CINEROCK07 - Le blog ciné de Roland
Ce blog est consacré au cinéma et aux séries TV. J'y traite principalement des films et des séries que j'aime mais je me réserve aussi le droit d'en critiquer certains.
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mercredi 10 avril 2024
dimanche 31 mars 2024
James DEAN (1931-1955)
C'est en réécoutant la chanson de Diane Tell La légende de Jimmy, consacrée à James Dean, que j'ai eu envie de rédiger une fiche sur cet acteur américain décédé en pleine gloire dans un accident de voiture à l'age de 24 ans.
James Dean est un acteur américain, né le 8 février 1931 à Marion (Indiana) et mort le 30 septembre 1955 à Cholame (Californie). Considéré comme un des meilleurs acteurs emblématiques du cinéma, son décès tragique accidentel et prématuré à l'âge de 24 ans, aux prémices de sa gloire, contribue au mythe et à son entrée dans la légende du cinéma américain. Fait unique, il est nommé deux fois à l'Oscar du meilleur acteur à titre posthume. Il compte aussi parmi les rares acteurs (cinq au total) à être nommés dans cette catégorie pour leur premier rôle au cinéma.
Biographie
Fils unique de Winston Dean (né
le 17 janvier 1907 et mort le 21 février 1995) et de Mildred Wilson Dean (née
le 15 septembre 1910, morte le 14 juillet 1940), d'origine indienne par sa
grand-mère maternelle, James Dean naît à Marion (Indiana) le 8 février 1931. Il
se sent très proche de sa mère aimante, mais reste incompris par son père,
froid et distant. Six ans après l'abandon du travail de la ferme par son père
pour devenir technicien dentaire dans un laboratoire, sa famille part
s’installer à Santa Monica en Californie. James Dean entre alors à la public
school du quartier de Brentwood à Los Angeles. Il y reste jusqu’à la mort de sa
mère le 14 juillet 1940 d'un cancer du col utérin. Il a 9 ans et, bien que son
père l'ait préparé à cette disparition prématurée, elle le laisse dans un
profond désarroi.
Incapable d'élever son fils car
s'étant endetté pour pouvoir traiter Mildred au radium, Winston Dean l'envoie
vivre chez son oncle et sa tante, Marcus et Ortense Winslow à Fairmount
(Indiana). James y reçoit une éducation quaker. Au lycée, il s’initie au
théâtre et pratique le basket-ball, sa taille de 1,73 m (selon IMDB) ne
l'empêche pas d'être un bon joueur, a contrario de sa myopie qui le handicape
et ne lui permet pas de se révéler complètement dans ce sport. Lors d'une
cascade en trapèze pour impressionner une petite copine, il se casse deux
incisives. Son père prothésiste lui confectionne un bridge, ce qui explique ses
problèmes de diction que lui reprocheront ses futurs metteurs en scène. C'est à
cette époque qu'il rencontre le pasteur baptiste James DeWeerd qui devient son
mentor (lui donnant le goût de la corrida, de la course automobile et du
théâtre) et son amant. Après l'obtention de son diplôme en 1949, à 18 ans, il
quitte Fairmount pour Los Angeles, où il rejoint son père qui s'est remarié.
Il entre à l'université de Santa
Monica où il intègre la confrérie des Sigma Nu, puis à l’université de
Californie à Los Angeles. À cette époque, il s’investit totalement dans le
théâtre malgré l'opposition de son père. James Dean quitte le domicile familial
pour vivre dans un appartement avec son amant William Bast. Il vit alors de
petits boulots tels que gardien de parking.
Carrière professionnelle
James Dean commence sa carrière
d’acteur en jouant dans une publicité pour Pepsi-Cola en 1950. Il quitte
l’université pour se consacrer entièrement à sa passion de comédien et
s'inscrit comme auditeur puis élève à des cours de comédie à l'Actors Studio.
