mon opinion personnelle
Je suis allé voir ce film sur la
foi de toutes les excellentes critiques qui l’entouraient. J’ai failli quitter
le cinéma dans la 1ère partie car, d’une part, les scènes crues d’amour
entre hommes m’ont gêné mais aussi pour l’ambiance glauque et désespérée dans
laquelle baigne le film.
John, jeune garçon immature entièrement semble presque demeuré tant il est soumis à son père et installé dans une routine mortifère. A la différence de ce que dit Télérama (dont je me méfie autant des enthousiasmes que des critiques "pour la critique"), le spectateur ne trouve même pas son compte (ce qui était au moins le cas dans Le secret de Brokeback Moutain) dans la beauté des
paysages dont le réalisateur ne nous montre que l'austérité, la boue, filmés sous une lumière crépusculaire et sous un crachin permanent. Rien non plus n'est épargné au spectateur des scènes pénibles (le film commence par les vomissements de John après sa nuit de cuite), ni de l'austérité des tâches de la ferme (mise-bas d'une vache dont le veau mort-né sera abattu d'une balle de carabine, rudesse de l'agnelage, etc.) Certes, c’est peut-être
la réalité de ce que vivent beaucoup de petits paysans mais est-on obligé de nous montrer cela en gros plan dans un film non-documentaire ?
Le film devient plus acceptable dans la deuxième
partie où, au-delà de la seule satisfaction physique que John trouve dans de brutaux rapports sexuels, il se rapproche de Gheorghe qui lui apporte une forme de tendresse qu’il n’a jamais connue dans sa propre famille.
La scène qui m’a cependant le plus ému est le timide "merci" que bredouille le père diminué après son second AVC au fils qui le baigne, grande première dans des relations que l'on n'imaginait pas évoluer entre eux. On comprend que cela, John le doit à la présence tranquille et lumineuse de
Gheorghe (dont l’acteur roumain aurait, à mon avis, davantage mérité une
distinction que Josh O’Connor), grâce auquel il trouve enfin l'humanité qui lui a toujours fait défaut.
Mais, à part ces quelques instants privilégiés, le film, qui n'est pas dénué de qualités, est
bien pesant et me laissera une impression désagréable. Mention spéciale pour la musique, discrète (c'est rare !) qui sous-tend le film, composée par le groupe britannique A Winged Victory for the Sullen, en particulier la belle chanson du générique de fin.
Jim Sturgess (de
son vrai nom James Anthony Sturgess), né le 16 mai 1978 à Londres, est un
acteur, chanteur et compositeur britannique qui a composé de nombreuses musiques de films. Son doubleur est généralement Donald Reignoux (qui est aussi la "voix française" de Jesse Eisenberg, Channing Tatum, Joseph Gordon-Levitt, Jamie Bell, Anton Yelchin ou Andrew Garfield, pour ne citer que ces stars internationales. Il a aussi doublé Hunter Parrishdans Weeds.
Carrière
Il s’est fait connaître dans le
rôle de Young Charlie dans la série télévisée The Quest. (2002-2004). Jim
Sturgess a également fait de la radio. Au cinéma, il est tout d'abord connu
pour son rôle de Jude, le rôle masculin principal dans Across the Universe, comédie
musicale américaine où il reprend quelques titres des Beatles tels que All My
Loving, Something, Strawberry Fields Forever....
Il a également tenu le rôle de
George Boleyn, dans le film Deux sœurs pour un roi, aux côtés de
Natalie Portman, Scarlett Johanssonet Eric Bana en 2008. Toujours en
2008, il est la vedette du film Las Vegas 21 au côté de Kevin Spacey et Kate Bosworth.
En 2009, il tourne dans Heartless,
un film britannique qui parle des gangs londoniens et de la difficulté qu'ont
les personnes avec un handicap à s'intégrer dans la société. Il y joue le rôle
principal sous le prénom de Jemy, un jeune homme complexé par la tache de
naissance qui recouvre une partie gauche de son visage et qui va ensuite signer
un pacte avec le diable pour acquérir une beauté extérieure. Ce thriller
psychologique est acclamé par la critique et l'impose comme un acteur à suivre.
En 2010, il interprète le rôle
principal du film Les chemins de la liberté de Peter Weir. Il y incarne le Polonais
Janusz, échappé du goulag en 1940 — avec quelques autres prisonniers, notamment
incarnés par Ed Harris, Colin Farrell et Dragos Bucur — qui entreprennent un périple de milliers de
kilomètres à pied, du nord de la Sibérie jusqu'en Inde.
En 2011, il confirme en tête
d'affiche en donnant la réplique à Anne
Hathaway dans le drame romantiqueUn Jour, adapté du roman de David Nicholls sorti en 2009
En 2012, on le retrouve dans Cloud
Atlas d'Andy et Lana Wachowski et Tom Tykwer, aux côtés de Halle
Berry, Tom Hanks, Hugo Weaving et Bae
Doona, film dans lequel il interprète six rôles différents. Il est
notamment le héros dans "Le journal
de la traversée du Pacifique d'Adam Ewing", qui se déroule en 1849,
dans lequel un jeune juriste, au cours d'un voyage à travers l'Océan Pacifique,
voit sa vie menacée par un médecin cupide, trouve l'amitié d'un esclave
auto-affranchi et décide finalement de s'engager avec son épouse dans la lutte
contre l'esclavage. Il joue également, dans "L’Oraison
de Sonmi-451" qui se déroule en 2144, le rôle de Hae-Joo Chang,
lieutenant de l'Union Rebelle contre l’État totalitaire à New-Seoul, chargé
d'éduquer et de protéger Somni, clone naïf qui a conscience du lien entre les
époques, les actes et leurs conséquences.
La même année, dans le film de
science-fiction indépendantUpside Down, de Juan Solanas, il renoue avec la figure du jeune premier romantique
en interprétant le rôle principal d'Adam Kirk, qui fera tout pour retrouver
l'amour de sa vie, Eden Moore, incarnée par Kirsten Dunst. Le film, sans doute trop atypique et ambiotieux, fut
mal distribué et se solda par un échec commercial.
Derniers films
2017 :
Geostormde Dean Devlin, rôle de Max
2018 :
JT LeRoyde Justin Kelly, rôle de Geoffrey Knoop