Il rencontre à cette époque Rogers Brackett, directeur financier d'une agence
de publicité et producteur de shows radiophoniques formé aux studios Walt
Disney et aux côtés du producteur hollywoodien David O. Selznick. Dean a une
liaison avec Brackett qui devient son mentor, le faisant tourner dans plusieurs
publicités et lui ouvrant le monde de la télévision et du cinéma.
Il rencontre Jack Garfein, qui
lui donne son premier rôle au théâtre dans une pièce de Calder Willingham
intitulée End As a Man, avec Ben Gazzara. Il joue ensuite le rôle du jeune
Arabe Bachir dans la pièce d’André Gide, où il connaît un grand succès à Broadway,
L'Immoraliste, qui lui valut le prix du jeune acteur le plus prometteur de
l'année8, et le propulse dans le monde du cinéma.
Le réalisateur Elia Kazan assiste
à l'une des rares représentations de L'Immoraliste et, fasciné par le jeu de
James Dean, voit en lui le personnage de Cal Trask, présent dans un roman de
John Steinbeck : À l'est d'Eden. Lors des auditions pour le rôle de Aron, James
Dean effectue un bout d'essai avec un acteur encore inconnu : Paul Newman
(finalement, Newman n'obtient pas le rôle qui revient à Richard Davalos).
« J’ai choisi Jimmy parce qu’il était Cal. Il n’y avait aucun doute, personne
ne pourrait le jouer mieux que lui. » Elia Kazan.9
Sous contrat à la Warner Bros, il
tient des petits rôles dans divers films, mais c’est son rôle de Cal Trask dans
À l’est d’Eden, pour lequel il est nommé aux Oscars dans la
catégorie meilleur acteur (première nomination posthume de l’histoire des
Oscars), qui le rend célèbre et révèle tout son talent dramatique. Il enchaîne
avec La Fureur de vivre, puis Géant, son dernier
film pour lequel il reçoit également une nomination aux Oscars dans la
catégorie meilleur acteur.
Le 8 mars 1954, James Dean quitte
New York et se rend à Los Angeles pour commencer le tournage du film. Il joue
le rôle d’un jeune homme à la recherche de l’amour de son père, joué par
Raymond Massey. Dans le film, la relation entre Cal et son père est conflictuelle.
Cette relation l'est d'autant plus que, sur le tournage, les rapports entre
James Dean et Raymond Massey sont électriques.
L’'acteur poursuit sa rapide
ascension en jouant le rôle principal dans La Fureur de vivre de Nicholas
Ray, sorti en 1955 et qui devint le film phare des adolescents de l’époque.
Dean y incarne Jim Stark, un adolescent rebelle. Ce rôle le propulse « fer de
lance » de toute une génération et fige à jamais, après sa tragique
disparition, son image d'éternel adolescent fragile et révolté. Les autres
interprètes sont Natalie Wood, Sal Mineo, Dennis Hopper et Jim
Backus dans le rôle du père de Jim.
Pendant le film, James Dean
se prend de passion pour les courses automobiles et achète sa première Porsche
356 Speedster 1500 Super, avec laquelle il gagne quelques courses.
Géant sort l’année
suivant la mort de James Dean, en 1956. Dans un second rôle, il y
partage l'affiche avec Elizabeth Taylor et Rock Hudson. Il joue
le rôle de Jett, un employé de ranch, qui deviendra un magnat du pétrole.
L'histoire relate 50 années de la vie d'une famille texane, les Benedict, dont
la fille Luz s'éprend de Jett mais finit par le quitter du fait de son
addiction à l'alcool. Bien qu'il n'ait pas le rôle principal, la plupart des
critiques de l’époque reconnaissent que Dean est incontestablement la star du
film.
C'est son dernier film, pour
lequel il est également nommé meilleur acteur aux Oscars. Seulement deux
semaines après la fin du tournage, James Dean meurt dans un accident de
voiture, ce qui contraint la production à utiliser une autre voix pour terminer
la postsynchronisation du film.
James Dean veut participer à une
compétition automobile de Salinas, à 500 km de Los Angeles. Aussi, le 30
septembre 1955, part-il tôt le matin de Los Angeles, au volant de sa nouvelle
Porsche 550 Spyder n°130, avec son mécanicien Rolf Wütherich. Durant le trajet,
il est verbalisé par un contrôle de police de la California Highway Patrol pour
excès de vitesse (105 km/h au lieu des 89 autorisés, 65 mph dans une zone à 55
mph).
Venant de l'est sur la route 466
(actuelle California State Route 46 (en)), James Dean roule déjà depuis presque
quatre heures en direction de Salinas, lorsque à un croisement proche de la
petite bourgade de Cholame, un étudiant de 23 ans, Donald Turnupseed, arrive en
face, au volant d'une Ford Custom Sedan, et braque pour tourner à gauche en lui
coupant la priorité. James Dean n'arrive pas à éviter la collision. Le passager
de la voiture Rolf Wutherich, heurte le tableau de bord avant d'être projeté hors
de la voiture, avec quelques blessures graves à la mâchoire, à la hanche et au
fémur. James Dean est tué sur le coup, à l'âge de 24 ans, du coup du
lapin, tandis que l'étudiant s'en sort avec quelques hématomes. La mort de
l'acteur est annoncée à 17 h 59, le 30 septembre 1955.
James Dean venait de
terminer le tournage de Géant, durant lequel, une clause de son contrat lui
interdisait les courses automobiles et les conduites dangereuses. Il avait
tourné peu de temps avant un clip pour la prévention routière, incitant les
gens à rouler prudemment.
Le compteur de la voiture,
retrouvé bloqué, marquait 115 miles (soit 185 km/h). Les publications du monde
entier forgeront pendant une dizaine d'années le mythe et la « figure
d'archange néo-romantique foudroyée » à 170 km/h.
[Extrait de la fiche James Dean
de Wikipedia]
samedi 30 mars 2024
LA PESTE minisérie de France 2 (FR-BE 2024)
La Peste est une
mini-série télévisée franco-belge en quatre épisodes, réalisée par Antoine
Garceau sur un scénario de Gilles Taurand et Georges-Marc Benamou,
et diffusée pour la première fois en France depuis le 4 mars 2024 sur France 2.
Cette dystopie, adaptation du roman d'Albert Camus paru en 1947, est une
coproduction de Siècle Productions et de la société belge Umedia, réalisée avec
la participation de France Télévisions, en association avec Ufund et avec le
soutien du Tax shelter du gouvernement fédéral de Belgique, de la région
Provence-Alpes-Côte d'Azur, du département des Alpes-Maritimes, de la Ville de
Nice et de la métropole d'Aix-Marseille-Provence.
Résumé
La série est censée se dérouler
dans une ville côtière du sud de la France (Nice ou Marseille) en 2030. Nous
sommes en été. Les estivants sont agglutinés sur le sable et profitent du
soleil et de la mer lorsqu’un rat parcourt la plage, effrayant les gens qui s’enfuient.
Un plagiste tente en vain d’arrêter la course de l’animal mais c’est finalement
un chien qui l’interceptera.
De plus en plus de rats morts
sont signalés un peu partout dans la ville, en proie à la canicule et à la
grève des éboueurs.
Le cabinet du Dr. Bernard Rieux (Frédéric
Pierrot) ne désemplit pas de malades atteints d’une forme inconnue de
pneumopathie qui sont dirigés vers l’hôpital de la ville qui, devant l’affflux
de malades, ne parvient pas à faire face.
Les chercheurs, le professeur Castel
(François Marthouret) et son élève Laurence Molinier (Sofia Essaïdi)
alertent les autorités, le maire Pierre Cariou (Bruno Raffaelli), en
tête, qui minimisent les faits et, au lieu de prendre les décisions sanitaires
qui s’imposent, préfèrent augmenter la surveillance et la lutte contre les
opposants.
Sylvain Rambert (Hugo Becker),
un journaliste, venu de la « capitale » (on ne parle pas de Paris),
essaie, tant bien que mal, de comprendre ce qui se passe et est la cible de l’équipe
mafieuse du maire qui cherche à le faire taire.
Finalement, les chercheurs
comprennent qu’ils ont affaire à une épidémie de peste mais les choses que plus
personne ne peut gérer la situation et la seule solution que trouvent les
autorités est de déclarer le blocus de la ville.
Autour de la série
Cette dystopie est une adaptation
libre du célèbre roman d'Albert Camus, un des cinq livres les plus lus au
monde, mais, selon Hugo Becker, qui joue le rôle du journaliste, il ne
s'agit pas d'une transposition classique : « Il y a des personnages tirés du
roman, avec les mêmes problématiques, les mêmes dilemmes, mais reproduire et
faire exactement la même chose que dans le passé n'aurait pas eu grand intérêt.
Ça a déjà été très bien fait, et avec les événements récents comme le Covid,
c'est très intéressant de se positionner dans de l'anticipation, car la série
se déroule en 2029, c'est tout à fait possible, et ça nous parle à tous après
ce qu'on a connu ces dernières années avec le Covid et le confinement ». « La
Peste, c'est une métaphore, une parabole, qui permet d'aborder de multiples
sujets, comme le totalitarisme, le racisme, la télésurveillance, le contrôle de
plus en plus présent » explique l'acteur lors d'une interview réalisée au
festival Canneseries.
Le scénariste et producteur Georges-Marc
Benamou ajoute : « Nous avons fait le choix d'une dystopie pour nous
éloigner de l'œuvre. Celui de créer des personnages importants qui n'existaient
pas, notamment des femmes, rares dans La Peste ». « On ne voulait pas que ça
ressemble au Covid. L'idée c'est donc d'installer la série après l'épidémie de
Covid. Il fallait garder l'authenticité du message de ce livre (…), et en même
temps croiser des préoccupations contemporaines comme les épidémies, le
fascisme contemporain, le totalitarisme, la télésurveillance. Le symbole de La
Peste de Camus c'est l'intolérance, la haine, la dispute plutôt que la parole.
C'était les années noires et un certain fascisme. On a voulu essayer avec Gilles
Taurand de retranscrire cela dans la modernité d'une série. Et tout ça avec
l'appui de Catherine Camus, la fille de Camus, qui adore les séries et
aime les prises de risque ». Pour lui, La Peste de Camus est une inspiration
folle : « Le livre est tellement incroyable, tellement visionnaire qu'il avait
tout vu ».
Mon opinion
J’ai vu cette série en replay sur
la plateforme France.TV. On sait que le roman de Camus, homme de gauche est à
prendre au sens symbolique, l’auteur ayant fait de la peste l’allégorie de tous
les totalitarismes contre lesquels il se battit toute sa vie. J’avais beaucoup
aimé l’adaptation qu’en avait fait Luis Puenzo dans son film La peste (The plague), introuvable depuis sa sortie en 1992, avec la
superbe bande son de Vangelis. J’ai appris qu’une autre adaptation plus récente
(2010), intitulée La Cité (titre original : The city
of shadows), avait été réalisée depuis par le cinéaste québécois Kim
Nguyen mais je ne l’ai pas vue. Il n’y a donc rien de blâmable à ce qu’une
nouvelle adaptation libre en soit fait car ce livre est universel et peut être
lu à plusieurs niveaux.
J’ai bien aimé l’interprétation très sobre de Frédéric Pierrot ainsi que celle d’Hugo Becker (déjà vu et apprécié dans le remake français de l’excellentissime série américaine This is us, Je te promets.
vendredi 29 mars 2024
IL RESTE ENCORE DEMAIN Comédie dramatique de Paola CORTELLESI (IT-2024)
Il reste encore demain
(titre original : C'è ancora domani) est une comédie dramatique
italienne sortie en 2023 et réalisée par Paola Cortellesi, dont c'est la
première réalisation. Le film a été présenté à la 18e édition du Festival du
Film de Rome en compétition dans la catégorie « Progressive Cinema - Visioni
per il mondo di domani », où il a remporté deux prix, dont le prix spécial
du jury et une mention spéciale pour le meilleur premier film. Il a ensuite
reçu le prix du film de l'année aux Rubans d'argent 2024.
Résumé
Le film se déroule en 1946 dans
une petite ville italienne peu après la fin de la 2ème Guerre
mondiale. Delia (Paola Cortellesi), la réalisatrice et actrice
principale du film est mariée à Ivano (Valerio Mastandrea) et doit gérer
sa famille, composée de deux garçons d’une 10e d’années qui passent
leur temps à se chamailler, et de Marcella, leur fille aînée, ainsi que
s’occuper du beau-père grabataire et mal embouché Ottorino, qui la méprise et
la rabaisse. Elle doit affronter tous les jours la violence de son mari qui la
menace et la bat au moindre prétexte. Alors que sa vie à la maison est difficile,
elle est aussi infirmière et, tous les jours, fait sa tournée des malades,
raccommode des vêtements à la maison pour lesquels elle est payée une misère et
travaille aussi chez un réparateur de parapluies. Sa seule amie est une
marchande de fruits et légumes à laquelle elle se confie et partage parfois une
cigarette.
Un jour, elle reçoit une lettre
de Nino, un amour de jeunesse devenu mécanicien. Devant quitter la région, et
la sachant malheureuse avec son mari, il lui propose de partir avec lui.
Mais elle ne peut l’envisager
tant que Marcella, qui fréquente Giulio, n’est pas mariée. Les choses se
précipitent lorsque Giulio, dont les parents se sont enrichis au marché noir, demande
Marcella en mariage. Cependant, Delia s’aperçoit que, sous ses airs de gentil
garçon, qu’une fois marié Giulio va devenir aussi possessif avec sa fille qu’Ivano
l’est avec elle. Elle profite alors de l’amitié que lui a témoignée William, un
marine américain noir pour lui demander un service : faire exploser le
commerce des parents de Giulio, sachant que ceux-ci une fois ruinés, Ivano
s’opposera au mariage de sa fille.
On pense jusqu’au dernier moment
qu’elle va accepter la proposition de Nino et s’enfuir avec lui.
Mais ce n’est pas ce qui se
passe : pour la 1ère fois les femmes sont autorisées à voter et
elle choisira d’aller voter plutôt que de quitter la ville, manifestant ainsi
son indépendance vis-à-vis de son mari.
Mon opinion
Le film a été vu en Italie par plus
de 5 millions de spectateurs et, même s’il n’a pas eu le même succès en France,
il a été encensé par la critique et est considéré par beaucoup comme l'un des
meilleurs films de l'année 2023. Je ne partage pas tout à fait cet enthousiasme
même si je lui reconnais des qualités indéniables : le fait, par exemple, de
filmer la violence du mari comme s’il s’agissait d’un ballet ou d’une comédie
musicale, la scène finale où toute la foule fait un rempart muet qui prend fait
et cause pour Delia. De telles idées, pour faire un grand film, auraient pu
être mieux exploitées.
mercredi 27 mars 2024
UNE VIE film dramatique de James HAWES (GB-2024)
Une vie (Titre
original : One Life) est un film britannique réalisé par James
Hawes, sorti en 2023. Il s'agit de l'adaptation de l'ouvrage If It's Not
Impossible…The Life of Sir Nicholas Winton de Barbara Winton,
revenant sur la vie de son père Nicholas Winton, parfois surnommé le «
Schindler britannique ». Ce long-métrage a été présenté en avant-première au
festival international du film de Toronto 2023 en septembre, puis au festival
du film de Londres le mois suivant. Il est sorti début 2024 sur les écrans
français.
Résumé
Le film commence dans les années 90.
Un couple âgé, Nicholas Winton (Anthony
Hopkins) et sa femme Grete (Lena Olin) vivent une retraite
tranquille dans un cottage retiré de la campagne anglaise. Ils viennent d’apprendre
que leur fille Barbara attend un enfant et qu’elle va venir passer sa grossesse
chez eux. La maison n’étant pas très grande, la seule pièce disponible est le
bureau de Nicholas. Mais celui-ci est encombré de toutes sortes de dossiers et sa
femme exige que, pendant le temps où elle va au chevet de sa fille, il débarrasse
la pièce pour en faire une chambre.
Grete partie, Nicholas se met à
trier ses dossiers et tombe sur une vielle sacoche en cuir, précieusement
gardée au fond d’un tiroir de son bureau. Celle-ci contient un dossier qui lui
rappelle le souvenir des années où, jeune homme (Johnny Flynn), agent de
change londonien que rien ne prédisposait à devenir un héros, il mit sur pied,
avec l’aide de sa mère Babette « Babi » Winton (Helena Bonham
Carter) un réseau d’évacuation vers l’Angleterre d’enfants de Tchécoslovaquie
au début de l’occupation nazie.
Conscient de la valeur historique
de ce document, il ne peut se résoudre à le brûler comme les autres. Il l’apporte
donc au rédacteur en chef du journal local qui ne lui montre aucun intérêt.
Dépité, il en parle lors d’un repas avec son vieil ami Martin Blake. Quelques
jours plus tard, il reçoit un appel d’une certaine Elisabeth Maxwell (Marthe
Keller) qui l’invite à venir lui présenter ses documents. Elisabeth,
historienne de la Shoah est aussi l’épouse du magnat de la presse Robert Maxwell.
Elle reçoit Nicholas dans son somptueux château et lui demande de lui confier le
dossier. Plus tard, Nicholas est invité à la populaire émission de télévision
de la BBC That’s life où son histoire est présentée et où son
comportement héroïque pendant la guerre va être révélé.
Mon opinion
J’ai vu ce film grâce à la
recommandation d’une amie qui avait eu la chance d’assister à sa projection en avant-première.
Il s’agit de l’adaptation de l’histoire authentique, racontée par sa fille, de Nicholas
Winton, qui, en 1938, avec un groupe de résistants tchèques et de quelques amis,
mit sur pied un réseau d’évacuation d’enfants réfugiés en Tchécoslovaquie afin
qu’ils soient accueillis et adoptés par des familles anglaises. Ils sauvèrent
ainsi 669 enfants, pour la plupart juifs, de la déportation et de la mort. Je connaissais
bien entendu l’action d’Oskar Schindler par le chef d'oeuvre de Steven
Spielberg La liste de Schindler mais je n’avais, comme je
pense la plupart des gens, jamais entendu parler de l’action de Nicholas
Winton. Celle-ci ne fut d’ailleurs révélée qu’en 1988, dans les circonstances
racontées dans le film. Magnifique interprétation d’Anthony Hopkins mais
aussi d’Helena Bonham Carter (que les amateurs de la saga HarryPotter connaissent pour son rôle halluciné de Bellatrix Lestrange) ,
mais aussi la découverte de Johnny Flynn qui interprète sobrement Nicholas Winton jeune.
mardi 26 mars 2024
Les Echecs au cinéma - Blow Up - ARTE
- Blade runner
- 2001, l'Odyssée de l'espace
- Match point
- Pretty woman
- Star wars
- Harry Potter, à l'école des sorciers
- Le prisonnier
- Le prodige
- Only lovers left alive
- Terminator : les chroniques de Sarah Connor où tout a commencé.
BOLERO Le mystère Ravel - biopic d'Anne Fontaine (FR-2024)
Boléro est un film
français réalisé par Anne Fontaine et sorti en 2024. Il s'agit d'un biopic
du musicien Maurice Ravel et à son œuvre emblématique, le Boléro.
Résumé
Le film se déroule dans les
années 20, peu de temps après la fin de la 1ère Guerre mondiale que
le musicien Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) a faite comme ambulancier,
ne revenant à Paris que pour y enterrer sa mère chérie (Anne Alvaro). Le
film est truffé de flash-backs plus ou moins appropriés. Dans une des premières
scènes on le voit se préparer à passer le concours du conservatoire où à sa
grande honte, il sera recalé, 1er déboire dans une longue série
puisqu’alors qu’il est déjà reconnu pour ses compositions depuis 1901, il
échouera 5 fois au Prix de Rome. Le film nous montre ses doutes permanents, ses
tentatives avortées, sa difficulté à écrire, jusqu’à ce qu’en 1927,
l’excentrique danseuse russe Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) lui
commande ce qui deviendra le Boléro.
La composition du Boléro le
plongera, comme celle de toutes ses autres œuvres, dans une angoisse
douloureuse. Il finira par écrire une musique de ballet qui, après une 1ère
qui fera scandale à l’Opéra de Paris, deviendra l’œuvre la plus connue, la plus
adaptée et la plus jouée au monde, éclipsant par sa notoriété et au grand dam
du musicien, toutes ses autres compositions.
A partir de 1933, alors que
Maurice Ravel était en pleine gloire, on lui décela une maladie incurable du
cerveau et qui se manifesta par des troubles de l’écriture, de la motricité qui
l’empêchèrent de transcrire la musique qu’il avait dans la tête.
Les dernières images du film nous
le montrent partant pour l’hôpital où il devait mourir, après une opération du
cerveau, le 28 décembre 1937 à l’âge de 62 ans.
Mon opinion
Anne Fontaine nous surprend toujours avec ses réalisations. Du dérangeant, avec des films souvent ambigus comme Nettoyage à sec ou Perfect mothers (à mon avis, son meilleur film), à sa vacharde fable politique Présidents, elle nous a séduits, surpris, voire agacés (avec Gemma Bovery, très moyen). Je n’ai pas été séduit par Boléro. J’aime beaucoup Raphaël Personnaz, que j’avais découvert dans une sympathique comédie, La stratégiede la poussette, puis particulièrement apprécié dans d’autres films comme Quai d’Orsay où il n’a pourtant qu’un rôle secondaire mais que l’on remarque. Mais, même en ayant pris des cours de piano et de conduite d’orchestre, il faut reconnaître qu’il est bien peu crédible en chef d’orchestre. Et pourquoi avoir choisi Jeanne Balibar dans le rôle d’Ida Rubinstein. La flamboyante danseuse avait 41 ans quand elle a présenté Boléro sur la scène de l’opéra, Jeanne Balibar en a dix de plus… et ça se voit. Doria Tillier, dans le rôle de Misia Sert, est un peu plus conforme à l’idée qu’on se fait de la fantasque « Reine de Paris ». Mais si la sauce ne prend pas, ce n’est pas seulement dû au casting mais à un montage hasardeux, où les flash-back intempestifs déconcertent, mais surtout à un rythme trop lent qui font paraître le film épouvantablement long alors qu’il ne dépasse pas deux heures. La seule scène que j’ai vraiment appréciée est, paradoxalement, celle ou Ida Rubinstein triomphe dans son boléro (chapeau au chorégraphe malgré ses emprunts flagrants à Béjart, ce qui n’est pas pour me choquer). Tout le reste est lent, long, et tellement répétitif qu’on se prend à regarder sa montre tous les quarts d’heures.